MOSCOU: "Environ 300" habitants ont déjà été évacués de la ville russe de Belgorod, située près de la frontière avec l'Ukraine et cible ces derniers jours de plusieurs attaques des forces de Kiev, a annoncé lundi le gouverneur de la région éponyme, Viatcheslav Gladkov.
"Environ 300 habitants de Belgorod, qui ont décidé d'être évacués temporairement, sont maintenant hébergés dans des centres d'accueil à Stary Oskol, Goubkine et dans le district de Korotchansky", plus éloignés de la frontière, a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Telegram.
Selon M. Gladkov, "au cours des 24 dernières heures, nous avons reçu 1.300 demandes pour envoyer des enfants de Belgorod dans des camps scolaires hors de la ville, dans d'autres régions".
Vendredi, le responsable avait proposé aux habitants le souhaitant d'évacuer la ville de Belgorod, visée par des bombardements ukrainiens qui s'intensifient.
Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie s'inscrit toutefois en porte-à-faux par rapport aux efforts du Kremlin qui s'est toujours efforcé de donner l'image, depuis près de deux ans d'assaut en Ukraine, que le conflit n'affectait pas directement le quotidien et la sécurité des Russes.
Cette stratégie a toutefois volé en éclat le 30 décembre quand 25 personnes ont perdu la vie à Belgorod dans une attaque ukrainienne, le bilan civil le plus meurtrier sur le sol russe depuis le début de l'offensive de Moscou chez son voisin le 24 février 2022.
Depuis, les tentatives ukrainiennes d'attaques se multiplient, notamment à l'aide de missiles.
Lundi, le ministère russe de la Défense a ainsi affirmé avoir "intercepté" à 07H00 (04H00 GMT) un missile aérien S-200 ukrainien "au-dessus de la région de Belgorod".
De son côté, Viatcheslav Gladkov a par ailleurs ajouté avoir pris contact avec ses homologues des régions de Voronej, Kalouga, Tambov et Iaroslavl pour "aider".
"Ils sont tous prêts à nous aider", a-t-il affirmé.
Le responsable a enfin dit tenir lundi matin "une réunion" suite aux bombardements ukrainiens sur la ville de Belgorod fin décembre et en début d'année 2024.
Signe d'une inquiétude qui grandit, la mairie de Belgorod avait également appelé vendredi, et ce pour la première fois en deux ans, à sécuriser leurs fenêtres pour "se protéger" d'éventuels éclats de verre face aux frappes ukrainiennes.
Dans ce contexte, les autorités régionales ont aussi repoussé la rentrée scolaire à Belgorod et dans des localités environnantes du 9 au 19 janvier.