Le gouvernement a «entendu l'appel» des agriculteurs, n'empêchera pas les blocages

Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, prononce un discours lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 23 janvier 2024. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, prononce un discours lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 23 janvier 2024. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Mercredi 24 janvier 2024

Le gouvernement a «entendu l'appel» des agriculteurs, n'empêchera pas les blocages

  • Partie du sud-ouest la semaine dernière, la fronde des agriculteurs prend de l'ampleur avec de nombreux blocages routiers dans le pays
  • Le Premier ministre, Gabriel Attal, «s'est engagé à se rendre très rapidement sur le terrain»

PARIS: Le gouvernement a "entendu l'appel" des agriculteurs et fera des annonces "dans les jours à venir", a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, assurant qu'il n'était "pas question de venir empêcher" les blocages routiers.

L'exécutif est "déterminé à protéger le modèle agricole français, pour que les agriculteurs puissent vivre décemment de leur travail", a-t-elle affirmé à l'issue du Conseil des ministres.

Partie du sud-ouest la semaine dernière, la fronde des agriculteurs prend de l'ampleur avec de nombreux blocages routiers dans le pays. Des "manifestations organisées dans un cadre légal", a souligné Mme Thevenot, ajoutant qu'"il n'est pas question de venir empêcher cette expression de revendication".

Européennes: face aux agriculteurs, Bellamy cible «les élus macronistes»

La tête de liste de LR aux européennes François-Xavier Bellamy a dénoncé mercredi les contradictions de la majorité présidentielle qui affirme défendre les agriculteurs à Paris "et fait le contraire à Bruxelles", lors de son premier déplacement de la campagne dans une ferme de l’Oise.

"On n’a pas le droit de dire à Paris que l’on soutient les agriculteurs et de faire le contraire à Bruxelles", a déclaré l’eurodéputé sortant lors d’une réunion avec une douzaine d’agriculteurs qui lui ont exprimé à la fois leur colère et leurs angoisses face aux normes européennes.

Accompagné par Julien Dive, député du département voisin de l’Aisne, et de l’eurodéputée Anne Sander, M. Bellamy s’est dit "bouleversé" et "révolté" par les témoignages des agriculteurs. Ceux-ci lui ont parlé de leurs difficultés face à la multiplication des normes, mais aussi face à la concurrence de produits qui arrivent sur le marché français et qui sont produits à l’étranger dans des conditions environnementales et sociales qui ne sont pas conformes aux conditions imposées aux agriculteurs européens.

Parti à la rencontre d’agriculteurs qui se mobilisent en France pour dénoncer l’excès des normes, M. Bellamy, désigné tête de liste LR il y a une semaine, a fustigé "l'incroyable distance entre la réalité que vous vivez  et le déni de réalité qui aujourd’hui dirige nos institutions".

L’eurodéputé a assuré que les torts qu’ils ont dénoncés ne provenaient pas uniquement des écologistes, mais aussi des "élus macronistes", soulignant que le député Renaissance au Parlement européen, Pascal Canfin, préside la Commission de l'environnement.

"Les élus macronistes ont voté, par exemple, pour l’accord commercial avec la Nouvelle-Zélande", a-t-il expliqué, soulignant que les députés LR s’y sont opposés.

Après avoir dénoncé une "réglementation tatillonne", il a appelé les agriculteurs à l’aider à "construire une majorité claire qui change les choses" au Parlement européen lors des élections du 9 juin, convaincu "qu’il n’y a pas de fatalité".

"On a le devoir de se battre. C’est notre responsabilité de faire que ce que vous avez dit aujourd’hui soit demain entendu et devienne concrètement le principe d’action qui change les choses", a affirmé M. Bellamy, qui plafonne autour de 8% dans les sondages .

"La nation agricole nous lance un appel (...) nous l'avons entendu", a-t-elle assuré, promettant que "les annonces vont arriver dans les jours qui viennent car "il y a urgence à répondre" aux revendications du secteur.

Elle a évoqué des pistes à l'étude sur la fiscalité du gazole non routier et "les avances de trésorerie" aux chefs d'exploitation.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, "s'est engagé à se rendre très rapidement sur le terrain", a-t-elle ajouté.

"Le mot d'ordre, c'est qu'il ne doit pas y avoir de tabou, on doit pouvoir avancer sur tous les sujets", a insisté Prisca Thevenot, pointant les "normes environnementales", qui, "de temps en temps, plutôt que de libérer et protéger, sont venues asphyxier" l'agriculture française.

Agriculteurs et écologistes, l'impossible dialogue

Les uns veulent nourrir une planète surpeuplée, les autres la maintenir habitable: entre agriculteurs et écologistes, les positions semblent irréconciliables dans le contexte de l'explosion de colère du monde paysan.

Pourtant, l'agriculture française, responsable de 19% des émissions nationales de gaz à effet de serre, est la première victime du changement climatique, qui menace les rendements, grignotés par les sécheresses et les inondations.

La question environnementale n'est pas taboue, au contraire, assure le syndicat majoritaire FNSEA.

Chaque agriculteur serait prêt à supprimer "tous les pesticides" s'il avait "une autre solution", tous planteraient des haies, refuge de biodiversité et barrage contre l'érosion, s'il ne fallait pas franchir une course d'obstacles administrative avec "14 textes réglementaires", argumente Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

"On n'est pas des empoisonneurs! On demande juste de vivre librement et d'être payé pour notre travail", résumait mardi Thierry Sénéclauze, céréalier dans la Drôme.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.