Violences de l'ultradroite dans la Drôme: jusqu'à 10 mois ferme requis, deux relaxes

Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation non autorisée suite à la mort de Thomas, 16 ans, poignardé à mort lors d'une soirée dansante du village de Crépol, dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation non autorisée suite à la mort de Thomas, 16 ans, poignardé à mort lors d'une soirée dansante du village de Crépol, dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 février 2024

Violences de l'ultradroite dans la Drôme: jusqu'à 10 mois ferme requis, deux relaxes

  • Le jugement a été mis en délibéré au 21 février pour les sept autres, poursuivis pour les mêmes chefs
  • Peu diserts devant les questions incisives de la présidente du tribunal, Elénonore Laigre, ils ont tous martelé qu'ils étaient venus à Romans pour «rendre hommage à Thomas»

VALENCE: Jusqu'à dix mois de prison ferme ont été requis mardi contre neuf hommes accusés d'avoir participé, à l'appel de l'ultradroite, à des manifestations fin novembre à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, après la mort du jeune Thomas dans un village voisin.

Après plusieurs heures d'audience, le tribunal correctionnel de Valence a prononcé la relaxe de deux d'entre eux pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences", mais a condamné l'un des deux à une amende de 300 euros pour "port d'arme blanche".

Le jugement a été mis en délibéré au 21 février pour les sept autres, poursuivis pour les mêmes chefs.

Une centaine de militants d'ultradroite venus de toute la France s'étaient donné rendez-vous à Romans-sur-Isère les 25 et 26 novembre pour demander "Justice pour Thomas", mortellement blessé à la fin d'un bal dans le village de Crépol.

Sept prévenus, âgés de 19 à 24 ans, avaient été interpellés le samedi soir quand des militants cagoulés avaient tenté d'en "découdre", selon des sources policières, avec des jeunes du quartier de la Monnaie, d'où sont issus certaines des personnes mises en cause dans le drame.

Les deux autre, âgés de 20 et 33 ans et jugés mardi, avaient été interpellés le lendemain matin lors d'un rassemblement dans le centre-ville.

Peu diserts devant les questions incisives de la présidente du tribunal, Elénonore Laigre, ils ont tous martelé qu'ils étaient venus à Romans pour "rendre hommage à Thomas".

"Pourquoi faut-il rendre hommage devant des +assaillants+", a demandé la magistrate, reprenant les mots de l'un d'eux. "Je ne sais pas", a répondu l’intéressé, un développeur web de 24 ans.

"Le cache-cou ?" retrouvé sur un autre. "Parce que je suis très frileux", a lâché un étudiant en master en relations internationales de 20 ans. "Il semblerait qu'il y ait beaucoup de frileux parmi vous", a tranché Mme Laigre.

Dans son réquisitoire, la procureure Léa Derenne a également noté qu'ils étaient tous arrivés "avec des armes et quelque chose pour se cacher le visage". "On n’est pas là pour des opinions politiques, d’extrême droite, d’extrême gauche, d’extrême centre, peu importe. On est là pour la violence", a-t-elle dénoncé.

Six manifestants âgés de 18 à 25 ans ont déjà été condamnés en comparution immédiate à des peines de six à 10 mois de prison ferme pour le défilé nocturne qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Tous ont été remis en liberté début janvier dans l'attente de leur procès en appel.

Aucun n'avait reconnu son appartenance à une mouvance politique. Des perquisitions menées après leur arrestation avaient permis de saisir différentes armes ou encore un exemplaire de "Mein Kampf", le manifeste d'Adolf Hitler.

L'ultradroite, mais aussi l'extrême droite et la droite parlementaire, s'étaient emparées de l'émoi suscité par le décès du jeune Thomas pour rebondir sur le thème de l'insécurité et des dangers de l'immigration.

Deux groupuscules d'ultradroite, la Division Martel et la Citadelle ont été dissous dans la foulée des rassemblements de Romans-sur-Isère. Une personne liée à la Division Martel "est soupçonnée d'avoir contribué à la coordination sur place" du défilé, selon le décret de dissolution.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".