Navalny «influencera l'histoire», assure à Paris sa principale avocate

La principale avocate d'Alexeï Navalny, Olga Mikhailova, s'exprime lors d'une conférence de l'opposition russe à Paris le 21 février 2024 (Photo, AFP).
La principale avocate d'Alexeï Navalny, Olga Mikhailova, s'exprime lors d'une conférence de l'opposition russe à Paris le 21 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 février 2024

Navalny «influencera l'histoire», assure à Paris sa principale avocate

  • Mme Mikhail a défendu le principal opposant au président Vladimir Poutine pendant 16 ans dans les multiples procédures judiciaires lancées contre lui
  • L'équipe de défense de M. Navalny est désormais dans le collimateurs des autorités russes

PARIS: La principale avocate d'Alexeï Navalny, Olga Mikhailova, a déclaré mercredi que, même mort, il "influencerait le cours de l'histoire", alors qu'elle rendait à Paris hommage à l'opposant russe mort le 16 février.

Mme Mikhailova, figure majeure de l'équipe de juristes aux côtés de M. Navalny, a défendu le principal opposant au président Vladimir Poutine pendant 16 ans dans les multiples procédures judiciaires lancées contre lui.

Visée à son tour par une enquête criminelle, elle a quitté la Russie et demandé l'asile en France.

"Alexeï Navalny est un homme politique étonnant, courageux et charismatique", a déclaré Mme Mikhailova, visiblement bouleversée, lors d'une réunion organisée dans la capitale française par l'opposition russe.

"Les autorités affirment qu'il est mort. Même si c'est le cas et qu'il a été tué, je suis sûre qu'il ne restera pas seulement dans l'histoire, mais qu'il influencera aussi le cours futur de l'histoire", a déclaré Mme Mikhailova à plusieurs dizaines de personnes, la voix parfois brisée par l'émotion.

Les autorités russes ont annoncé vendredi la mort soudaine de M. Navalny, 47 ans, dans sa prison de la région Arctique. L'annonce a bouleversé ses partisans dans le monde entier.

Des fleurs sont placées autour des portraits du défunt chef de l'opposition russe Alexei Navalny, décédé dans une prison russe de l'Arctique, sur un mémorial devant l'ancien consulat russe à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 20 février 2024 (Photo, AFP).
Des fleurs sont placées autour des portraits du défunt chef de l'opposition russe Alexei Navalny, décédé dans une prison russe de l'Arctique, sur un mémorial devant l'ancien consulat russe à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 20 février 2024 (Photo, AFP).

Lors de l'événement organisé par l'association Russie-Libertés, Mme Mikhailova a parfois évoqué M. Navalny au présent. "Il n'est pas comme les gens ordinaires. C'est un homme de fer", a-t-elle dit.

M. Navalny a survécu de justesse à un empoisonnement au Novichok, un agent neurotoxique de conception soviétique, en 2020. Après un traitement en Allemagne, il est retourné en Russie en 2021 et a été immédiatement arrêté, puis emprisonné.

Mme Mikhailova a raconté l'avoir mis en garde contre un retour en Russie.

"A Berlin, je lui ai dit : +Tu seras emprisonné pendant dix ans+. "Il m'a répondu avec un sourire : +Tu dis toujours que je serai emprisonné. Alors, tu me défendras+".

L'équipe de défense de M. Navalny est désormais dans le collimateurs des autorités russes. En octobre, trois de ses avocats ont été arrêtés et accusés de participer à une "organisation extrémiste".

Mme Mikhailova a indiqué qu'elle était à ce moment-là en vacances à l'étranger et avait décidé de ne pas rentrer en Russie, où elle serait jetée en prison.

Mi-février, un tribunal de Moscou a lancé un mandat d'arrêt contre elle.


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.