Franz Beckenbauer, légende allemande du football, est mort à 78 ans

La légende du football allemand Franz Beckenbauer s'exprime à la télévision lors du match retour de demi-finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre Manchester United et le FC Schalke à Old Trafford à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 4 mai 2011 (Photo de Patrik STOLLARZ / AFP).
La légende du football allemand Franz Beckenbauer s'exprime à la télévision lors du match retour de demi-finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre Manchester United et le FC Schalke à Old Trafford à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 4 mai 2011 (Photo de Patrik STOLLARZ / AFP).
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Franz Beckenbauer, légende allemande du football, est mort à 78 ans

  • Franz Beckenbauer s'était retiré de la vie publique ces dernières années en raison de problèmes de santé
  • Il est mort à l'âge de 78 ans

MUNICH: Figure légendaire du football mondial pendant plus d'un demi-siècle comme joueur, entraîneur et dirigeant, Franz Beckenbauer est décédé dimanche à l'âge de 78 ans, laissant l'Allemagne et la Bavière orphelines de leur "Kaiser".

L'annonce de sa mort, lundi soir, a suscité une vague d'émotions.

"Je suis immensément triste", a réagi Rudi Völler, directeur sportif de la Fédération allemande (DFB).

"Champion du monde comme joueur et entraîneur: Franz Beckenbauer était l'un des plus grands footballeurs allemands et pour beaucoup +der Kaiser+, parce qu'il a aussi passionné plusieurs générations pour le football allemand. Il va nous manquer", a salué le chancelier Olaf Scholz.

Sa famille a indiqué dans un communiqué que Beckenbauer s'était "endormi paisiblement", entouré de ses proches.

Depuis plusieurs années, l’icône du foot allemand s'était retirée à Salzbourg, ville autrichienne voisine de sa Bavière natale. Fatigué par la maladie, il avait progressivement réduit ses apparitions publiques. Le décès de son fils Stephan d'une tumeur au cerveau à 46 ans en août 2015 l'avait fortement affecté.

Pour ses 75 ans à la fin de l'été 2020 en pleine pandémie de Covid-19, Beckenbauer avait évoqué la mort, et sa propre disparition, dans un documentaire de la chaîne publique allemande ARD.

"La question est là: +Quand arrive ce moment où l'on disparaît dans une autre sphère?+. Ou quelque part d'autre et on ne sait pas exactement où. Le monde est assez grand, il y a suffisamment de cachettes où l'on peut atterrir. Mais cette incertitude me préoccupe".

Début janvier 2023, le "Kaiser" avait dû renoncer à se rendre au Brésil pour les obsèques du "Roi" Pelé, avec qui il avait disputé une saison sous le maillot du Cosmos de New York. En août de la même année, il avait manqué le traditionnel rassemblement annuels des champions du monde allemands de 1990.

Le Bayern en fil rouge

A chaque fois, c'était pour des raisons de santé qu'il avait été contraint de décliner les invitations. Opéré à plusieurs reprises pour des pontages coronariens, il avait perdu la vue de l'oeil droit il y a quelques mois.

La dernière fois qu'il était apparu dans un stade de foot, c'était à la fin août 2022 à Hoffenheim pour un match de championnat contre Augsbourg. Et son dernier match à l'Allianz Arena remontait à quinze mois plus tôt lors de la réception du VfB Stuttgart, le 20 mars 2021.

Quelques semaines plus tôt, il avait fait un détour dans le nord de la Bavière à Herzogenaurach, pour soutenir les joueuses allemandes en pleine préparation pour l'Euro-2022.

Enfant de l'Après-guerre -il est né en septembre 1945- dans le quartier ouvrier de Giesing dans le sud de Munich, Beckenbauer a appris à jouer au foot dans le club local du SC 1906 Munich avant de se tourner vers le Bayern, après s'être refusé au rival munichois de 1860.

Le Bayern aura été le fil rouge de sa carrière, plus de cinq décennies dans le monde du football au cours desquelles il aura vécu trois vies, une première de joueur dans les années 1960 et 1970, une deuxième d'entraîneur dans la seconde moitié des années 1980, et une dernière de dirigeant dans les années 1990 et 2000, couronnées de succès et conclues sur des soupçons de corruption.

Image un temps écornée 

Vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1974, 1975, et 1976 avec le Bayern, champion d'Europe en 1972 et du monde en 1974 avec la Mannschaft, Ballon d'Or en 1972 et 1976 (une rareté pour un défenseur), Beckenbauer a remporté tous les trophées possibles pour un joueur.

Mais il a aussi construit sa légende sur des revers, comme cette demi-finale du Mondial-1970 perdue contre l'Italie, restée comme le "match du siècle", qu'il finit le bras en écharpe après s'être cassé la clavicule droite.

Sur le banc d'entraîneur, il a aussi connu la gloire d'un titre de champion du monde en 1990, et des moments plus difficiles comme son éphémère passage à l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie.

Sa carrière de dirigeant débute très logiquement au Bayern, en occupant l'un des trois sièges de la direction pendant près de deux décennies.

Le "conte de fées" de l'été 2006 avec le Mondial dont il décroche l'organisation pour l'Allemagne sera son point d'orgue, grand manitou de l'événement planétaire, côtoyant les dirigeants du monde.

Mais une dizaine d'années plus tard, son image sera un temps écornée par des soupçons de corruption pour obtenir l'organisation, accusations qu'il a toujours niées.

Chroniqueur pendant 34 ans dans le quotidien populaire Bild jusqu'en 2016, star des plateaux télé et des spots publicitaires pendant et après sa carrière, le "Kaiser" Franz se sera invité dans le quotidien des Allemands pendant un demi-siècle et laisse un vide béant.

"Le monde du Bayern soudainement plus sombre", réagit le club bavarois

"Le monde du Bayern Munich n'est plus ce qu'il était, soudainement plus sombre, plus calme, plus pauvre", a réagi lundi le club bavarois à l'annonce du décès de Franz Beckenbauer, qui a passé la plus grande partie de sa carrière au Bayern.

"Franz Beckenbauer est la plus grande personnalité que le Bayern ait jamais connue. Comme joueur, entraîneur, président et comme homme: inoubliable", a estimé le président d'honneur du Bayern, Uli Hoeness, cité dans le communiqué du Rekordmeister.

Enfant du quartier ouvrier et populaire munichois de Giesing, dans les ruines de l'Allemagne de l'Après-guerre en septembre 1945, Franz Beckenbauer a commencé à jouer au foot au club de 1906 Munich, puis a rejoint les équipes de jeunes du Bayern à l'été 1958, avant d'y signer son premier contrat à l'été 1964.

Il y a remporté le championnat d'Allemagne à quatre reprises et la Coupe d'Europe des clubs champions (l'ancêtre de la Ligue des champions) trois fois d'affilée (1974, 1975, 1976).

Après sa carrière de joueur et d'entraîneur, Beckenbauer a lancé sa carrière de dirigeant au Bayern, en formant un trio à la direction du club avec Uli Hoeness et Karl-Heinz Rummenigge.

"Je suis profondément touché. Franz Beckenbauer a réécrit le football allemand, et a durablement marqué son empreinte. Il a été mon capitaine au Bayern, mon sélectionneur avec la Mannschaft, notre président du Bayern et, dans tous ces rôles, il a non seulement été couronné de succès, mais il a été unique", a estimé Rummenigge.

"Le monde du Bayern n'est plus ce qu'il était, soudainement plus sombre, plus calme, plus pauvre", a écrit le Bayern sur son site internet, présentant ses condoléances à sa famille.


Des pourparlers sont attendus entre Téhéran et Washington, sur fond de menaces américaines

Cette combinaison d'images créée le 09 avril 2025 montre l'envoyé américain au Moyen-Orient Steve Witkoff après une réunion avec des responsables russes au palais de Diriyah, à Riyad, en Arabie saoudite, le 18 février 2025 (G) ; et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant à l'AFP lors d'une interview au consulat iranien de Jeddah le 7 mars 2025. (Photo par EVELYN HOCKSTEIN et Amer HILABI / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créée le 09 avril 2025 montre l'envoyé américain au Moyen-Orient Steve Witkoff après une réunion avec des responsables russes au palais de Diriyah, à Riyad, en Arabie saoudite, le 18 février 2025 (G) ; et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant à l'AFP lors d'une interview au consulat iranien de Jeddah le 7 mars 2025. (Photo par EVELYN HOCKSTEIN et Amer HILABI / diverses sources / AFP)
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MASCATE, OMAN : Les États-Unis et l'Iran entament samedi à Mascate des discussions aux enjeux considérables sur le dossier du nucléaire iranien, après des menaces d'une opération militaire américaine en cas d'échec.

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doivent conduire ces discussions à huis clos à Mascate.

Il s'agira des premières négociations de ce niveau entre les deux pays ennemis depuis que les États-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions.

Leur durée et leur format restent incertains : la Maison Blanche affirme qu'il s'agira de négociations directes « dans une même pièce », tandis que l'Iran parle de discussions par l'intermédiaire des Omanais. 

Selon la télévision d'État iranienne, M. Araghchi s'est entretenu avec des responsables omanais à son arrivée à Mascate. Il est notamment accompagné de ses vice-ministres chargés des affaires politiques et juridiques.

Le président américain Donald Trump a adopté une politique de « pression maximale » à l'égard de l'Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier.

Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans. 

M. Witkoff, qui était en visite vendredi en Russie, a déclaré au Wall Street Journal que la « ligne rouge » pour Washington était « la militarisation de la capacité nucléaire » de l'Iran.

« Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C'est notre position aujourd'hui. Cela ne veut pas dire qu'à la marge nous n'allons pas trouver d'autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis », a-t-il dit en parlant du message qu'il livrerait aux Iraniens.

Mercredi, le président américain, qui ne cesse de menacer d'attaquer l'Iran, a encore fait monter la pression en déclarant qu'une intervention militaire contre ce pays était « tout à fait » possible en cas d'absence d'accord.

« S'il faut recourir à la force, nous le ferons. Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file », a averti M. Trump, un allié du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui agite régulièrement le spectre d'une attaque contre le programme nucléaire iranien, perçu comme une menace pour son pays. 

Après le retrait des États-Unis de l'accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d'Iran s'est démarquée du texte.

Elle a accru son niveau d'enrichissement de l'uranium jusqu'à 60 %, soit bien au-delà de la limite de 3,67 % imposée par l'accord, et se rapproche du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique.

Selon Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, le premier point à l'agenda, « et l'un des plus importants », sera de définir le champ des discussions.

Selon lui, l'Iran pourrait « s'engager à prendre des mesures pour limiter son programme nucléaire » en échange d'un allègement des sanctions, « mais pas le démanteler entièrement ».

Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, « les négociations ne se concentreront pas exclusivement (...) sur le programme nucléaire. L'accord devra inclure l'arrêt du soutien de l'Iran à ses alliés régionaux ».

Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l'Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois depuis des années de guerre par procuration.

Selon M. Bitar, « la seule et unique priorité est la survie du régime, et, idéalement, l'obtention d'un peu d'oxygène, c'est-à-dire un allègement des sanctions, afin de relancer l'économie, car le régime est devenu assez impopulaire ».


L'émissaire américain Witkoff est en Russie, selon le Kremlin

Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine. (AFP)
Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine. (AFP)
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  • Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine
  • "Oui, je confirme, il est en effet arrivé en Russie", a déclaré Dmitri Peskov, cité par l'agence russe Ria Novosti qui le questionnait sur des informations de presse faisant état de la venue du responsable américain

MOSCOU: Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine.

"Oui, je confirme, il est en effet arrivé en Russie", a déclaré Dmitri Peskov, cité par l'agence russe Ria Novosti qui le questionnait sur des informations de presse faisant état de la venue du responsable américain.

Interrogé sur la possibilité d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, M. Peskov a répondu: "si c'est le cas, nous le dirons".

La raison de la visite de Steve Witkoff n'a pas été communiquée.

Cet ami proche de Donald Trump a été impliqué dans des discussions autour du conflit en Ukraine, mais il est aussi l'émissaire du président au Moyen-Orient.

Il est attendu samedi au sultanat d'Oman pour des pourparlers inédits avec l'Iran, pays proche de Moscou mais avec lequel Washington n'a plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Ces discussions visent à négocier un nouvel accord sur le nucléaire iranien.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces accusations.

La Russie est un proche partenaire de l'Iran, et le Kremlin s'était dit en avril favorable à des négociations directes entre Washington et Téhéran.

Trump "furieux" 

La visite de Steve Witkoff intervient également au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou et d'un round de discussions sur le fonctionnement de leurs missions diplomatiques, pour la deuxième fois depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.

Le président américain veut se rapprocher de la Russie, dont les Occidentaux se tiennent à l'écart depuis le début de l'attaque russe contre l'Ukraine en 2022.

Donald Trump cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts.

Cette détermination fait craindre à Kiev d'être contraint par son puissant allié à accepter d'âpres concessions. D'autant que le tempétueux Donald Trump envoie des signaux contradictoires.

Il a multiplié les piques à l'encontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et critiqué l'aide que son pays a apportée à Kiev.

Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix.

Il a dit fin mars à la chaîne NBC être "très énervé" et "furieux" contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une "administration transitoire" en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.

Pas de cessez-le-feu 

Steve Witkoff a lui fait l'éloge de Vladimir Poutine. Il avait estimé dans une interview, le mois dernier, que le président russe n'était pas "un mauvais type".

L'émissaire américain l'a déjà rencontré à deux reprises. En mars, il s'était rendu en Russie pour discuter d'une proposition américaine d'un cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine.

Mais Vladimir Poutine n'avait pas été convaincu, et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par l'Ukraine, ne s'est pas concrétisée.

Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire des frappes sur les infrastructures énergétiques, que l'Ukraine comme la Russie s'accusent depuis de violer.

Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

Lundi, le Kremlin, accusé par Kiev et des capitales occidentales de faire traîner les discussions, avait estimé que de nombreuses questions restaient à régler en vue de conclure un accord de cessez-le-feu global avec l'Ukraine.

Le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a, lui, affirmé vendredi que les discussions entre Moscou et Washington allaient se poursuivre concernant "différentes thématiques", notamment celle de potentiels échanges de prisonniers.


Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d'initié

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
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  • Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
  • Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique

WASHINGTON: Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.

"Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d'initiés ?", a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  "Le Congrès doit savoir", a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

"Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde", ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d'effondrement, l'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Un spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu'il y avait matière à enquête.

"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison Blanche a assuré que Donald Trump ne voulait que "rassurer".

"Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l'alarmisme permanent des médias", a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.