DOVER: Joe Biden doit assister vendredi à l'arrivée solennelle aux Etats-Unis des dépouilles de trois soldats américains tués en Jordanie dimanche, une attaque à laquelle le président démocrate, en campagne pour un second mandat, a promis de répondre - sans être passé à l'acte jusqu'ici.
Les corps de William Jerome Rivers, Kennedy Ladon Sanders et Breonna Alexsondria Moffett, militaires basés dans l'Etat américain de Géorgie (sud) et tués par une attaque de drone près de la frontière syrienne, seront reçus avec les honneurs militaires sur la base aérienne de Dover (Delaware, nord-est).
Le président démocrate, qui selon toute vraisemblance affrontera son prédécesseur républicain Donald Trump lors de l'élection de novembre, sera présent avec son épouse.
Joe et Jill Biden avaient déjà, au même endroit, assisté au rapatriement des corps de militaires américains tombés lors d'un attentat à l'aéroport de Kaboul le 26 août 2021, au moment du retrait chaotique d'Afghanistan.
Le démocrate, dont la vie a été émaillée de drames personnels, a la réputation de faire preuve d'une profonde empathie lorsqu'il rencontre des familles endeuillées.
Il a appelé chacune des familles des trois militaires morts en Jordanie, en particulier pour s'assurer qu'elles accepteraient sa présence lors de la cérémonie du retour des corps.
Une vidéo de l'un de ces échanges a été diffusée par le principal quotidien de Géorgie, l'Atlanta Journal-Constitution.
Représailles
"Je sais que rien de ce que l'on peut dire ou faire ne peut soulager votre peine, je suis passé par là moi-même. (...) Je vous tiens dans mes prières et dans mon cœur" dit le président, dont on entend la voix au travers du haut-parleur d'un téléphone, aux parents de la soldate Kennedy Sanders.
"Moi aussi j'ai reçu un coup de fil comme celui-ci", ajoute Joe Biden, en évoquant l'appel lui annonçant la mort dans un accident de voiture de sa première épouse et de leur fille, encore bébé, en 1972.
Il a parlé aussi du décès de son fils aîné Beau, mort d'un cancer en 2015.
Le moment de recueillement vendredi ne mettra certainement pas fin à l'avalanche de critiques qui s'abattent sur Joe Biden, de la part de ses adversaires républicains, depuis l'attaque attribuée à des combattants pro-Iran.
"Il a fallu que des gens meurent pour qu'il se dise, OK peut-être qu'il faut faire quelque chose? C'est une blague?" a par exemple attaqué jeudi Nikki Haley, candidate contre l'ancien président Donald Trump à la primaire républicaine.
Ce dernier, archi-favori pour l'investiture de son parti, a déjà attaqué la "faiblesse" de son adversaire démocrate, alors que les forces américaines au Moyen-Orient ont subi de très nombreuses attaques depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le président démocrate, qui répète ne pas vouloir d'escalade régionale ni de conflit ouvert avec l'Iran, est sous pression pour répondre fermement à Téhéran.
Jusqu'ici, il a seulement indiqué qu'il avait décidé du mode de riposte. L'exécutif américain a précisé que les représailles seraient multiples, visant des cibles différentes, et étalées dans le temps.