BEYROUTH: «L'horloge de l'apocalypse », qui représente l'imminence d'une calamité planétaire, a été maintenue le 23 janvier à quatre-vingt-dix secondes du gong fatidique, comme en 2023, en raison de la menace de guerre nucléaire, de l'accélération du changement climatique et de la diffusion de fake news comme arme de déstabilisation des démocraties.
L’«horloge de l’apocalypse» a été modélisée en 1947 par les scientifiques du Bulletin of the Atomic Scientists de l'Université de Chicago pour représenter symboliquement le temps qui séparerait l'espèce humaine de la fin des temps. L’heure de la fin du monde était symboliquement fixée à minuit. Cet indicateur métaphorique a été créé après la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte de la montée du péril nucléaire et du début de la guerre froide.
Depuis plus de soixante-dix ans, les membres du Bulletin of the Atomic Scientists continuent d’actualiser cette horloge conceptuelle, en évaluant de nouveaux critères qui incluent notamment les pandémies ou les campagnes étatiques de désinformation.
L'horloge de la fin du monde a été réinitialisée le 23 janvier à minuit moins quatre-vingt-dix secondes, l'heure la plus proche de minuit, indiquant la situation actuelle de péril extraordinaire dans le monde.
Monde instable
Selon une déclaration de Bulletin of the Atomic Scientists, «l’horloge peut être inversée, mais les gouvernements et les citoyens doivent agir rapidement». «Les tendances actuelles continuent de pointer de façon inquiétante vers une catastrophe mondiale», résume Rachel Bronson, la présidente de l’organisation.
«La guerre en Ukraine pose un risque constant d'escalade nucléaire et l'attaque du 7 octobre en Israël ainsi que la guerre à Gaza illustrent encore davantage les horreurs de la guerre moderne, même sans escalade nucléaire», précise-t-elle. «Ne vous y trompez pas: réinitialiser l'horloge à quatre-vingt-dix secondes avant minuit n'est pas une indication que le monde est stable.»
Pointant la menace d'une guerre nucléaire et la diffusion de fake news comme arme de déstabilisation, Rachel Bronson explique que «le monde est rentré dans une période que nous appelons ʺle nouvel anormalʺ».
Les tensions entre les Etats-Unis et la Russie restent «inacceptables», et aucun soulagement n'est en vue sur le front environnemental, les émissions de gaz à effet de serre «remontant après avoir atteint un plateau», conclut Mme Bronson. L’année 2023 a en effet été l’année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète.