CASABLANCA: D’un rien, Ismail Hjila crée une œuvre d’art. Sur Instagram, avec ses portraits réalisés à partir de peinture et matériaux atypiques, l’artiste de 28 ans a dépassé quatre cent mille abonnés. C’est en 2019 que le jeune homme, originaire de Safi, s’est lancé sur les réseaux pour partager, depuis sa petite bourgade, ses œuvres avec le reste du monde.
«Je peignais de simples portraits et au fil du temps, j’ai voulu me diversifier. La première fois que j’ai tenté quelque chose de différent, c’était avec du sel, le portrait du youtubeur marocain Fayssal Vlog. Il l’a diffusé sur Internet, les gens ont aimé, ça m’a encouragé à tester d’autres choses.»
Autodidacte, Ismail a réussi à faire de sa passion son métier. À l’école déjà, le jeune homme aimait dessiner des portraits de ses amis. Par la suite, il tente de se perfectionner dans ce domaine et il utilise des techniques plus insolites les unes que les autres.
«J’utilise dix-huit techniques différentes: du verre, du bois, des vêtements, des œufs, des clous… J’essaie de reproduire le savoir-faire des autres, notamment avec le verre. C’est très compliqué. Au début, je pensais qu’il fallait utiliser du verre normal, mais il se cassait. J’ai compris que je devais utiliser un verre spécifique. En général, j’essaie jusqu’à ce que j’obtienne un bon résultat. Je viens de faire mon premier portrait sur tapis et cela a beaucoup plu, je pense donc faire d’autres œuvres de ce genre.»
Plus vrai que nature
Ismail donne vie à ses créations. À même le sol, il crée des trompe-l’œil éphémères grâce à «une technique qui rassemble la 3D et le show». Avec du riz coloré, et un montage bien ficelé, il emporte les internautes dans un monde entre réalité et fiction.
L’artiste fait également vivre ses portraits avec des contrastes lumineux. C’est ainsi qu’il a pu jouer avec les ombres sur un mur et reproduire le portrait de Will Smith, Neymar, ou encore refléter son soutien au peuple palestinien, à l’aide de bouts de bois, de carton et d’un projecteur.
Ismail donne vie à ses créations. À même le sol, il crée des trompe-l’œil éphémères grâce à «une technique qui rassemble la 3D et le show»; avec du riz coloré, et un montage bien ficelé, il emporte les internautes dans un monde entre réalité et fiction.
Si Ismail a fait le buzz sur Instagram, c’est notamment grâce au monde du ballon rond. Il a en effet réalisé de nombreux portraits de footballeurs, partagés des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux. «Avant cela, je n’étais pas très foot. Au début, je dessinais surtout des influenceurs et des acteurs marocains et j’ai voulu toucher un plus grand nombre de personnes. Le premier joueur que j’ai dessiné, c’est le footballeur marocain Fayçal Fajr. Il a vu ce que je faisais sur Internet, m’a contacté et j’ai réalisé son portrait. Cela a plu et j’ai continué sur cette lancée. Depuis, je suis devenu fan de football!»
Une nouvelle passion qui l’a conduit à suivre de près l’équipe nationale du Maroc lors de la Coupe du monde 2022. L’exploit des Lions de l’Atlas, arrivés en demi-finale de la compétition, lui a d’ailleurs inspiré de nombreuses toiles. Des œuvres sculptées et immortalisées sur les murs de Safi. «J’ai réalisé les portraits de Walid Regragui, Yassine Bounou, Hakim Ziyech, Achraf Hakimi, Sofiane Boufal, Amine Harit... C’était ma manière de les soutenir. Et ils m’ont contacté sur les réseaux pour me remercier.»
Ismail a réussi à se faire un nom à l’international. Il a été contacté par plusieurs clubs pour réaliser les portraits de joueurs étrangers. «J’ai travaillé avec l’AS Monaco, le Real Madrid, le FC Barcelone, l’équipe brésilienne de Vasco de Gama… Le premier club qui m’a contacté est le Real Madrid, après avoir vu mon tableau de Benzema qui avait fait le buzz. Je ne m’y attendais pas, c’est fou!»
Ismail compte bien poursuivre sur cette belle lancée. En soutien à son équipe favorite, lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, l’artiste a d’ores et déjà préparé des portraits inédits des Lions de l’Atlas. Des œuvres qu’il dévoilera pendant la compétition.