RENNES: Un homme de 28 ans est mort mercredi soir après avoir été percuté par une voiture sur la rocade rennaise en fuyant la police, alertée par l'ex-compagne de celui-ci, qu'il avait interdiction de contacter, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Les circonstances de l'intervention de la police permettent "d'écarter toute responsabilité directe ou indirecte des policiers dans le décès de l’homme", souligne le parquet de Rennes.
Mercredi vers 19h30, à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), une femme qui se trouvait dans un restaurant "a actionné son +téléphone grave danger+ car son ex-compagnon, qui la harcèle, se trouvait à proximité", a indiqué une source policière à l'AFP.
Le parquet de Rennes précise que ce téléphone avait été remis à cette femme, âgée de 39 ans, en août 2023 pour la protéger contre son ex-concubin. Cet homme "censé demeurer dans la région parisienne" avait été plusieurs fois condamné pour des violences ou des menaces à son encontre mais aussi pour plusieurs violations de son interdiction de contact, a précisé le parquet à l'AFP.
"Sur insistance de cet homme, elle avait cependant accepté depuis plusieurs semaines de lui parler, puis de le rencontrer, alors qu'il était également frappé d’une interdiction de paraître dans le département" d'Ille-et-Vilaine, a ajouté le procureur de la République adjoint Sébastien Farges.
Mercredi soir, cette femme dit avoir déclenché son téléphone afin de mettre un terme aux contacts que son ex compagnon lui imposait. Les policiers sont alors intervenus en moins de dix minutes.
Désigné par la victime, "l'homme a pris la fuite à pied" en direction d'un hôtel situé derrière le restaurant, poursuivi par les policiers.
Il s'est réfugié dans l’escalier de secours de l’hôtel et a ensuite bousculé les policiers, qui ont fait usage à deux reprises de leur pistolet à impulsions électriques, de type taser.
«Deux enquêtes restent ouvertes et se poursuivent»
"Cependant les ardillons de l’arme n’ont que très partiellement atteint le corps du fugitif en raison de ses vêtements, et l’effet a été de très courte durée. L’homme a pu retrouver rapidement ses moyens" et s’est enfui vers la rocade", explique le parquet.
Il a franchi une première série de voies puis le terre-plein central avant d'être "fauché par une automobiliste (...) qui n’a rien pu faire pour l’éviter". Il est décédé sur le coup.
"Les éléments et témoignages recueillis sont tous concordants et confirment sans ambiguïté les déclarations des policiers: à aucun moment les policiers n’ont poursuivi le mis en cause à partir de l'hôtel" et "en aucun cas ils n’ont continué leur action dans des conditions mettant en danger la vie de l’homme."
Le parquet de Rennes souligne que ni la victime ni les trois automobilistes témoins de l'accident mortel n'ont vu à un quelconque moment des policiers à la poursuite de l'homme.
"Il n’existe pas de caméra de surveillance en fonction aux endroits où les faits se sont déroulés, mais la chronologie des faits, l'horodatage des pistolets à impulsion électrique" et les autres éléments recueillis "permettent de valider l’enchainement précis des circonstances ayant conduit à la fuite puis au décès."
"Il n’a donc pas été jugé utile de saisir l'IGPN d’une enquête supplémentaire, alors que deux enquêtes restent ouvertes et se poursuivent, l’une sur la violation des interdictions, l’autre sur l’accident mortel de la route", conclut le parquet.