PARIS: Dans le petit village de moins de cinq cents habitants de Saint-Vaast-en-Chaussée, dans la Somme, au nord d'Amiens, il se passe un étrange phénomène: quatre voisins vivant dans la même rue et un autre dans une rue perpendiculaire contractent la maladie de Charcot. Condamnés, ils décèdent.
Ce qui intrigue le plus, c’est que tous ces cas sont concentrés dans une seule et même rue de cette commune française, celle du Château-d’Eau. Et ce qui rend cette histoire déconcertante, c’est que la maladie de Charcot, majoritairement d’origine génétique, n’est pas contagieuse.
La sclérose latérale amyotrophique (SLA), autre nom de la maladie, provoque une paralysie progressive des muscles, créant un état d'enfermement du malade. Cette pathologie cause généralement la mort en moins de trois ans. Il n'existe à ce jour aucun traitement efficace.
De plus, comment des personnes aussi proches géographiquement ont pu être victimes d’une maladie qui touche moins de dix mille personnes par an en France?
Quelques situations «inhabituelles» de cas groupés de SLA ont été signalées à Santé publique France au cours des dix dernières années. Mais aucune hypothèse de cause commune à ces cas n’a pu être déterminée. À ce stade, «les investigations sont en cours», a indiqué l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Elles ont «tout d’abord pour objectif de documenter finement les cas», étape indispensable pour comprendre les causes de ce cluster.
Une enquête est en cours afin de savoir ce qui pourrait lier tous ces cas. La thèse la plus probable envisagée est celle de l’environnement: à proximité de cette fameuse rue, il y a un champ qui a pu être exposé à des pesticides, ce qui pourrait être un déclencheur de cette maladie.