Le Premier ministre français va réveillonner avec les soldats français au Tchad

Jean Castex, premier ministre français. (AFP)
Jean Castex, premier ministre français. (AFP)
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Le Premier ministre français va réveillonner avec les soldats français au Tchad

  • Pour son premier grand déplacement à l'étranger depuis sa nomination en juillet, Jean Castex sacrifie à la tradition des visites aux militaires pour les fêtes
  • M. Castex rendra hommage à ces trois soldats dans un discours, juste après les voeux télévisés d'Emmanuel Macron

PARIS : Au Tchad jeudi et vendredi, le Premier ministre français Jean Castex doit y rencontrer le président tchadien Idriss Déby, avant de réveillonner avec les troupes françaises de Barkhane, récemment endeuillées par le décès de trois soldats au Mali.

Pour son premier grand déplacement à l'étranger depuis sa nomination en juillet, Jean Castex sacrifie à la tradition des visites aux militaires pour les fêtes. Une coutume que le président français Emmanuel Macron, attendu au Liban mais malade de la Covid-19, n'a pu satisfaire cette année, après s'être rendu l'an passé en Côte d'Ivoire et fin 2018 à N'Djamena.

C'est aussi à N'Djamena, au camp Kosseï où sont installés le commandement de la force anjihadiste Barkhane et quelque 800 hommes, que M. Castex doit célébrer la bascule de 2020 et 2021, en dînant avec les soldats pour la Saint-Sylvestre. 

Vendredi, il ira à la rencontre de la trentaine de soldats déployés à Faya-Largeau, une oasis du nord désertique du pays, puis visitera le contingent basé à Abéché, dans l'Est, non loin de la frontière soudanaise.

Après le décès lundi de trois militaires français, tués par l'explosion d'une mine au Mali, ce déplacement prend «une tonalité particulière», soulignent les services du Premier ministre.

M. Castex rendra hommage à ces trois soldats dans un discours, juste après les voeux télévisés d'Emmanuel Macron.

Au total 47 soldats français ont été tués depuis 2013 dans les opérations Serval puis Barkhane. La France s'interroge actuellement sur la tournure de son engagement au Sahel où environ 5100 de ses soldats sont déployés pour faire face à une menace terroriste transfrontalière.

Le président Macron avait indiqué fin novembre qu'il aurait, «dans les prochains mois des décisions à prendre pour faire évoluer Barkhane».

Paris, qui a envoyé 600 soldats supplémentaires en 2020, devrait ainsi réduire la voilure prochainement, sans doute en rappelant ces renforts. Hors de question cependant d'évoquer un «désengagement» pour les services du Premier ministre, qui évoquent également une «évolution» du dispositif.

«Rester autrement»

«Le débat se focalise trop sur: est-ce qu'il faut partir ou est-ce qu'il faut rester?», a déclaré sur la radio RFI le député de la majorité présidentielle Thomas Gassilloud. «A mon sens, il faut rester autrement, en continuant d'être sur place. Mais peut-être moins en première ligne et davantage en soutien des forces locales», a-t-il ajouté.

Le déplacement du Premier ministre ne devrait donner aucun indice sur les évolutions en gestation. Ce n'est pas le moment, fait-on comprendre dans son entourage, en renvoyant à un futur sommet «en janvier-février» à N'Djamena, réunissant France et pays du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).

Ce rendez-vous marquera le premier anniversaire du sommet de Pau qui avait entériné la concentration de l'action sur la région dite des trois frontières (Mali, Burkina, Niger) et contre le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS), avec un certain succès.

Préfiguration, peut-être, d'inflexions stratégiques, fin novembre, le commandant de Barkhane Marc Conruyt a, devant l'Assemblée nationale française, désigné le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance d'organisations affiliée à Al-Qaïda, opérant surtout dans le nord du Mali, comme l' «ennemi le plus dangereux».

Depuis quelques semaines, la France réfléchit aussi intensément aux moyens de relancer l'accord de paix au Mali de 2015 dont la mise en oeuvre patine. Si une source au sein de la présidence française estime qu'il n'y a «pas de négociation possible» avec l'EIGS, la question est plus complexe avec certaines composantes du GSIM.

Ces questions devraient s'inviter à la rencontre entre M. Castex et le président tchadien Idriss Déby jeudi. Le Tchad, qui subit par ailleurs des attaques terroristes de Boko Haram autour du lac Tchad, a par exemple promis il y a un an de projeter un nouveau bataillon dans la zone des trois frontières, sans effet pour l'instant.

Et récemment, des crispations sont intervenues après le démantèlement par Facebook de faux comptes, gérés depuis la Russie et la France, accusés de mener des opérations d'interférence en Afrique. Le gouvernement tchadien a saisi la justice de cette affaire.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.