Selon Dati, «le wokisme est devenu une politique de censure»

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, assiste à la déclaration de politique générale du Premier ministre devant le Sénat, à Paris le 31 janvier 2024 (Photo, AFP).
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, assiste à la déclaration de politique générale du Premier ministre devant le Sénat, à Paris le 31 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 février 2024

Selon Dati, «le wokisme est devenu une politique de censure»

  • «Je suis pour la liberté de l'art et de la création, je ne suis pas pour la censure», a-t-elle déclaré à CNews-Europe 1
  • Les termes anglais «woke» et «wokisme» sont empruntés aux luttes afro-américaines, dont la signification est «être éveillé» aux injustices sociales

PARIS: Rachida Dati a estimé mardi que "le wokisme est devenu une politique de censure", et elle veillera en tant que ministre de la Culture à ne pas "soutenir" ces tenants de la "déconstruction".

"Je suis pour la liberté de l'art et de la création, je ne suis pas pour la censure", a-t-elle déclaré à CNews-Europe 1. Cependant, "je suis très sensible, et c'est un combat, à la lutte contre les discriminations" que mène ce mouvement, mais "je trouve que le wokisme est devenu une politique de censure", a ajouté la ministre issue de LR.

Les termes anglais "woke" et "wokisme" sont empruntés aux luttes afro-américaines, dont la signification est "être éveillé" aux injustices sociales. Ils ont été récupérés par des mouvements conservateurs, avec une connotation péjorative cette fois, pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un excès de militantisme à l'égard des revendications de minorités et des injustices sociales et climatiques.

Mme Dati, qui a déjà réuni les directeurs généraux du ministère, va réunir "la semaine prochaine les directeurs régionaux de l'action culturelle". "Et je leur demanderai de veiller à ce qu'on soutienne la liberté de création, et de ne pas soutenir ces nouveaux censeurs", a-t-elle affirmé.

Et de marteler: "lutter contre les discriminations, les déterminismes sociaux, c'est un combat. La culture, ce n'est pas la déconstruction, ce n'est pas l'effacement. Je ne serai pas quelqu'un aux côtés des censeurs".

«Diversité des opinions»

En France, le terme "woke" est devenu un incontournable du débat des idées. Mais pour ses détracteurs, ses soutiens ne sont pas seulement des militants de la cause antiraciste et sociale, mais seraient les instigateurs d'un projet de société, fondé sur la culture dite de l'annulation ("cancel culture"). Cette rhétorique d'abord présente à l'extrême droite de l'échiquier politique s'est progressivement répandue à droite, au centre et dans certains cercles de gauche.

Par ailleurs, Rachida Dati a répété ses propos sur l'audiovisuel public tenus dans le Journal du Dimanche, autre média dans le giron de la famille Bolloré. "Je suis très attachée à ce service public. Il a le soutien des Français. Mais s'il veut le garder, il faudra à un moment donné que le service public soit le reflet de la diversité des opinions des Français", a-t-elle prévenu.

"J'en appelle à la déontologie de chacun", a complété la ministre, en précisant qu'elle devait "rencontrer les dirigeants (de l'audiovisuel public, NDLR) très prochainement".


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.