PARIS: Deux « attentats terroristes islamistes sunnites » ont été déjoués en France « en 2020 et 33 depuis 2017», a affirmé dimanche Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement.
Invité du « Grand rendez-vous » émission des medias français Europe1, CNews et Les Echos, Laurent Nuñez n'a donné aucune indication sur la nature de ces deux projets d'attentats déjoués.
Il a souligné que le « terrorisme islamiste sunnite » était « une menace prioritaire ». Elle est « endogène » et « de plus en plus difficile à détecter ».
« Le passage à l'acte se fait de manière extrêmement rapide », a-t-il poursuivi en citant l'assassinat du professeur Samuel Paty en octobre.
Laurent Nunez a souligné un « point commun » entre les trois derniers attentats attribués à cette mouvance (contre les anciens locaux de Charlie Hebdo, contre Samuel Paty et dans une basilique de Nice): « le blasphème, la volonté de venger le prophète".
Pour lui, la menace exogène (en provenance de l'étranger) est « moins probable », même si les services français « restent extrêmement vigilants » à ce sujet.
Interrogé sur le suivi des condamnés pour terrorisme qui devraient sortir de prison en 2021, M. Nuñez a affirmé qu'ils feront l'objet « d'obligations administratives » (pointage régulier, interdiction de paraitre dans tel ou tel endroit...).
Il a estimé qu'ils seraient « 60 à 70 » dans cette situation en 2021 alors que, selon lui, « 500 condamnés pour faits de terrorisme » et « 900 détenus de droit commun qui se sont radicalisés » sont actuellement en prison.
Concernant l'ultradroite, il a évoqué « 5 attentats » déjoués depuis 2017 et s'est inquiété d'une « montée en puissance des suprémacistes et du survivalisme ». On estime que l'ultra droite représente 1.000 à 1.500 personnes, ce que M. Nuñez n'a pas démenti.
S'agissant de l'ultragauche, qui représente 2 à 3 000 personnes, il a évalué entre « 150 à 200 » le nombre de dégradations (pylônes incendiés, etc.) pouvant lui être attribuées en 2020.