La Corée du Nord dit avoir tiré un nouveau missile balistique hypersonique

Des gens regardent un écran de télévision montrant un journal télévisé avec des images d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul, le 14 janvier 2024 (Photo de Jung Yeon-je / AFP).
Des gens regardent un écran de télévision montrant un journal télévisé avec des images d'un essai de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul, le 14 janvier 2024 (Photo de Jung Yeon-je / AFP).
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Publié le Lundi 15 janvier 2024

La Corée du Nord dit avoir tiré un nouveau missile balistique hypersonique

  • Ce tir, le premier d'un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM) à combustible solide par Pyongyang, a été détecté par l'armée sud-coréenne dimanche après-midi
  • Cet essai intervient sur fond d'inquiétudes autour d'un durcissement de la position de Pyongyang

SEOUL: La Corée du Nord a annoncé lundi avoir réussi à tirer un nouveau type de missile balistique équipé d'une ogive hypersonique manœuvrable, une nouvelle avancée technologique en matière d'armement.

Ce tir, le premier d'un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM) à combustible solide par Pyongyang, a été détecté par l'armée sud-coréenne dimanche après-midi.

Ce missile à combustible solide était "chargé d'une ogive hypersonique et manœuvrable", selon l'agence de presse d'Etat nord-coréenne KCNA.

L'essai était destiné à "vérifier les capacités de vol plané et de maniabilité" ainsi que "la fiabilité du nouveau moteur à combustible solide à poussée élevée et à étages multiples nouvellement développés", a expliqué KCNA.

L'agence a affirmé que ce lancement, le premier rapporté par Pyongyang depuis le début de l'année, "n'a jamais affecté la sécurité d'un pays voisin et n'a rien à voir avec la situation régionale".

Cet essai intervient sur fond d'inquiétudes autour d'un durcissement de la position de Pyongyang.

La semaine dernière, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a décrit la Corée du Sud comme le "principal ennemi" du pays qu'il n'hésiterait pas à "anéantir".

Le ministère sud-coréen de la Défense a condamné ce lancement et affirmé qu'il entraînera une "réponse écrasante" en cas de "provocation directe" de Pyongyang.

«Une provocation claire»

"Ce comportement de la Corée du Nord est une provocation claire qui viole les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisant l'utilisation de la technologie des missiles balistiques, nous lançons une mise en garde sévère et demandons instamment à la Corée du Nord d'arrêter immédiatement", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les missiles à combustible solide sont plus faciles à dissimuler et plus rapides à lancer tandis que les missiles hypersoniques peuvent en général être manoeuvrés en vol, afin de mieux atteindre les cibles.

Ces deux technologies figurent depuis longtemps sur la liste des technologies d'armement que souhaite posséder M. Kim.

"La Corée du Nord semble poursuivre simultanément le développement de missiles hypersoniques et de missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM) utilisant des propulseurs à carburant solide", a affirmé Chang Young-keun, expert en missiles à l'Institut coréen de recherche sur la stratégie nationale.

"Les missiles hypersoniques de moyenne ou longue portée seront particulièrement utiles pour frapper Guam tout en échappant au système de défense antimissile américain", a-t-il ajouté, en référence à l'île du Pacifique où les Etats-Unis abritent une importante base militaire.

Mi-décembre, le dirigeant nord-coréen avait supervisé le tir d'un Hwasong-18, missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, tiré dans la mer du Japon, une zone également connue sous le nom de mer de l'Est.

KCNA a publié lundi une seule photo du lancement du missile pour accompagner l'information sans mentionner la présence de M. Kim à cette occasion.

Ankit Panda, un analyste basé aux Etats-Unis, a déclaré au site spécialisé NK News que l'image suggérait que le missile était doté d'un "véhicule de rentrée manœuvrable (MaRV)", c'est à dire dont l'ogive est capable de suivre des cibles au sol.

Armes plus précises

Pyongyang tente de mettre au point des armes plus précises et capables de "mieux pénétrer les défenses antimissiles", a-t-il ajouté.

Le tir de dimanche intervient après des exercices d'artillerie par la Corée du Nord début janvier avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.

Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

Fin décembre, M. Kim a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une "guerre" pouvant "être déclenchée à tout moment". Il a dénoncé une "situation de crise persistante et incontrôlable", selon lui déclenchée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

Pyongyang a réussi l'année dernière à mettre en orbite un satellite espion, après avoir reçu, selon la Corée du Sud, une aide technologique russe, en échange de livraisons d'armes pour la guerre que mène Moscou en Ukraine.

La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

KCNA a indiqué que le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son Hui se rendrait en Russie cette semaine, à l'invitation de son homologue russe Sergueï Lavrov.

L'an dernier, la Corée du Nord a également inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique depuis que Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.