Tout est-il possible? 10 prévisions de marché extravagantes pour 2021

La banque danoise Saxo Bank a dressé sa liste annuelle de 10 prévisions extravagantes pour 2021 (AFP)
La banque danoise Saxo Bank a dressé sa liste annuelle de 10 prévisions extravagantes pour 2021 (AFP)
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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

Tout est-il possible? 10 prévisions de marché extravagantes pour 2021

  • "Ce qui fait la beauté des possibilités observées dans la boule de cristal de la banque Saxo, c'est que chacune d'entre elles possède un petit grain de vraisemblance" (Frank Kane)
  • "la nouvelle monnaie numérique de la Chine induit un changement tectonique au niveau des flux de capitaux" (Cornelia Meyer)

DUBAI: La banque danoise Saxo Bank a dressé sa liste annuelle de 10 prévisions extravagantes pour 2021. Les prévisions se concentrent sur une série d'événements improbables et sous-estimés qui, s'ils devaient se produire, pourraient provoquer une onde de choc sur les marchés financiers mondiaux.

1. Amazon «achète» Chypre

En 2021, Amazon et d'autres géants du monopole en ligne et de l'infotech jettent un regard de plus en plus circonspect sur les gouvernements qui cherchent à réduire leur puissance alors qu’ils sont devenus trop puissants, et paient des taux d'imposition très bas.

Ces entreprises emploient depuis longtemps une armée de lobbyistes, certains d'entre eux adoptant même des approches quasi gouvernementales de la situation. Prenez par exemple Microsoft, qui a ouvert un bureau de représentation des Nations Unies à New York et engagé un diplomate pour gérer les affaires du gouvernement européen. Dans le même temps, Facebook a même mis en place une «Cour Suprême» pour superviser les plaintes des utilisateurs et autres problèmes.

En 2021, alors que la pression officielle augmente, Amazon procède à un déménagement, re-domiciliant son siège de l'UE à Chypre. Le pays accueille la société géante et les recettes fiscales qui l'aideront à réduire de près de 100% son ratio de la dette publique par rapport au PIB. Les consultants d'Amazon «aident» Chypre à réécrire son code fiscal pour imiter celui de l'Irlande, mais avec des niveaux encore plus faibles d'impôts sur les sociétés et autres, les dirigeants du pays et sa population étant heureux, sous l'emprise de la manne financière et de la baisse des taux d'imposition.  

2. L'Allemagne renfloue la France

La France est l'un des pays européens confrontés au plus haut niveau d'endettement lors des prochaines années. Avant le déclenchement de la pandémie de la Covid-19, la dette publique frôlait le seuil de 100% du PIB et la dette privée montait en flèche, atteignant près de 140% du PIB - bien plus que celle de l'Italie (106%) ou de l'Espagne (119%). La réaction d'urgence à la pandémie n'a fait qu'accélérer l'augmentation de la dette, le niveau de la dette publique devant s’élever au-dessus de 120% du PIB en 2021.

Malgré un plan de relance massif de 100 milliards d'euros (122 milliards de dollars) et un programme de prêts dans le cadre duquel l'état a garanti jusqu'à 90% des prêts aux entreprises, la France n'est pas en mesure d'éviter une vague de faillites. Compte tenu du mauvais état des finances publiques et du niveau d'endettement déjà extraordinairement élevé, la France n'a d'autre choix que de venir mendier auprès de l'Allemagne, afin de permettre à la BCE d'imprimer suffisamment d'euros pour rendre possible un sauvetage massif de son système bancaire, en vue d’éviter un effondrement systémique.

3. La technologie de blockchain met fin aux fausses nouvelles

En 2021, la menace croissante de désinformation et l'érosion de la confiance envers les organes d’informations, même bien connus, atteint un niveau critique, exigeant une réponse du secteur. Les grandes entreprises de médias et les plates-formes sociales sont obligées d'imposer de nouvelles contre-mesures à l’encontre d’informations fabriquées et trompeuses. La technologie mise en œuvre est un vaste réseau de blockchain partagé pour le contenu d'actualités, qui permet la distribution d'informations de manière immuable avec un contrôle de validité, autant du contenu que de la source. Des entreprises comme Twitter et Facebook investissent massivement dans cette technologie de blockchain, motivées d’abord et surtout par leur propre préservation, alors que les menaces de surveillance réglementaire que nous avons vues ces dernières années sont chauffées à blanc.

4. La nouvelle monnaie numérique de la Chine suscite un changement tectonique des flux de capitaux

Le Digital Currency Electronic Payment (DCEP) - Paiement Électronique en Monnaie Numérique - sera une version numérique du yuan (CNY) basée sur le blockchain, sachant qu’en 2019, 80% de tous les paiements en Chine ont été effectués via WeChat Pay et AliPay. La PBoC veut aller plus loin et améliorer ainsi l'efficacité de sa politique monétaire et budgétaire, grâce à une société opérant de plus en plus ses paiements sans argent liquide, dans le but de renforcer l'intégration financière. L’ouverture de comptes de capitaux de la Chine et la création d’une monnaie qui rivalise avec le dollar américain pour le statut de réserve aideront à stimuler la consommation chinoise, à financer un tout nouveau système de retraite chinois, et à approfondir les marchés de capitaux du pays.

5. La conception révolutionnaire de la fusion catapulte l'humanité dans l'abondance d'énergie

Le monde aura besoin de beaucoup plus d'énergie si notre économie veut continuer à croître au niveau de ce qui s'approche des taux historiques. Les nouvelles technologies d'énergie alternative et verte n’apportent pas dans l’ensemble une solution. Le monde a besoin de toute urgence d'un bouleversement des technologies énergétiques. Au cours de 2021, un algorithme d'IA avancé résout les complexités super non linéaires de la physique des plasmas, ouvrant la voie à l'énergie de fusion commerciale. La maîtrise de l'énergie de fusion ouvre la perspective d'un monde non limité par la pénurie d'eau ou de nourriture, grâce au dessalement et à l'agriculture verticale. C’est un monde avec des transports bon marché, une robotique et une technologie d’automatisation totalement libérées, faisant de la jeune génération actuelle la dernière à «travailler» par nécessité.

6. Le revenu de base universel décime les grandes villes

La pandémie de Covid-19 n'a fait qu'accélérer la reprise en forme de K qui entraînait l'inégalité et déchirait le tissu social. La financiarisation de l'économie signifie qu'un revenu unique n'est pas suffisant pour subvenir aux besoins d'une famille, cependant que la technologie est un autre moteur, les forces croissantes et déflationnistes des salaires du logiciel, de l'IA et de l'automatisation érodant un nombre croissant d'emplois dans différents secteurs. Le risque que les sociétés soient entièrement ravagées aboutit à la prise de conscience que les mesures prises contre la Covid-19 n'étaient pas une simple réaction de panique, mais le début d'une nouvelle réalité permanente du revenu de base universel (UBI). Le nouvel UBI entraîne des changements d’attitude envers l'équilibre travail-vie personnelle, permettant à de nombreux jeunes de rester dans les communautés où ils ont grandi. Entretemps, les professionnels et les travailleurs marginaux des grandes villes commencent également à partir, alors que les opportunités d'emploi se tarissent et que la qualité de vie dans les petits appartements trop chers des quartiers à forte criminalité perd de son attrait.

7. Le dividende de la perturbation crée le Fonds des citoyens pour la technologie

Le développement de la technologie, conjugué à la dépendance de l'économie du marché aux principes traditionnels, sape désormais les fondements du contrat social, allant même jusqu'à déchirer le tissu social ; la Covid-19 n'a fait qu'accélérer ces tendances. En 2021 et dans les années qui suivront, la société devra emprunter une nouvelle voie politique si nous entendons éviter les injustices grandissantes, mais aussi les bouleversements politiques, les troubles sociaux et les risques systémiques. En 2021, la politique doit être revue en profondeur, avec une approche entièrement nouvelle destinée à réduire les inégalités, qui a peu de rapport avec les ajustements du code des impôts.

8. La réussite du vaccin contre la Covid-19 anéantit les entreprises

La pandémie de Covid-19 a accéléré de manière brutale le dangereux levier de l'économie mondiale qui a été déployé lors de la crise financière de 2008-2009. La politique consistant à fournir des liquidités presque illimitées et à assouplir les conditions financières à n'importe quel prix a fait chuter, à des niveaux historiquement bas, les rendements des sociétés souveraines et des sociétés notées dans la catégorie «investissement ». Cette politique a également contraint les investisseurs à opter pour des actifs plus risqués.

La démarche risquée des investisseurs se justifie par la possibilité qu'un vaccin efficace apporte un nouvel essor à la croissance économique. En rétrospective, on constate que l'économie a été extrêmement sur-stimulée au cours de la pandémie et que la reprise qui a suivi la découverte du vaccin a rapidement surchauffé l'économie. En effet, le rythme rapide selon lequel l'inflation augmente et le chômage baisse amène la Réserve Fédérale à autoriser une hausse des rendements des obligations à long terme, emportant avec elle le rendement des dettes plus risquées.

9. Le soleil rayonne sur l'argent, ce qui grille la demande de panneaux solaires

La hausse du prix de l'argent en 2021, y compris par rapport à l'or, est due à la demande accrue d'argent pour l'usage industriel. En effet, on prévoit une pénurie d'argent en 2021, ce qui compromet le soutien politique en faveur des investissements dans l'énergie solaire accordé par la présidence Biden, le « Green Deal » européen et l'objectif de neutralité carbone de la Chine pour 2060, entre autres initiatives.

10. La technologie de nouvelle génération fait exploser les marchés frontières et les marchés émergents

En 2021, les économistes se rendent compte que les taux de croissance enregistrés dans de nombreux marchés frontières et marchés émergents ont été largement sous-estimés ces dernières années. Une analyse plus approfondie révèle que les technologies majeures peuvent être à l'origine de l'accélération de la croissance de la productivité du secteur privé, bien plus que ce qui a été observé au niveau des marchés développés au cours des dernières décennies.

La première concerne le lancement de systèmes de fourniture de l'internet par satellite, qui sont censés écraser les tarifs de l'offre internet et, surtout, accroître la vitesse de téléchargement dans des proportions astronomiques.

Qu'en pensent les chroniqueurs d’Arab News ?

Frank Kane : Ce qui fait la beauté des possibilités observées dans la boule de cristal de la banque Saxo, c'est que chacune d'entre elles possède un petit grain de vraisemblance. La plus convaincante pour moi est de penser que la Chine pourrait lancer une monnaie virtuelle qui reléguerait le dollar au second plan. Cela peut arriver,  à condition que la Chine se débarrasse de tous ses bons du Trésor. Ma prévision pour l'année 2021 est un réalignement massif des compagnies pétrolières indépendantes, en raison de la pression engendrée par la nouvelle ère pétrolière et le changement climatique. Alors voilà : Saudi Aramco va prendre le contrôle des sociétés BP, Shell ou Total. Rappelez-vous que vous l'avez d'abord lu dans cet article. 

Faisal Faeq : Je pense qu'aucune des 10 Prédictions Scandaleuses de la Saxo Bank pour 2021 ne peut avoir un impact dramatique sur le marché financier. Simplement parce que ces prévisions sont attendues, et que le marché est prêt à accueillir chacun des dix scénarios. Cependant, le marché financier risque d'entrer rapidement dans un nouveau chaos radical en cas de nouvelles fluctuations brutales des prix du pétrole, similaires à celles que nous avons observées en avril.

Cornelia Meyer : La prévision n°4 a attiré mon attention sur un point : la nouvelle monnaie numérique de la Chine induit un changement tectonique au niveau des flux de capitaux. Cependant, ces derniers seront amplifiés et NON pas motivés par une forme de paiement électronique en monnaie numérique (une version électronique du yuan). L'économie qui bifurque entre l'Est et l'Ouest de Suez, les faibles rendements, l'ascension fulgurante de la Chine et l'ouverture de ses marchés de capitaux agiront comme un tourbillon qui aspirera les capitaux - au moins au cours des prochaines années. Ma prédiction scandaleuse : Une montagne de dettes provoquera des défaillances massives parmi les marchés émergents, dont les économies ont été gravement touchées par la Covid-19. Préparez-vous donc à une crise épique au niveau des dettes des marchés émergents !


Delta Airlines renforce son partenariat avec l’Arabie saoudite avant le lancement de sa ligne vers Riyad

Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
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  • Cette collaboration intervient alors que Delta s’apprête à inaugurer en octobre prochain son tout premier vol direct entre son hub d’Atlanta et Riyad
  • Le PDG Ed Bastian a expliqué que la priorité initiale serait de capitaliser sur les opportunités d’investissement croissantes du Royaume pour attirer les voyageurs d’affaires

RIYAD : Delta Airlines a conclu un nouveau partenariat avec le ministère saoudien du Tourisme visant à stimuler la demande touristique et à renforcer la notoriété du Royaume sur le marché américain, a confirmé le directeur général de la compagnie.

Cette collaboration précède le lancement du premier vol direct de Delta entre Atlanta et Riyad en octobre prochain, marquant une étape clé dans l’expansion de son réseau au Moyen-Orient.

S’exprimant en marge du Future Investment Initiative Forum à Riyad, Ed Bastian a souligné que l’objectif initial est de tirer parti des opportunités d’investissement croissantes du Royaume afin d’attirer une clientèle d’affaires.

À plus long terme, Delta souhaite également séduire une nouvelle génération de touristes américains, intéressés par les destinations émergentes d’Arabie saoudite, telles que le projet de la mer Rouge et le quartier historique de Diriyah.

« Le Royaume est devenu une destination attractive pour une nouvelle génération de voyageurs », a affirmé Bastian, évoquant un changement de perception chez les visiteurs occidentaux à l’égard de l’Arabie saoudite comme destination touristique.

Pour renforcer son engagement régional, le dirigeant a révélé la signature d’un protocole d’accord avec Riyadh Air, posant les bases d’une coopération dans les domaines du partage de codes et de la coordination des destinations.

Ce partenariat devrait évoluer avec le temps, s’étendant à des projets communs en matière d’exploitation, de maintenance et de technologie, illustrant un resserrement des liens entre les secteurs aéronautiques américain et saoudien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 : le PIF dépasse les 250 milliards de dollars d’accords conclus depuis son lancement

Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
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  • Plus de 250 milliards de dollars d’accords signés via la FII en moins de dix ans, le PIF dépassant 1 150 milliards $ d’actifs ; la FII9 vise à renforcer l’impact global de la plateforme
  • Al-Rumayyan appelle à une refonte du modèle économique mondial, soulignant que la véritable richesse réside dans la prospérité humaine, pas seulement dans les chiffres

RIYAD : Plus de 250 milliards de dollars d’accords ont été signés via la plateforme du Future Investment Initiative (FII) depuis sa création il y a moins de dix ans, selon Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund (PIF) et président de l’Institut FII.

En ouvrant la neuvième édition de la conférence à Riyad, il a affirmé que cette rencontre vise à renforcer l’impact mondial de l’initiative.

Al-Rumayyan a décrit la FII comme le plus grand forum mondial réunissant dirigeants, décideurs et investisseurs pour influencer la trajectoire de l’économie mondiale, rapporte Al Arabiya.

Il a souligné que les participants, issus des secteurs public et privé, représentent collectivement un capital et une responsabilité considérables, ainsi que de vastes opportunités pour façonner les résultats économiques.

Le gouverneur a appelé les participants à agir avec responsabilité et à saisir les opportunités qui se présentent.

Au cours de l’année écoulée, a-t-il noté, les ambitions des investisseurs et des entreprises ont évolué face aux changements économiques et technologiques rapides.

Il a estimé que les modèles économiques traditionnels ne suffisent plus et a appelé gouvernements et entreprises à devenir de véritables partenaires pour promouvoir un nouveau modèle de coopération internationale et de prospérité mondiale.

Le PIF constitue une pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, moteur de la diversification et de la croissance durable au-delà du secteur pétrolier.

En tant que l’un des plus grands fonds souverains au monde, le PIF gère des actifs dépassant 1 150 milliards de dollars, contre environ 925 milliards un an plus tôt, selon les données officielles.

Ses investissements couvrent de multiples secteurs et régions, avec un intérêt croissant pour la technologie, les infrastructures et l’énergie verte.

Le mandat du PIF s’aligne sur l’ambition du Royaume de positionner l’Arabie saoudite comme une destination mondiale de premier plan pour les investissements, soutenue par des mégaprojets et des partenariats internationaux destinés à accélérer la croissance du PIB non pétrolier.

Al-Rumayyan a déclaré que la FII est devenue le lieu de référence où dirigeants et investisseurs débattent des défis et opportunités partagés.

Il a mis en évidence un écart croissant entre l’optimisme des individus quant à leur avenir personnel et leur pessimisme face à la situation mondiale, ajoutant que la technologie pourrait combler ce fossé si elle est déployée de manière inclusive.

Il a toutefois averti que l’intelligence artificielle risque d’accentuer les inégalités éducatives si elle n’est pas régulée de façon équitable et responsable.

Il a identifié l’inégalité comme un frein majeur au progrès humain, citant des prévisions selon lesquelles environ 10 % de la population mondiale pourrait vivre dans une pauvreté extrême d’ici 2025.

Néanmoins, il s’est dit confiant que les dirigeants réunis à la FII peuvent transformer les défis actuels en opportunités bénéfiques pour la société.

Abordant la Vision 2030, Al-Rumayyan a affirmé que le programme a fixé une nouvelle référence mondiale en matière de transformation économique.

Il a noté que les investissements directs étrangers dans le Royaume ont augmenté de 24 % pour atteindre 31,7 milliards de dollars, soulignant que l’Arabie saoudite s’impose désormais comme une destination mondiale majeure, soutenue par ses mégaprojets et ses préparatifs pour accueillir l’Expo 2030 et la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

Enfin, il a rappelé que la véritable richesse se mesure au bien-être des populations plutôt qu’aux chiffres, et a invité les participants à utiliser les trois jours du forum pour forger des partenariats transfrontaliers capables de débloquer des opportunités transformatrices au service de l’humanité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 marque un tournant : les leaders de la tech et du monde entier réunis à Riyad, selon son président

Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
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  • FII9 s’impose comme un point de bascule mondial, avec une forte domination du secteur technologique et la participation de plus de 20 chefs d’État
  • La FII dépasse le symbolisme pour des résultats tangibles, avec la signature d’accords concrets et des investissements réels, confirmant son rôle de catalyseur pour les partenariats mondiaux

RIYAD: La neuvième édition du Future Investment Initiative marque un « tournant » dans la dynamique mondiale de l’innovation, les leaders technologiques représentant plus de la moitié des intervenants à cet événement organisé dans la capitale saoudienne.

Dans une interview accordée à CNBC, Richard Attias, président du comité exécutif de la FII Institute, a déclaré que la conférence de cette année représente un changement majeur, alors que de nombreux secteurs cherchent à comprendre l’impact de l’intelligence artificielle.

Lancé en 2017, le Future Investment Initiative — souvent surnommé le « Davos du désert » — est devenu une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de mettre en avant sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition 2025, qui se tient du 27 au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des grandes tendances de l’économie mondiale et explorer de nouveaux partenariats dans les industries émergentes.

« FII9 est un tournant », a déclaré Attias à CNBC. « Cette année, 52 % de nos intervenants viennent du secteur technologique. Cela montre bien l’importance de l’IA, bien sûr, mais aussi de l’innovation dans son ensemble, car tous les secteurs et toutes les industries sont désormais impactés par la technologie. »

Attias a souligné trois facteurs clés de cette édition : la prédominance de la technologie, la présence de plus de 20 chefs d’État et 50 ministres représentant 90 pays, ainsi que la réputation grandissante de l’événement comme l’une des plateformes les plus inclusives pour la collaboration internationale.

« Ce sera une formidable plateforme pour les partenariats public-privé », a ajouté Attias, insistant sur le fait que cette coopération est « probablement l’une des solutions aux grands défis auxquels l’économie mondiale est confrontée ».

Il a qualifié la FII de « plateforme probablement la plus inclusive au monde », notant la présence de délégations de nations rivales comme la Russie et l’Ukraine, aux côtés des États-Unis, de la Chine, ainsi qu’une forte participation du Sud global et de jeunes entrepreneurs.

« Riyad devient la capitale économique du monde, au moins pour cette semaine », a affirmé Attias, précisant que la FII s’est étendue d’une conférence de trois jours à une semaine complète d’événements, les participants arrivant plus tôt pour profiter des opportunités offertes par le Royaume.

L’ampleur de l’activité, a-t-il admis, est un « bon problème à avoir », mais nécessite un véritable « navigateur » pour gérer la multitude de réunions et de secteurs représentés.

Il a également évoqué la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, précisant qu’il ne s’agit plus d’un plan futuriste, mais d’une réalité « en mouvement », couvrant des secteurs allant du sport et du divertissement à la sécurité alimentaire, au tourisme, à l’énergie et aux infrastructures.

Attias a souligné que la FII a dépassé le stade des protocoles d’accord symboliques : « De véritables accords sont conclus. Des partenariats très concrets sont signés », a-t-il déclaré.

Il a relié cet esprit d’optimisme et d’action à la résilience de l’institut, rappelant que la FII faisait partie des rares grandes conférences maintenues pendant la pandémie de COVID-19 en 2020. Cet état d’esprit, selon lui, illustre la mission du FII Institute : « créer un impact pour l’humanité ».

L’édition 2025 a attiré 9 000 délégués issus d’une centaine de pays, avec la participation de l’ensemble des fonds souverains du Conseil de coopération du Golfe. Attias a affirmé qu’en réunissant ces fonds avec les sociétés de capital-investissement, les banques, les institutions financières et les PDG mondiaux, la FII a créé « l’équation parfaite » pour stimuler l’investissement et la coopération mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com