KIEV: Au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées en Ukraine dans de nouvelles frappes nocturnes russes, a annoncé lundi Kiev, au moment où la Russie dit vouloir intensifier ses attaques contre son voisin.
De son côté, Moscou a déclaré que plusieurs centaines d'habitants de Belgorod avaient été évacués, une première en près de deux ans de conflit pour cette grande ville proche de l'Ukraine et cible dernièrement d'une série de bombardements ukrainiens.
Les frappes particulièrement meurtrières se multiplient ces dernières semaines des deux côtés de la frontière.
Lors des attaques de lundi, "45 personnes ont été blessées et nous avons connaissance de quatre décès à l'heure actuelle", a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky, promettant une "réponse" à la Russie.
Dans le centre, à Kryvyï Rig, la ville natale du dirigeant, un tir de missile a causé la mort d'une personne, selon la police nationale ukrainienne.
Deux personnes ont en outre péri à Khmelnitskiï, une cité de l'ouest, et des missiles ont fait un mort dans la région de Kharkiv (nord-est), a-t-elle dit.
Les forces de l'ordre ont ajouté que cinq personnes avaient été blessées dans la ville méridionale de Zaporijjia, où deux immeubles ont été endommagés.
Volodymyr Zelensky a précisé que les opérations de secours se poursuivaient lundi soir dans plusieurs régions.
L'armée ukrainienne a affirmé avoir abattu 18 des 51 missiles tirés par les Russes vers des "infrastructures importantes" ou des bâtiments industriels et militaires.
"Un grand nombre de missiles balistiques ont été lancés aujourd'hui", a déclaré le porte-parole de l'armée de l'air, Iouri Ignat, à la télévision ukrainienne.
"Beaucoup disent que le taux (des missiles abattus) n'est pas très élevé", a-t-il ajouté, jugeant que même si l'armée préférerait avoir "un meilleur ratio", il s'agissait tout de même d'un "bon résultat".
Reste que l'Ukraine voit ses stocks de munitions diminuer à mesure que l'armée russe sature sa défense antiaérienne, une nouvelle stratégie de Moscou au moment où Kiev s'inquiète de l'effritement du soutien militaire occidental.
Evacuations
Côté russe, le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov a fait savoir que 300 habitants de Belgorod avaient choisi d'être "provisoirement évacués" afin d'être hébergés dans des zones plus éloignées de la frontière.
Vendredi, ce responsable avait proposé aux personnes le souhaitant d'évacuer cette cité, cible de bombardements ukrainiens qui s'intensifient.
Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie va à l'encontre des efforts du Kremlin qui a toujours voulu accréditer l'idée que le conflit n'affecte pas directement le quotidien et la sécurité des citoyens russes.
Cette stratégie a toutefois volé en éclats le 30 décembre, quand une attaque ukrainienne sur Belgorod a fait 25 morts, le bilan civil le plus lourd sur le sol russe depuis le début de l'offensive déclenchée par Moscou en Ukraine le 24 février 2022.
En représailles, le président Vladimir Poutine a promis une "intensification" des frappes sur ce pays voisin, à un peu plus de deux mois de la présidentielle russe à l'issue de laquelle sa réélection ne fait aucun doute.
Selon M. Gladkov, "au cours des 24 dernières heures", les autorités régionales ont également "reçu 1.300 demandes" pour envoyer des enfants de Belgorod en classe "dans d'autres régions".
Lorsque l'armée russe a frappé massivement plusieurs villes ukrainiennes fin décembre et en début d'année, faisant plusieurs dizaines de morts et de blessés, les forces ukrainiennes ont à chaque fois répliqué, multipliant leurs attaques sur Belgorod.
Le ministère de la Défense a affirmé que les militaires russes avaient abattu deux drones ukrainiens qui volaient dans la région de Briansk, également frontalière de l'Ukraine.
Aucune victime ni aucun dégât n'est à déplorer, selon les autorités locales.
Plus tôt, le ministère de la Défense avait assuré qu'un missile S-200 ukrainien avait été intercepté "au-dessus de la région de Belgorod".