Table ronde à Riyad: L'importance croissante de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe à l'échelle mondiale

Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, a participé à une table ronde organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad (Photo fournie).
Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, a participé à une table ronde organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad (Photo fournie).
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Table ronde à Riyad: L'importance croissante de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe à l'échelle mondiale

  • Le journaliste italien Federico Rampini s'est exprimé lors d'un événement organisé par le Gulf Research Center et la Maison européenne - Ambrosetti
  • Il a révélé que le sentiment «optimiste» des milieux d'affaires contredisait les récits des médias occidentaux sur l'Arabie saoudite

RIYAD: Au cours des dix dernières années, l'Arabie saoudite a connu une transformation «étonnante», favorisée par des réformes internes et des changements géopolitiques qui ont rehaussé le profil et l'importance du Royaume au niveau mondial, selon Federico Rampini, journaliste, écrivain et conférencier italien primé.

S'exprimant dimanche lors d'une table ronde organisée dans la capitale saoudienne, Riyad, sur « l’importance de l'Arabie saoudite, de la région du Golfe et du Moyen-Orient », M. Rampini a fourni une perspective globale sur la montée en puissance du Royaume, vue des États-Unis, de l'Europe et de la Chine.

Le séminaire, organisé conjointement par le Gulf Research Center et la Maison européenne - Ambrosetti, a exploré les tendances mondiales en matière d'économie, de transition énergétique et de géopolitique, qui ont ouvert la voie à l'émergence du Royaume en tant que poids lourd régional.

L'un des changements géopolitiques les plus fondamentaux de ces dernières années a été l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, qui a entraîné des sanctions occidentales sur le pétrole et le gaz russes et a contraint l'Europe à s'aligner plus étroitement sur les États du Golfe pour ses approvisionnements en énergie.

«La guerre en Ukraine a rompu les relations qui nous unissaient depuis des décennies à la Russie pour nos approvisionnements en énergie fossile et autres matières premières et produits de base», a indiqué M. Rampini lors du séminaire.

Les participants à la table ronde avec Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad, lundi 15 janvier 2023 (Photo fournie).

«Il s'agit d'un contre-choc, symétrique et opposé à celui de 1973-79. Il y a cinquante ans, nous avons dû nous tourner vers la Russie après l'embargo pétrolier de l'OPEP lié à la guerre du Kippour», a-t-il ajouté.

La nécessité pour l'Europe de renforcer sa sécurité énergétique dans un contexte de hausse des prix a également eu des répercussions sur le programme relatif aux énergies renouvelables, qui a dû être relégué au second plan.

«Dans le même temps, la guerre en Ukraine a remis en question les opinions les plus extrêmes, radicales et naïves des écologistes sur une décarbonisation rapide et totale», a expliqué M. Rampini.

Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, a participé à une table ronde organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad le lundi 15 janvier 2023 (Photo fournie).

L'Ukraine n'est pas le seul facteur qui a motivé ce réalignement. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement dues aux pandémies et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ont également renforcé l'intérêt pour les partenariats avec le Moyen-Orient, aidés en cela par la diversification économique de l'Arabie saoudite.

La pandémie et la nouvelle guerre froide entre l'Occident et la Chine, avec toutes les perturbations des chaînes d'approvisionnement, ont suscité un nouvel intérêt pour certains pays du Moyen-Orient en tant que partenaires potentiels pour «délocaliser chez les amis» et «atténuer les risques» du secteur manufacturier, a signalé M. Rampini.

«Cela concorde avec le programme d'industrialisation de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite a évité d'être un bénéficiaire passif de ces changements géopolitiques. Le Royaume a été proactif ces dernières années, établissant des collaborations avec d'autres économies émergentes, notamment des pays africains riches en ressources.

«Le regain d'intérêt pour l'Afrique, surtout pour son abondance en ressources naturelles, requiert des partenariats avec des acteurs qui y ont déjà investi, comme l'Arabie saoudite, et qui, pour des raisons politiques et culturelles, sont mieux accueillis que les pays occidentaux», estime M. Rampini.

EN BREF

● Federico Rampini est un journaliste, écrivain et conférencier italien primé.

● Il a été rédacteur en chef adjoint du quotidien Il Sole 24 Ore et correspondant étranger en chef de La Repubblica depuis 1997.

● Le Gulf Research Center a été fondé en juillet 2000 pour mener des études de haute qualité sur tous les aspects des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ainsi que de l'Iran, de l'Irak et du Yémen.

Une relation sur laquelle les dirigeants occidentaux avaient fondé leurs espoirs était la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël – une initiative lancée en 2020 avec la signature des accords d’Abraham par les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

L'Arabie saoudite aurait été en pourparlers pour signer les accords. La guerre à Gaza entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas semble toutefois avoir fait reculer l'initiative menée par les États-Unis.

«L'innovation géopolitique des accords d'Abraham, en tant que précurseur d'une détente plus générale entre les pays arabes et Israël, a semblé réduire les risques d'instabilité et de conflit, favorisant un climat plus propice à l'afflux d'investissements étrangers», a signalé M. Rampini.

«Malheureusement, ce scénario a changé radicalement après l'attaque du Hamas du 7 octobre», a-t-il ajouté.

Les participants à la table ronde avec Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad, lundi 15 janvier 2023 (Photo fournie).

Les changements au sein même de l’Arabie saoudite et le changement d’attitude qui en a résulté ont également contribué à l’importance croissante du Royaume.

«La Vision 2030 et ce que nous pourrions appeler “l'effet MBS” ont incité à plusieurs changements dans la perception de l'Arabie saoudite», a déclaré M. Rampini, en référence à la stratégie de réforme transformatrice lancée par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en 2016.

«Ces changements sont encore en cours, incomplets et susceptibles de provoquer des réactions négatives», a-t-il mentionné.

«À un niveau plus profond, l'Arabie saoudite a cessé d'être associée au fondamentalisme islamique. L'évolution du statut des femmes a eu un impact. L'espoir que le Royaume devienne presque aussi cosmopolite et laïque que Dubaï ou le Qatar a suscité un nouvel intérêt pour ce pays.

«Ensuite, il y a tout le dynamisme en termes d'opportunités commerciales, de grands projets allant des énergies renouvelables au développement urbain, la nouvelle vocation pour le tourisme et la durabilité – le changement générationnel, non seulement dans le leadership, mais aussi dans la main-d'œuvre», a précisé M. Rampini.

L'évolution des attitudes à l'égard de l’Arabie saoudite est également liée à l'évolution de la situation politique en Occident, où un revirement vers la droite et une forme plus pragmatique de conservatisme ont influencé les programmes de politique étrangère.

«La question de la démocratie et des droits de l'homme est devenue plus conflictuelle dans les pays occidentaux», a jugé M. Rampini.

«D'une manière générale, les partis de gauche et les partis verts ont tendance à prôner une politique étrangère fondée sur des valeurs, et ils le font souvent d'une manière très radicale et rigide», a-t-il ajouté.

«Les partis conservateurs et de droite préfèrent une realpolitik basée sur les intérêts et l'équilibre des pouvoirs. Étant donné que de nombreux pays occidentaux semblent se tourner vers la droite, je m'attends à ce que les relations avec l'Arabie saoudite s'améliorent», a-t-il estimé.

La stratégie de réforme, la Vision 2030 vise à jeter les bases d'une société saoudienne dynamique et d'une économie prospère (Photo fournie).

Bien entendu, l'Occident n'est pas le seul partenaire potentiel de l'Arabie saoudite. Le Royaume a reconnu un alignement croissant sur la Russie au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+), ce qui a suscité l'inquiétude de Washington quant à l'affaiblissement de l'influence régionale des États-Unis et aux possibilités offertes à Moscou et à Pékin.

«La position géopolitique de l'Arabie saoudite a accru sa pertinence», a déclaré M. Rampini. «Du point de vue des États-Unis, deux développements récents sont une source d'inquiétude ; du point de vue de la Chine et de la Russie, ils constituent une opportunité.»

«L'alignement croissant de l'Arabie saoudite et de la Russie au sein de l'OPEP+ est l'une de ces évolutions», a-t-il indiqué.

«La convergence sur la stratégie de tarification de l'énergie est encore plus inquiétante que le refus de l'Arabie saoudite d'adopter et d'appliquer des sanctions contre Moscou (dans la mesure où le refus de ces sanctions est commun aux pays du Sud).»

«L'autre préoccupation est la possibilité que l'Arabie saoudite devienne membre des BRICS (groupe des principales économies émergentes). Les responsables américains de la politique étrangère craignent que la Chine ne transforme les BRICS en un club anti-occidental.»

 «Les discussions sur la dédollarisation, bien qu'elles ne soient pas concluantes, sont considérées comme faisant partie du même grand projet entretenu par les dirigeants chinois», a-t-il mentionné.

L'Arabie saoudite a reçu une invitation à rejoindre le bloc des BRICS, composé à l'origine du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud, lors du sommet du groupe qui s’est tenu au Cap en 2023. Bien qu'il n'ait pas encore répondu à l'invitation, le Royaume deviendrait un poids lourd économique s'il y adhérait.

Et même si Riyad choisit de rester en dehors des BRICS, ses relations avec la plus grande économie du bloc, la Chine, ont porté leurs fruits à d'autres égards, au grand dam des États-Unis.

«Le rôle de la Chine dans la normalisation diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran a été salué pour ses résultats positifs, mais il a renforcé les soupçons selon lesquels Pékin tente d'éloigner l'Arabie saoudite de son alliance traditionnelle avec les États-Unis», a indiqué M. Rampini.

M. Rampini a également évoqué le rôle, ou l'absence de rôle, de l’Arabie saoudite dans certaines des plus grandes questions régionales du moment, en particulier la guerre à Gaza et les événements en mer Rouge, où les attaques des Houthis contre la navigation commerciale ont été affrontées par des frappes américaines et britanniques sur des cibles des milices au Yémen.

«La guerre de Gaza et les troubles de la mer Rouge ont eu des effets contradictoires», a-t-il indiqué.

«Ils ont renforcé la perception de l'Arabie saoudite comme une puissance régionale majeure, un acteur indispensable à la stabilité. Toute solution à la question palestinienne, quelle que soit la personne qui la préconise, implique un rôle pour l'Arabie saoudite – un rôle politique, financier ou peut-être militaire», a-t-il souligné.

«Les États-Unis, l'Union européenne et la Chine sont tous sur la même longueur d'onde. Il n'y a pas de plan de paix futur pour le Moyen-Orient sans une forte implication de l'Arabie saoudite», a-t-il insisté.

«La diplomatie saoudienne est sollicitée et elle est impliquée dans toutes les négociations», a-t-il ajouté.

M. Rampini a reconnu les raisons de la réticence apparente de l'Arabie saoudite à s'engager dans un nouveau cycle d'hostilités au Yémen, en particulier à la suite des critiques formulées par les capitales occidentales et compte tenu des progrès récents dans les pourparlers avec les Houthis.

Toutefois, M. Rampini a mis en garde contre le fait que la déférence de l’Arabie saoudite à l'égard des efforts déployés par les pays occidentaux pour protéger le commerce maritime en mer Rouge pourrait être interprétée comme une vulnérabilité.

«Les troubles actuels en mer Rouge ont contraint les États-Unis à intervenir militairement contre les Houthis, dans une région où l'on pouvait s'attendre à ce que les Saoudiens soient le principal pourvoyeur de sécurité», a-t-il précisé.

Federico Rampini, journaliste italien, écrivain et expert principal en géopolitique à la Maison européenne - Ambrosetti, a participé à une table ronde organisée par le Gulf Research Center (GRC) à Riyad, lundi 15 janvier 2023 (Photo fournie).

«Je sais que ces remarques peuvent irriter les Saoudiens, qui se souviennent des pressions exercées sur eux par la communauté internationale, en particulier les États-Unis, pour qu'ils mettent fin à leurs opérations militaires au Yémen», a-t-il estimé.

Israël et les États-Unis ont apparemment été pris au dépourvu par l'attaque du Hamas du 7 octobre – une défaillance des services de renseignement qui, selon M. Rampini, donne une mauvaise image non seulement d'Israël, mais aussi de l'ensemble de la région du Golfe.

«Il y a eu de multiples échecs en matière de renseignement avant l'attaque du Hamas. L'échec israélien a été mis en évidence avant tout, l'échec américain aussi», a-t-il jugé.

«Mais on peut se demander pourquoi les autres acteurs de la région n'ont pas été suffisamment alertés sur le fait que l'Iran et le Hamas feraient n'importe quoi pour empêcher la normalisation ultime entre Israël et les pays arabes», a-t-il demandé.

Bien que de nombreux investisseurs soient à juste titre effrayés par la crise qui se déroule à Gaza et qui risque d'entraîner le Liban, la Syrie, l'Irak, le Yémen et même l'Iran dans une conflagration régionale plus large, d'autres restent optimistes quant à la prospérité du marché saoudien.

Toutefois, M. Rampini estime que l'attitude du public n'a pas évolué, en grande partie à cause d'un paysage médiatique peu sympathique.

«Dans les pays occidentaux, il y a un décalage entre le discours des grands médias sur l'Arabie saoudite et les milieux d'affaires», a-t-il souligné.

«La plupart des médias s'accrochent aux stéréotypes, sont peu conscients des progrès réalisés, même en matière de droits de l'homme, et traitent l'assassinat de Jamal Khashoggi en octobre 2018 comme la raison ultime d'écarter ce que j'ai appelé l’“effet MBS”.»

«Le monde des affaires a une approche opposée», a reconnu M. Rampini.

Relatant l’expérience des récentes conférences commerciales, M. Rampini a fait part de l’enthousiasme autour des opportunités d’investissement en Arabie saoudite, à un moment où les économies occidentales connaissent une croissance lente.

«Lors de mes réunions et entretiens avec les milieux d'affaires occidentaux et saoudiens ici à Riyad, je ressens aujourd'hui la même atmosphère optimiste que celle que j'ai ressentie il y a vingt ans en Chine, lorsque j'y vivais», a-t-il soutenu.

«Je ressens la même attitude positive, l'optimisme, la confiance que tout est possible, la conviction que l'avenir se construit dans un pays comme celui-ci, alors que l'Occident est en déclin», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com