Universités: entre Covid, partiels et fatigue, une rentrée de janvier sur la pointe des pieds

Chaque université étant pédagogiquement autonome et faisant face à différentes contraintes d'organisation, «les établissements pourront prendre quelques jours pour organiser le retour sur site des étudiants, entre le 4 et le 10 janvier» (Photo, AFP)
Chaque université étant pédagogiquement autonome et faisant face à différentes contraintes d'organisation, «les établissements pourront prendre quelques jours pour organiser le retour sur site des étudiants, entre le 4 et le 10 janvier» (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

Universités: entre Covid, partiels et fatigue, une rentrée de janvier sur la pointe des pieds

  • Il y aura «une reprise progressive des enseignement présentiels, d'abord limitée à l'accueil de petits groupes de 10 étudiants maximum»
  • Dans le premier, tous les étudiants reviennent - une option «pas activée pour l'instant, mais tout est prêt pour recevoir les étudiants en assurant leur sécurité sanitaire»

PARIS: Les étudiants pourront-ils retrouver les amphis ? Après plus de deux mois de « distanciel », les universités pourront dès lundi accueillir quelques élèves, mais beaucoup attendront la semaine suivante pour concilier au mieux contraintes sanitaires, examens et fatigue. 

« Dès la semaine du 4 janvier, vous pourrez accueillir sur convocation les étudiants nouvellement entrés dans l'enseignement supérieur en situation de grande vulnérabilité », avait annoncé mi-décembre la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, aux présidents d'université, dont les locaux sont en très grande partie vidés depuis fin octobre. 

Concrètement, il y aura « une reprise progressive des enseignement présentiels, d'abord limitée à l'accueil de petits groupes de 10 étudiants maximum », a précisé cette semaine le ministère.  

Chaque université étant pédagogiquement autonome et faisant face à différentes contraintes d'organisation, « les établissements pourront prendre quelques jours pour organiser le retour sur site des étudiants, entre le 4 et le 10 janvier ». 

Puis, « selon l'évolution de la situation sanitaire", les travaux dirigés pourront reprendre « en présentiel pour les étudiants de première année post-baccalauréat, dans la limite de 50% de la capacité d'accueil des salles d'enseignement », ajoute-t-on. 

Dans les universités, où cohabitent crainte du Covid et inquiétudes sur la santé mentale des étudiants - plusieurs professeurs de la Sorbonne avaient ainsi saisi le Conseil d'Etat pour demander une réouverture anticipée et éviter les « désastres psychologiques » - chacun essaye donc de s'organiser. 

Pour certains, comme à Reims ou Lyon, la première semaine de janvier sera consacrée aux examens. Ou à la formation de tuteurs, chargés dès la semaine suivante d'aider les étudiants de première année à raccrocher.  

A Lyon 3, les cours ne reprendront que le 11. Y seront alors accueillis des étudiants de première année « selon des modalités pas encore fixées" et des étudiants en situation de handicap », a indiqué l'université. 

A Lyon 1, où la majorité des étudiants n'est de toute façon pas attendue avant la fin de la session d'examen le 20 janvier, plusieurs scénarios sont prêts, dans l'attente de directives précises. 

Dans le premier, tous les étudiants reviennent - une option « pas activée pour l'instant, mais tout est prêt pour recevoir les étudiants en assurant leur sécurité sanitaire », explique l'établissement. Le second, en cas de reconfinement, prévoit un « tout distanciel ». Et le troisième, « hybride », table sur des cours magistraux à distance, et des travaux pratiques ou dirigés en présentiel avec des groupes divisés par deux. « En sciences, les étudiants sont déjà habituellement masqués, avec des lunettes de protection, etc. », ajoute la fac. 

Fatigue 

Mais d'autres université ont, elles, fait le choix clair de ne pas reprendre tout de suite. 

A Toulouse 2, dans un mail du 17 décembre, la présidence de l'université a annoncé aux étudiants que les enseignements en distanciel le resteront pendant le mois de janvier. 

Et à Saint-Etienne, un responsable de département de l'université a expliqué, sous couvert de l'anonymat, que « la reprise des cours en présentiel, individualisée au profit des publics les plus fragiles annoncée par la ministre était très difficile à mettre en œuvre compte-tenu des grosses masses d'étudiants et des faibles moyens dont dispose l'Université ». 

Même constat à Rennes 2, où la direction s'est dite dans un mail consciente « qu'une reprise en présentiel est attendue de toutes et tous ». Mais, ajoute-t-elle, « sans garantie de pouvoir la mettre en œuvre dès la rentrée, et compte tenu de la fatigue des personnels et des étudiant·e·s, nous ne souhaitons pas annoncer un nouveau dispositif susceptible d'être annulé au dernier moment".  

L'université table donc sur une reprise de l'ensemble des cours, en présentiel, le 1er février. 

D'ici là, la France devrait accélérer sa campagne de vaccination. Vendredi, le nombre de nouveaux cas de Covid enregistrés sur 24 heures a été de 19 348, quasiment le même nombre que la veille (19 927). Toujours bien loin de l'objectif gouvernemental de descendre à 5 000 cas par jour. 


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.