Les leaders présents au Sommet mondial des gouvernements appelés à soutenir les stratégies privées et à contrôler l’IA

Nick Studer, PDG d'Oliver Wyman, s'entretient avec Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, lors du Sommet mondial des gouvernements (Photo, AN/Philip Ekladyous).
Nick Studer, PDG d'Oliver Wyman, s'entretient avec Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News, lors du Sommet mondial des gouvernements (Photo, AN/Philip Ekladyous).
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Publié le Mardi 13 février 2024

Les leaders présents au Sommet mondial des gouvernements appelés à soutenir les stratégies privées et à contrôler l’IA

  • Le PDG d'Oliver Wyman s'est dit optimiste quant à l'accélération de l'IA, ajoutant que la nouvelle technologie aurait pour effet de «transformer le travail humain»
  • Le PDG de Good Steward Partners a mis en garde contre les politiques qui ralentissent les progrès du secteur privé

DUBAÏ: Les dirigeants gouvernementaux mondiaux ont été invités à créer un espace sûr pour que le secteur privé puisse innover tout en régulant le développement rapide de l'intelligence artificielle (IA).

Ces conseils et mises en garde ont été formulés lors de sessions organisées dans le cadre du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï.

Hiro Mizunu, fondateur et président-directeur général (PDG) de Good Steward Partners, a souligné la disparité entre l'élaboration des politiques et la nécessité pour les entreprises innovantes du secteur privé de tracer des objectifs agiles à court terme.

«Plutôt que de promouvoir une stratégie de croissance de l'économie ou de l'industrie, les décideurs politiques devraient permettre aux entreprises technologiques de faire leur possible et d'être compétitives à un rythme plus rapide», a-t-il déclaré.

Il a toutefois mis en garde contre les politiques qui ralentissent les progrès du secteur privé et a fait remarquer que les changements constants de politique entravaient les stratégies commerciales appropriées.

«Les gouvernements doivent définir des politiques afin que les entreprises puissent adapter leur stratégie. Actuellement, les investisseurs ne peuvent pas avoir de vision à long terme parce que les gouvernements ne cessent de changer de politique», a ajouté M. Mizunu.

Le PDG a souligné la nécessité pour les décideurs politiques de soutenir le secteur privé pour faire face à des problèmes cruciaux tels que le changement climatique, tout en encourageant les partenariats public-privé à intégrer la durabilité et l'action climatique dans les programmes d'études des écoles de commerce et des établissements universitaires.

«Du point de vue des investisseurs, les gouvernements essaient d'introduire une économie à zéro émission et des politiques climatiques, mais combien de pays ont promis de s'engager dans la politique climatique de zéro émission jusqu'en 2050? Très peu de pays», a-t-il signalé.

Accélération de l'IA

Nick Studer, PDG d'Oliver Wyman, a souligné le rôle que les conseillers pourraient jouer en aidant les clients gouvernementaux, en particulier dans les sociétés démocratiques, à élaborer des politiques à long terme.

«La présentation et l'analyse des données avec intégrité peuvent aider à résoudre les problèmes liés à l'établissement de politiques à long terme», a-t-il indiqué.

Il a souligné les problèmes clés liés à la structure interne des gouvernements et a insisté sur la nécessité d'un travail interministériel avant la planification logistique lors de l'élaboration des visions nationales.

«Nous passons trop rapidement de la définition d'une vision à une planification détaillée sans identifier et résoudre les contradictions entre la durabilité politique et environnementale, par exemple. Ces politiques sont ensuite confiées à deux ministères différents», a-t-il ajouté.

M. Studer a déclaré aux participants à la session qu'il était optimiste quant à l'accélération de l'IA, précisant que la nouvelle technologie aurait pour effet de «transformer le travail humain».

«Pour notre entreprise, l'IA est un outil qui nous permettra d'accéder à davantage de données, de les affiner et de les associer à notre expérience afin de les présenter à nos clients dans des moments transformateurs», a-t-il expliqué.

Jon Oringer, fondateur et président exécutif de Shutterstock, a mis en garde contre la menace que représente l’IA pour la propriété intellectuelle et la nécessité de plus de réglementations.

«Les lois sur les droits d'auteur ne se sont pas encore adaptées à la croissance rapide des technologies. Nous voulons nous assurer que les créateurs détiennent toujours des licences de propriété intellectuelle», a-t-il indiqué.

Il a fait remarquer que si les progrès technologiques rendent difficile la confirmation de l'originalité d'une œuvre, la plateforme Shutterstock continue de rémunérer les créateurs.

Malgré la situation concernant les lois sur la propriété intellectuelle, M. Oringer a souligné que les créateurs devaient avoir la possibilité de se retirer.

Shutterstock produit sept nouvelles images par seconde et 100 millions d'actifs par an.

Les sessions tenues le premier jour du Sommet des gouvernements mondiaux – qui réunit des dirigeants mondiaux, des entreprises privées et des organisations internationales pour développer des solutions aux défis émergents – ont été animées par Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.