SAN FRANCISCO: Joe Biden a qualifié le président russe Vladimir Poutine de "salopard cinglé" pendant une rencontre à San Francisco (Californie) avec des donateurs du Parti démocrate, des propos "honteux" selon le Kremlin.
"La menace existentielle, c'est le changement climatique. Il y a bien ce salopard cinglé qu'est Poutine, et d'autres, et il faut toujours s'inquiéter d'une guerre nucléaire, mais la menace existentielle pour l'humanité c'est le changement climatique", a lancé le président démocrate de 81 ans, candidat à un second mandat, lors d'un bref discours mercredi auquel assistait un petit groupe de journalistes.
En anglais, Joe Biden a utilisé les trois lettres "SOB", un raccourci pour "son of a bitch", insulte traduisible en français par "salopard", "connard", voire "fils de pute".
Jeudi matin, le Kremlin a réagi, via son porte-parole. "C'est une immense honte pour (...) les Etats-Unis. Si le président d'un tel pays utilise un tel lexique, c'est forcément honteux", a déclaré Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée jeudi par un journaliste de la télévision publique russe.
"Des déclarations aussi malpolies ne sont pas en mesure de blesser le dirigeant d'un autre Etat, a fortiori le président Poutine", a-t-il également déclaré.
"Il est clair que M. Biden, au profit d'intérêts politiques nationaux, affiche un comportement dans le style d'un cow-boy hollywoodien. Il voudrait que ce soit le cas. Je ne pense pas que ce soit possible", a ajouté M. Peskov.
Lors de sa rencontre avec des donateurs mercredi, le président américain s'en est pris par ailleurs à l'ancien président Donald Trump, qui sera selon toute probabilité son adversaire en novembre, et à sa réaction à la mort en prison de Alexeï Navalny.
Le républicain a assimilé ses problèmes avec la justice américaine à des persécutions politiques et a comparé son sort à celui de l'opposant russe.
"Si j'avais dit une chose pareille devant vous il y a 10 ou 15 ans, vous auriez tous pensé qu'il fallait m'interner de force", a dit Joe Biden.
Le président américain avait déjà, dans le passé, traité son homologue russe de "boucher" et de "criminel de guerre."
Il a promis d’annoncer vendredi des sanctions "majeures" contre la Russie en réponse à la mort d'Alexeï Navalny.
Joe Biden, qui a la réputation d'avoir le juron facile en privé, avait lancé la même insulte de "son of a bitch" à un journaliste de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, en janvier 2022, alors qu'il pensait son micro éteint. L'AFP avait alors traduit l'expression par "espèce de connard".