Foot: L'Algérie tourne la page Belmadi après le fiasco de la CAN

Djamel Belmadi, 47 ans, avait pris en main les «Verts» en août 2018 (Photo, AFP).
Djamel Belmadi, 47 ans, avait pris en main les «Verts» en août 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 janvier 2024

Foot: L'Algérie tourne la page Belmadi après le fiasco de la CAN

  • L'Algérie s'est séparée mercredi de son sélectionneur Djamel Belmadi au lendemain d'une piteuse élimination des Fennecs
  • L'entraîneur n'a rien confirmé ni infirmé

ALGER: L'Algérie s'est séparée mercredi de son sélectionneur Djamel Belmadi au lendemain d'une piteuse élimination des Fennecs dès le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), pour la deuxième édition d'affilée.

La défaite mardi soir en Côte d'Ivoire contre la modeste Mauritanie (1-0) a scellé le sort de Belmadi, qui n'a pas remporté le moindre match à la CAN depuis le sacre de 2019.

Après ce nouveau fiasco, des médias algériens avaient affirmé que le coach avait annoncé sa démission à son groupe dans le vestiaire à Bouaké mardi soir.

L'entraîneur n'a rien confirmé ni infirmé. "Quand on va rentrer au bled on verra", a-t-il seulement lâché au sujet de son avenir, assurant qu'il "assum(ait) entièrement" ces deux éliminations consécutives.

Le verdict, attendu, n'a pas tardé à tomber.

"J'ai rencontré le sélectionneur national Djamel Belmadi pour discuter des implications de cette élimination amère, et nous sommes parvenus à un accord amical pour mettre fin à notre relation et résilier le contrat qui lie l'entraîneur à la Fédération algérienne de football", a annoncé mercredi en fin d'après-midi le patron de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi, sur son compte X (ex-Twitter).

Djamel Belmadi, 47 ans, avait pris en main les "Verts" en août 2018. Il avait été encensé après avoir emmené l'Algérie au sommet du foot africain en remportant la CAN en 2019 en Egypte, un sacre qui lui a valu le surnom de "ministre du bonheur" par les Algériens.

Mais son étoile a commencé à pâlir après l'élimination précoce de l'Algérie de la CAN-2022 puis son échec à se qualifier pour la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Depuis, nombre d'analystes avaient remis en cause ses choix et il était visé par une vaste campagne sur les réseaux sociaux et dans certains médias qui demandaient son départ.

Mais en dépit de ces critiques, la FAF avait prolongé en janvier son contrat jusqu'en 2026.

«Changement radical»

Belmadi avait essayé de renouveler un peu son groupe pour cette CAN en Côte d'Ivoire, mais cela n'a pas porté ses fruits.

Seuls Baghdad Bounedjah, parmi les anciens, et dans une moindre mesure le gardien Anthony Mandrea, parmi les nouveaux, ont été au niveau d'une nation parmi les outsiders de la compétition.

Le buteur de la finale 2019 contre le Sénégal (1-0) a réussi les trois buts de son équipe, et le gardien de Caen (Ligue 1) a montré qu'il pouvait assumer la relève de Raïs M'Bolhi.

Mais le capitaine Riyad Mahrez a été très décevant. Sur le banc pour le troisième match après deux parties fantomatiques, il n'a pas pesé sur la rencontre après son entrée en jeu.

Le grand espoir en attaque, Mohamed Amoura, buteur en série avec son club belge, l'Union Saint-Gilloise, a été transparent quand il a joué, et le défenseur censé incarner l'avenir en charnière, Mohamed Tougaï, a été pris de vitesse par les modestes Mauritaniens.

Dans son message sur X, le président de la FAF a présenté "des excuses aux fans de la sélection et au peuple algérien, pour le visage affiché par les joueurs durant la compétition et cette élimination prématurée dès le premier tour".

"Nous promettons à nos supporters que tout ce qui s'est passé marquera le début d'un changement radical qui sera opéré, ce sera une véritable révolution au niveau de l’équipe nationale, dans le but de garantir un environnement propice et exemplaire pour le travail et reconstruire sur cet échec", a-t-il ajouté.

Djamel Belmadi a imputé mardi soir devant la presse l'élimination de son équipe à un manque de réalisme.

A une question sur le fait qu'il devenait le premier sélectionneur algérien éliminé deux fois au premier tour, Belmadi a répliqué: "Tu n'as pas précisé que je suis le deuxième à avoir remporté la Coupe d'Afrique".

En cinq ans et demi à la tête de la sélection, Djamel Belmadi a dirigé 64 matches pour 41 victoires, 17 nuls et 6 défaites seulement. Mais l'absence de la moindre victoire lors des deux dernières CAN a été fatal à l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille.

L'Algérie a commencé par deux victoires en deux matches sa campagne de qualification pour la prochaine Coupe du monde nord-américaine. Le successeur de Belmadi devra bâtir sur cette bonne entame pour faire oublier les derniers échecs des Fennecs.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.