DUBAÏ: Le King Abdulaziz Center for World Culture (Ithra) a inauguré vendredi une exposition rétrospective ayant pour sujet «Etel Adnan, Between East and West (Etel Adnan, entre l'Orient et l'Occident).»
Le centre présente les œuvres de la regrettée poétesse, artiste et philosophe libano-américaine Etel Adnan, l’une des artistes contemporaines les plus célèbres de la région.
Cette première exposition individuelle des œuvres d’Etel Adnan en Arabie Saoudite ouvrira ses portes jusqu’au 30 juin.
Organisée par Sébastien Delot, ancien directeur du Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, cette exposition présente le parcours créatif d'Etel Adnan, à travers toutes les périodes et tous les médiums de sa riche carrière.
Elle dévoile non seulement le lien profond qu'Etel Adnan partageait avec le monde, la culture et la langue arabes, mais montre également comment elle a subtilement maîtrisé sa créativité pour mélanger harmonieusement ses influences culturelles orientales et occidentales.
Certaines de ces œuvres ont été prêtées par des institutions du monde entier, telles que la Sharjah Art Foundation, la galerie Sfeir-Semler, et le Musée Sursock, ainsi que par des collectionneurs privés.
L'exposition s'ouvre sur une fresque murale en céramique de 25 mètres carrés, suivie par la projection de «Motion», un montage de plusieurs films en Super 8 réalisés par Etel Adnan à Yosemite, New York, et San Francisco dans les années 1980.
Parmi les œuvres présentées figurent ses emblématiques tapisseries en laine tissées à la main, inspirées des tapis persans de son enfance et de la tradition arabe de l'artisanat en tissage, où les fils s'entrelacent pour créer des histoires vivantes accrochées au fil du temps, reflétant la maîtrise de l'artiste dans l’expression de la couleur comme langage, parallèlement à un large éventail d’œuvres à l’huile et à l’aquarelle.
La directrice du musée d'Ithra, Farah Abushullaih, a indiqué que l'exposition «présentait une merveilleuse opportunité de mettre en lumière Etel Adnan, une figure-clé de l'art contemporain mondial, dont l'identité et l'œuvre sont profondément enracinées dans le monde arabe et son riche héritage.
«En tant qu'artiste polyvalente, Etel Adnan naviguait harmonieusement entre les domaines des arts écrits et visuels, l'écriture arabe agissant comme un pont entre les deux, tout en attirant particulièrement Adnan.»
Farah Abushullaih d’ajouter: «À travers cette exposition, Ithra poursuit son engagement à présenter des artistes importants au public saoudien, mettant en lumière leur apport artistique, inspirant et stimulant davantage le paysage créatif du Royaume.»
Née au Liban en 1925 d'une mère grecque et d'un père syrien, la poétesse est surtout connue pour son roman «Sitt Marie Rose» de 1977, sur la guerre civile libanaise.
Il a remporté le prix France-Pays Arabes, devenant un classique de la littérature portant sur la guerre, à tel point qu'il est enseigné dans les écoles américaines.
La distinction la plus récente d’Etel Adnan remonte à 2020. Son recueil de poésies «Time», qui est une sélection de son œuvre – traduit du français par Sarah Riggs – a remporté le Griffin Poetry Prize.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com