TRIPOLI: L'ONU en Libye a appelé lundi les autorités à mener une enquête "rapide et approfondie" après le meurtre rapporté par des médias d'au moins dix personnes à Tripoli dans le fief d'un puissant chef de milice.
Dans un communiqué publié sur le réseau social X, la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a "condamné l'incident violent survenu dans le quartier d'Abou Slim à Tripoli, le 17 février, au cours duquel au moins 10 personnes auraient été tuées".
Selon des médias locaux, plus d'une dizaine de personnes ont été tuées samedi dans une villa à Abou Slim. Aucune information n'était disponible dans l'immédiat sur les auteurs présumés de cette tuerie ou leurs motifs.
Abou Slim est le fief de Gheniwa el-Kikli, un puissant chef de milice qui dirige l'Autorité de soutien à la stabilité (SSA), un service de sécurité créée en janvier 2021.
Des membres du SSA tués
La SSA a affirmé dimanche sur son compte Facebook que deux de ses membres figuraient parmi les victimes du meurtre, qui a eu lieu le jour du 13e anniversaire de la révolte populaire qui a mis fin à 42 de dictature.
Cet "incident violent" confirme les "préoccupations" soulevées à plusieurs reprises par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, sur "les risques sérieux posés par les rivalités entre groupes sécuritaires" et qui "continuent de menacer la fragile sécurité de Tripoli", a indiqué la Manul.
Elle a "exhorté les autorités libyennes compétentes à garantir une enquête indépendante, rapide et approfondie" sur l'incident, afin d'éviter une "escalade et de nouvelles violences" dans la capitale, souvent théâtre de règlement de comptes et de violences meurtrières entre groupes armés influents.
La Direction de la Sécurité de Tripoli a annoncé dimanche soir l'ouverture d'une enquête criminelle dans cette tuerie.
La Libye est plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d'une révolte populaire appuyée par l'Otan