Taïwan: Les ballons chinois, outil de déstabilisation avant la présidentielle ?

Des partisans du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir écoutent lors d'un rassemblement électoral à Kaohsiung le 7 janvier 2024, une semaine avant l'élection présidentielle (Photo, AFP).
Des partisans du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir écoutent lors d'un rassemblement électoral à Kaohsiung le 7 janvier 2024, une semaine avant l'élection présidentielle (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 janvier 2024

Taïwan: Les ballons chinois, outil de déstabilisation avant la présidentielle ?

  • Pékin déploie régulièrement sa force militaire en envoyant des avions de chasse, des drones de reconnaissance et des navires de guerre autour de l'île
  • Ce type de tactique fait référence à des actions agressives déployées par un Etat sans toutefois déclarer une guerre ouverte

TAIPEI: A quelques jours de l'élection présidentielle à Taïwan, la multiplication de ballons chinois dans le ciel de l'île relève selon l'armée d'une "guerre psychologique" menée par Pékin pour tenter de peser sur le scrutin, une arme toutefois jugée à double tranchant.

Pékin déploie régulièrement sa force militaire en envoyant des avions de chasse, des drones de reconnaissance et des navires de guerre autour de l'île, dont il conteste la souveraineté.

Depuis décembre, une vingtaine de mystérieux ballons ont en outre franchi le détroit de Taïwan qui sépare l'île de la Chine continentale, selon le ministère de la Défense taïwanais, qui y voit un harcèlement dit de "zone grise" destiné à "affecter le moral de notre peuple".

Ce type de tactique fait référence à des actions agressives déployées par un Etat sans toutefois déclarer une guerre ouverte.

"Pékin signifie qu'il peut violer l'espace aérien taïwanais et remettre en cause sa souveraineté", estime Raymond Kuo, expert de Taïwan au sein de l'institut américain Rand Corporation.

La Chine, qui considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire, s'est juré de ramener un jour l'île dans son giron, et n'exclut pas de recourir à la force.

Le scrutin présidentiel du 13 janvier opposera l'actuel vice-président Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir, défenseur de la souveraineté de l'île, à deux candidats favorables à un rapprochement avec la Chine.

«Manipuler les élections»

Le moment choisi pour l'apparition des ballons est "politique", a déclaré à l'AFP M. Kuo.

"Le PCC (Parti communiste chinois) tente de démoraliser le public taïwanais à l'approche des élections présidentielle et législatives", estime l'expert, selon qui "Pékin ajoute un nouveau défi opérationnel aux forces militaires taïwanaises" destinée à éprouver celles-ci.

Le ministère de la Défense de Taipei a dénoncé samedi une "tentative d'utiliser la guerre psychologique pour affecter le moral de notre peuple", qualifiant par ailleurs les ballons de "menace sérieuse" pour les liaisons aériennes.

Interrogé à ce sujet, le ministère chinois de la Défense a rejeté toute accusation d'ingérence et accusé Taïwan de tenter de "manipuler les élections".

Les ballons en provenance de Chine sont devenus un sujet politique sensible l'an dernier après que les Etats-Unis ont abattu un de ces aéronefs, qu'ils ont qualifié d'"espion", après qu'il eut pénétré leur espace aérien.

Pékin avait de son côté affirmé qu'il s'agissait d'un dirigeable civil ayant dévié de sa trajectoire.

Depuis décembre, plus de 20 ballons ont franchi la ligne médiane qui sépare l'île autonome de la Chine continentale, et au moins sept d'entre-eux ont survolé l'île.

Selon le ministère de la Défense de Taipei, ils se déplacent à des altitudes comprises entre 12.000 et 36.000 pieds (3,6 et 11 kilomètres) et sont détectés de jour comme de nuit.

«Irresponsable»

Selon Gerry Soejatman, expert indépendant en aéronautique, ils "représentent une menace" car ils "risquent de perturber le trafic aérien", les avions commerciaux volant généralement à une altitude de 24.000 à 40.000 pieds (7,3 à 12 kilomètres).

Qualifiant d'"irresponsable" l'envoi de ballons à de telles altitudes, l'expert en défense Su Tzu-yun estime que "l'objectif politique est bien plus important que l'objectif militaire".

Pékin "veut susciter des doutes et de l'inquiétude (...) afin de changer l'attitude du peuple taïwanais dans le cadre des élections", a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon James Char, spécialiste de la Chine à l'Institut de défense et d'études stratégiques de Singapour, Pékin avait en 1996 déjà procédé à des essais de missiles près de Taïwan pour intimider les électeurs et de les dissuader de réélire le président nationaliste Lee Teng-hui.

"Cela s'est retourné contre eux", a-t-il déclaré. "Cela a poussé les Taïwanais à voter en faveur [d'un président] non pro-Pékin et non favorable à l'unification".

Pour Ivy Kwek, de l'International Crisis Group, "plus Pékin recourt à la coercition à l'égard de Taïwan, moins ces actions seront efficaces pour effrayer les Taïwanais".

Les partisans du favori de la présidentielle Lai Ching-te disent ne pas avoir peur.

"La Chine tente souvent d'intimider Taïwan, mais nous, les Taïwanais, ne sommes pas facilement effrayés", soutient Mme Zheng, 62 ans.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.