NAIROBI: La force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) qui participe à la lutte contre les islamistes radicaux shebab a annoncé vendredi avoir terminé la deuxième phase de retrait de ses troupes, soit 3.000 hommes, avec quatre mois de retard sur le calendrier initialement prévu.
Le gouvernement somalien avait demandé une "pause technique" de trois mois dans ce retrait prévu pour fin septembre, après avoir subi "plusieurs revers importants" face aux combattants du groupe islamiste lié à al-Qaïda qui mène depuis plus de 16 ans une insurrection dans ce pays de la Corne de l'Afrique.
"La Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (Atmis) (...) a achevé la phase 2 du retrait, qui impliquait une réduction des effectifs de 3.000 soldats. Atmis a transféré sept bases d'opérations avancées au gouvernement fédéral de Somalie et en a fermé deux autres", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Après le retrait de 5.000 hommes lors des deux premières phases, environ 14.600 soldats - venus du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie, du Kenya et d'Ouganda - sont présents dans le pays.
Selon un calendrier voté dans une résolution de l'ONU, cette force "de transition" doit achever de se retirer fin 2024 et transmettre la sécurité du pays aux forces militaires et policières somaliennes.
"Nous commencerons bientôt les préparatifs pour la prochaine phase, la phase 3, visant à réduire nos effectifs de 4.000 soldats en juin. Je suis confiant dans notre succès continu basé sur notre approche unie et cohérente", a souligné le général Sam Okiding, commandant de l'Atmis, dans le communiqué.
Installée officiellement le 1er avril 2022, l'Atmis a pris le relais de l'Amisom, créée en 2007 pour soutenir le gouvernement somalien face à l'insurrection shebab. D'un mandat initial de six mois, l'Amisom a duré 15 ans.
Bien que chassés des principales villes en 2011-2012, les shebab restent implantés dans de vastes zones rurales, notamment dans le centre et le sud du pays, d'où ils mènent régulièrement des attentats contre des cibles sécuritaires, politiques et civiles.
Le gouvernement du président Hassan Cheikh Mohamoud s'est engagé en août, aux côtés de milices claniques et avec l'appui aérien de la force de l'Union africaine (Atmis) et des Etats-Unis, dans une vaste offensive dans le centre du pays, qui a permis de reprendre de larges territoires. Mais cette progression s'est ensuite enlisée.