PARIS: Cinq hommes, dont le tueur du musée juif de Bruxelles Mehdi Nemmouche, seront jugés à Paris du 17 février au 21 mars 2025 pour la séquestration, aggravée par des sévices, de sept Occidentaux dont quatre journalistes français en Syrie en 2013-2014, selon un avis d'audience consulté lundi par l'AFP.
Les cinq accusés, dont deux sont présumés morts, seront jugés par la cour d'assises spéciale de Paris pour séquestration, actes de tortures et de barbarie, en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste - en l'occurrence l'organisation État islamique.
Trois suspects
Trois d'entre eux, soupçonnés d'avoir été des geôliers des otages, sont en détention provisoire: Mehdi Nemmouche, 38 ans, surnommé Abou Omar et condamné en Belgique à la perpétuité pour l'attentat contre le musée juif à Bruxelles en 2014 ; le Français Abdelmalek Tanem, 34 ans et condamné pour avoir rejoint la Syrie en 2012 ainsi que le Syrien Kais Al-Abdallah, 40 ans.
Abdelmalek Tanem et Kais Al-Abdallah ont contesté les faits.
Deux autres suspects auraient été tués en Syrie en 2017: Salim Benghalem, considéré comme le chef de détention, et le Belge Oussama Atar, chargé de la gestion des otages et condamné par défaut en juin 2022 à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13 novembre 2015 en région parisienne.
Pourtant, "sans preuve formelle" de leur décès, les magistrats anti-terroristes avaient décidé en mai 2023 de les renvoyer devant la justice, décernant un mandat d'arrêt à leur encontre.
Les journalistes français Didier François, Édouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avaient été enlevés en juin 2013.
Ils ont partagé leur détention avec deux humanitaires de l'ONG Acted, l'Italien Federico Motka et le Britannique David Haines, ainsi qu'avec le journaliste espagnol Marcos Marginedas Izquierdo, enlevés également en 2013.
Tous ont été libérés courant 2014, sauf David Haines qui a été exécuté le 13 septembre 2014.
Les anciens otages ont raconté au cours de l'enquête les coups, sévices, privations, pressions psychologiques constantes et simulacres d'exécutions infligés par leurs geôliers.
Leurs témoignages ont été décisifs pour identifier les suspects.