Trois jeunes comédiens pour porter «La Haine» sur scène

Le réalisateur, acteur et producteur français Mathieu Kassovitz (au centre) regarde la LDLC Arena, à Decines-Charpieu près de Lyon, le 15 février 2024. (AFP)
Le réalisateur, acteur et producteur français Mathieu Kassovitz (au centre) regarde la LDLC Arena, à Decines-Charpieu près de Lyon, le 15 février 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 16 février 2024

Trois jeunes comédiens pour porter «La Haine» sur scène

  • «Si les choses avaient changé, il n'y aurait eu aucun intérêt à faire le projet», observe le réalisateur
  • Mais ce que le nouveau spectacle veut mettre en avant, plus que les bavures policières qui ont été largement dénoncées depuis, c'est «la demande de respect»

DECINES-CHARPIEU: Ils n'ont "pas forcé l'alchimie": les trois comédiens qui endosseront les rôles principaux du spectacle musical "La haine: jusqu'ici rien n'a changé" projettent sans mal l'énergie du trio du film culte, à six mois des premières représentations.

Ca rigole et ça se chambre dans la grande salle de la LDLC Arena près de Lyon, dans laquelle cette transposition scénique, en une quinzaine de tableaux, sera jouée en novembre, un peu plus d'un mois après les débuts parisiens.

Samy Belkessa, Alivor et Alexander Ferrario, acteurs-danseurs-chanteurs, se glissent dans les rôles de Saïd, Hubert et Vinz, à l'issue d'un casting de plusieurs mois qui a vu défiler 3 000 candidats.

"C'est eux qui vont devoir assurer que l'émotion passe", souligne le réalisateur Mathieu Kassovitz, qui revisite son oeuvre originelle.

Ces trois personnages, banlieusards cabochards confrontés à la violence policière, sont "la base". En 1995, ils étaient incarnés par Saïd Taghmaouï, Hubert Koundé et Vincent Cassel.

"C'est un relais qu'on prend", explique Alivor, rappeur havrais reconnu sur les plateformes de streaming, qui va "sortir de (sa) zone de confort" avec ce premier rôle. "On fait la même course, mais on court différemment", résume-t-il.

"S'inspirer" de leurs prédécesseurs "pour ne pas dénaturer le film", dit Samy Belkessa, mais "ne pas faire de copier/coller".

«Mêmes galères»

Ils étaient "petits ou pas nés" quand le film est sorti, mais tous trois l'avaient intégré de longue date à leur culture cinématographique.

Samy Belkessa a toujours pensé qu'il aurait "kiffé avoir le rôle de Saïd". "Tout était écrit peut-être", constate le jeune comédien, découvert dans le thriller social "Anti-Squat". Petit, ce fils de danseuse de salsa faisait des battle de hip hop en duo avec son grand frère.

Le parcours d'Alexander Ferrario, comédien franco-argentin vu dans le premier film d'Hafsia Herzi et sur Netflix, a commencé avec un casting sauvage. "On me posait des questions: qu'est-ce qui te fous la haine? Je n'ai pas fait le lien avec le film. Je répondais des choses personnelles", raconte-t-il. Pour se rapprocher de Vinz, il rajoute un langage, une attitude, "mais la base elle est à moi".

"Ce que je trouve fort dans ce film, c'est trois mecs qui +golri+ (rigole, ndlr) dans la galère", relève Alivor. "Même colère, mêmes galères" aujourd'hui qu'il y a presque trente ans, mais "les mêmes rires aussi".

"En vrai, on est comme ça nous" aussi, constate-t-il.

«Respect»

"Si les choses avaient changé, il n'y aurait eu aucun intérêt à faire le projet", observe de son côté Mathieu Kassovitz, alors que les banlieues se sont encore embrasées en juin après la mort de Nahel, tué par la police après un refus d'obtempérer.

Mais ce que le nouveau spectacle veut mettre en avant, plus que les bavures policières qui ont été largement dénoncées depuis, c'est "la demande de respect".

Le spectacle peut "offrir aux spectateurs des éléments supplémentaires de compréhension" du film, souligne le producteur Farid Benlagha. Il permettra d'"aller un peu plus loin", et s'ouvre aussi, avec la présence de personnages féminins notamment.

"On veut que les gens partent du spectacle avec l'émotion qu'ils ont eu à la sortie du film", souffle Mathieu Kassovitz, qui met en scène avec Serge Denoncourt, même s'ils en connaissent déjà la fin.

La première est programmée le 10 octobre à la Seine musicale, en région parisienne. Le spectacle partira ensuite en régions, du 8 au 10 novembre à Marseille et du 15 au 17 novembre à Lyon, avant d'autres dates de tournée.


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.