BEYROUTH: Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi les autorités libanaises à libérer un fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, détenu sans jugement depuis huit ans sur la base "d'accusations fallacieuses" selon cette ONG.
Hannibal Kadhafi avait été arrêté en décembre 2015 par les autorités libanaises, qui l'ont inculpé pour "possession d'informations sur la disparition de l'imam Moussa Sadr", un dirigeant chiite libanais disparu en 1978 lors d'une visite officielle en Libye.
Le fils de l'ancien dirigeant libyen avait deux ans au moment de la disparition de cet influent dignitaire, souligne l'organisation de défense des droits de humains dans un communiqué.
Mouammar Kadhafi avait été mis en cause par les autorités libanaises dans la disparition de l'imam Sadr et de deux de ses compagnons, et l'affaire empoisonne depuis les relations libano-libyennes.
Detention arbitraire
"La détention apparemment arbitraire de Hannibal Kadhafi sur la base d’accusations fallacieuses, après qu'il a passé huit ans en détention provisoire, tourne en dérision le système judiciaire libanais", a déclaré Hanan Salah, une responsable de HRW dans la région.
"Il est illégal de maintenir quelqu’un en détention provisoire pendant de nombreuses années simplement parce qu’il pourrait être associé à une personne responsable d’actes répréhensibles", a-t-elle ajouté.
Après la chute de Mouammar Kadhafi, tué lors d'une révolte populaire en 2011, Hannibal s'était d'abord réfugié en Algérie avant d'aller au Liban pour rejoindre son épouse, une mannequin libanaise.
Selon une source judiciaire, le cas Kadhafi est suspendu en attendant que les autorités libanaises reçoivent des informations au sujet de la disparition de l'imam Sadr de la part de la Libye.
Le président du Parlement libanais Nabih Berri, qui a succédé à l'imam Sadr à la tête du mouvement chiite Amal, a accusé les autorités libyennes de ne pas coopérer.
La chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 a plongé la Libye dans le chaos. Deux exécutifs rivaux, l'un basé dans la capitale Tripoli et l'autre dans l'est du pays, s'y disputent le pouvoir.