Russie: des Moscovites se mobilisent pour un candidat «de la paix» contre Poutine

Un activiste calcule les signatures de soutien à Boris Nadezhdin, le candidat du Parti de l'initiative civique à l'élection présidentielle, à son siège de campagne à Moscou, le 22 janvier 2024. L'élection présidentielle de 2024 se déroulera sur trois jours, du 15 au 17 mars. (Photo Alexander Nemenov AFP)
Un activiste calcule les signatures de soutien à Boris Nadezhdin, le candidat du Parti de l'initiative civique à l'élection présidentielle, à son siège de campagne à Moscou, le 22 janvier 2024. L'élection présidentielle de 2024 se déroulera sur trois jours, du 15 au 17 mars. (Photo Alexander Nemenov AFP)
Short Url
Publié le Lundi 22 janvier 2024

Russie: des Moscovites se mobilisent pour un candidat «de la paix» contre Poutine

  • Les prises de positions publiques de Boris Nadejdine sont une exception en Russie, où la quasi-totalité des figures politiques opposées à l'assaut contre l'Ukraine ont dû fuir le pays ou ont été emprisonnées
  • Pour concourir à la présidentielle, il doit d'abord notamment collecter avant le 31 janvier 100.000 signatures d'électeurs. Son site affirme en avoir près de 85.000 lundi soir

MOSCOU : Des images rares: des centaines de Moscovites ont fait la queue lundi pour soutenir un ex-député libéral, qui collecte les signatures pour devenir le candidat de la «paix» contre Vladimir Poutine à la présidentielle de mars.

Depuis samedi et malgré un froid glacial, des milliers de Russes ont ainsi fait la queue pour donner leur paraphe à Boris Nadejdine.

L'ex-élu, passé par l'opposition libérale mais aussi des mouvements davantage alignés avec les autorités, se dit opposé à l'offensive russe en Ukraine.

Dimanche, lors d'un débat avec la journaliste russe Ioulia Latynina, sur YouTube, il a réaffirmé: «la première chose que je ferai: j'appelle à la paix et j'en finis avec la mobilisation».

Ces derniers mois, il avait proclamé que le pays devait «élire un nouveau président» et qualifié l'intervention en Ukraine d'«erreur fatale» de Vladimir Poutine.

Pour concourir à la présidentielle, il doit d'abord notamment collecter avant le 31 janvier 100.000 signatures d'électeurs. Son site affirme en avoir près de 85.000 lundi soir.

Ses prises de positions publiques sont une exception en Russie, où la quasi-totalité des figures politiques opposées à l'assaut contre l'Ukraine ont dû fuir le pays ou ont été emprisonnées, tout comme des milliers d'anonymes.

Et tous les autres candidats à la présidentielle ont exprimé leur soutien non seulement à l'offensive russe mais à M. Poutine lui-même.

Un étudiant en biotechnologie de 19 ans, Ivan Semionov, raconte être venu pour signer en faveur de M. Nadejdine car il a été «ému par ces images étonnantes diffusées ce week-end sur les réseaux sociaux, montrant tant de gens venus (le) soutenir» par milliers.

«Pour nombre de gens c'est la possibilité d'exprimer leur désaccord avec ce qui se passe, sans craindre d'être arrêtés ou limogés», explique le jeune homme.

Originaire d'Omsk, en Sibérie occidentale, l'infirmière Natalia Avdeïeva, de passage à Moscou, s'est précipitée à la permanence électorale de l'opposant. Elle dit être «agréablement surprise» de voir une telle foule.

«On est tous solidaires ici pour soutenir un candidat opposé à l'opération spéciale», dit la femme de 53 ans, utilisant l'euphémisme de rigueur pour parler du conflit.

Député libéral à la Douma, la chambre basse du Parlement, au début des années 2000, Boris Nadejdine a été proche de l'opposant Boris Nemtsov, assassiné en 2015.

Ces dernières années, il s'était rapproché de formations politiques plus proches du Kremlin, sans pour autant en suivre totalement la ligne.

Vladimir Poutine, au pouvoir depuis près d'un quart de siècle, devrait être réélu une fois encore au Kremlin à la mi-mars.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.