Une Saoudienne achève un tour d’Islande de 1400 km à vélo

Yasmine Idriss est entrée dans l’histoire en devenant la première femme arabe à achever l’éprouvant voyage à vélo de 1400 km le long de la route circulaire nordique. (Photo fournie)
Yasmine Idriss est entrée dans l’histoire en devenant la première femme arabe à achever l’éprouvant voyage à vélo de 1400 km le long de la route circulaire nordique. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 31 décembre 2023

Une Saoudienne achève un tour d’Islande de 1400 km à vélo

  • Yasmine Idriss espère que son «voyage de l’héroïne» inspirera d’autres personnes à prendre le chemin le moins fréquenté
  • Tout son voyage, des vents déchaînés à la douce sérénité, est immortalisé dans un film documentaire intitulé Threshold, dont la sortie est prévue en 2024

RIYAD: Au début de l’année, Yasmine Idriss s’est entretenue avec Arab News juste avant de vivre l’aventure d’une vie, partant pour l’Islande afin de parcourir la «route circulaire» du pays à vélo. Aujourd’hui, elle est devenue la première femme arabe à avoir accompli ce voyage éprouvant.

Au départ, elle pensait que le temps passé sur la route, qui s’étend sur près de 1400 km, lui donnerait l’occasion de réfléchir à la prochaine étape de sa carrière. Cependant, elle était loin de se douter que cette expérience lui permettrait de découvrir des choses bien plus profondes.

Tout son voyage, des vents déchaînés à la douce sérénité, est immortalisé dans un film documentaire intitulé Threshold, dont la sortie est prévue en 2024.

 

Yasmine Idriss est entrée dans l’histoire en devenant la première femme arabe à achever l’éprouvant voyage à vélo de 1400 km le long de la route circulaire nordique. (Photo fournie)
Yasmine Idriss est entrée dans l’histoire en devenant la première femme arabe à achever l’éprouvant voyage à vélo de 1400 km le long de la route circulaire nordique. (Photo fournie)

«Je me confie beaucoup (dans le film) sur ce que cela a représenté pour moi et sur ce qu’est le “voyage de l’héroïne”. Le voyage de l’héroïne n’est pas seulement celui d’une femme qui accomplit le voyage du héros. (Il) comporte beaucoup plus de reddition, et ce thème est très important dans ce qu’a été l’Islande pour moi», dit-elle à Arab News.

Idriss savait qu’il était impossible de reproduire les effets des vents mordants de l’Islande pendant sa période d’entraînement, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’ils soient aussi violents qu’ils l’ont été : elle a affronté les vents les plus forts de toute la saison et a été projetée hors piste dans toutes les directions. Avec la circulation en sens inverse d’un côté et des rochers pointus de l’autre, elle priait pour la stabilité.

Pendant son voyage de trois semaines, à l’exception de deux jours seulement, le vent soufflait en permanence, ne s’arrêtant «même pas une seconde», raconte-t-elle. Alors que la plupart des défis de la vie se présentent sous forme de vagues, de flux et de reflux, cet assaut continu a engendré de la frustration.

«Pourquoi ? Quel est le but ? Qu’est-ce que cela peut bien m’apprendre ? Pourquoi est-ce si difficile ?» s’est demandé Idriss.

Yasmine Idriss, cycliste.
Yasmine Idriss, cycliste.

Son amie proche — et l’une de ses deux compagnes de route — Kathi Hendrick, lui a dit : «Le vent arrête l’inertie, le vent te force à bouger, il te force à rester éveillée, sinon tu tomberais.»

Les défis physiques égalaient les défis émotionnels. Réalisant qu’elle exerçait plus de force que nécessaire, elle s’est rendue.

«Les muscles qui devaient travailler travaillaient, et les muscles qui ne devaient pas travailler étaient détendus. Psychologiquement, cela s’est traduit par le fait que je laissais se produire tout ce qui devait se produire», explique-t-elle.

Hendrick a soutenu la cycliste pendant son voyage et a participé à la création du récit du documentaire, tandis que Madison Hoffmann, également une amie proche, en est la réalisatrice principale.

«D’une certaine manière, nous reflétions toutes les trois nos expériences respectives. Chacune d’entre nous vivait quelque chose de très similaire ; même si j’étais à vélo et elles dans la camionnette, il y avait une sorte de synchronicité qui se produisait. C’était vraiment magnifique de voir la magie qui peut se produire lorsque des femmes se réunissent pour se soutenir mutuellement», constate Idriss.

Cette expérience devait l’aider à déterminer quel serait le prochain chapitre de sa vie. Idriss venait de quitter son poste de directrice d’une entreprise de chaussures durables, qu’elle pensait être le métier de ses rêves.

Le fait de s’éloigner des responsabilités de la vie quotidienne et d’être déconnectée de sa famille et de ses amis a déclenché une profonde transformation, comme les voyages de ce genre ont tendance à faire. «Ce voyage de 20 jours à vélo était un voyage intérieur», affirme-t-elle.

S’il n’a pas été possible pour Yasmine Idriss de se protéger des intempéries, il n’a pas non plus été possible pour elle d'éviter de se confronter à elle-même. Qu’il s’agisse de mettre fin à une relation étroite ou de se poser des questions difficiles, «tout est apparu au grand jour», confie-t-elle, ajoutant que c’était exactement ce dont elle avait besoin.

Idriss plaide aujourd’hui en faveur d’un temps de repos pour se ressourcer et innover dans une société hyperproductive, où les horaires de travail et les engagements sociaux sont intenses.

«Pour la Vision 2030, nous nous développons à un rythme effréné. Nous sommes l’un des pays qui se développent le plus rapidement au monde, et cela se fait grâce à des dirigeants exceptionnels. Cependant, nous avons aussi besoin de nous reposer, de respirer et de prendre soin de nous-mêmes afin d’être aussi productifs que nos communautés en ont besoin aujourd’hui», souligne-t-elle.

Si elle s’est lancée dans ce voyage avant tout pour se découvrir elle-même, elle espère humblement inciter les autres à en faire autant.

«Je suis fière de pouvoir représenter les femmes saoudiennes. Je n’ai pas l’impression d’être la première. Il y a tant de femmes saoudiennes extraordinaires qui m’ont ouvert la voie, qui ont réalisé et qui réalisent encore des exploits extraordinaires», déclare-t-elle. «Si je peux être un miroir permettant au monde de voir ce que les femmes font en Arabie saoudite, ce serait un immense privilège. Et si je peux inspirer d’autres personnes à suivre leur propre voie, qu’ils veuillent se promener dans leur quartier ou escalader le mont Everest comme Raha Moharrak, alors j’aurai accompli ma mission.»

L’immersion dans les paysages de l’Islande, avec tous les défis et les révélations que cela a entraînés, l’a inspirée à «(apporter) ce travail à d’autres et inviter d’autres personnes à des voyages similaires de transformation sous une forme très différente. C’est ce sur quoi je travaille à présent».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

FOCUS

• Tout le voyage de Yasmine Idriss est immortalisé dans un film documentaire intitulé Threshold, dont la sortie est prévue en 2024

 

• Kathi Hendrick a participé à la création du récit du documentaire, tandis que Madison Hoffmann en est la réalisatrice principale


Israël accuse la Finul d'avoir abattu un de ses drones au Liban

Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne accuse la Finul d’avoir abattu un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban, alors que l’accord de cessez-le-feu limite les forces dans la zone aux Casques bleus et à l’armée libanaise
  • La Finul affirme que le drone israélien a survolé ses patrouilles de manière agressive et que ses contre-mesures défensives étaient nécessaires ; aucune victime n’a été signalée

Jérusalem: L'armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d'avoir abattu l'un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte.

L'armée israélienne occupe toujours cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais en affirmant viser le Hezbollah, malgré l'accord.

"Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l'ont abattu", a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Selon lui, "l'activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé".

Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'"un drone israélien a survolé l'une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone".

Elle a plus tard indiqué qu'"un drone israélien s'est approché d'une patrouille de la Finul opérant près de Kfar Kila et a largué une grenade". "Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques bleus", a-t-elle ajouté sans faire état de victime.

"Il convient de souligner qu'aucun tir n'a été dirigé contre les forces de la Finul", a dit Nadav Shoshani.

En septembre, la Finul avait affirmé que des drones israéliens avaient largué quatre grenades près de ses positions dan le sud du Liban, Israël affirmant alors qu'il n'y avait eu "aucun tir intentionnel" contre la mission de l'ONU.

Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du Liban.


Trois morts dans des frappes israéliennes au Liban

Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
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  • Trois personnes, dont deux membres présumés du Hezbollah, ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, notamment à Naqoura et dans la région de Baalbek, malgré un cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024
  • La FINUL a dénoncé des violations israéliennes après qu’un drone et un char ont visé une de ses patrouilles, tandis qu’Israël affirme frapper pour empêcher le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires

BEYROUTH: Trois personnes ont péri dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, ont indiqué les autorités libanaises, l'armée israélienne affirmant avoir tué deux membres du Hezbollah dans l'est et le sud du pays.

Depuis jeudi, 11 personnes ont péri dans les raids aériens israéliens au Liban, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais entré en vigueur fin novembre 2024 après une guerre ouverte. Le Hezbollah est sorti très affaibli de ce conflit.

"Une frappe israélienne sur un véhicule a fait un mort à Naqoura (sud)", a indiqué le ministère libanais dans un communiqué avant de faire état d'un autre mort dans une frappe dans la région de Baalbek (nord-est).

Plus tard dans la journée, le ministère a annoncé une nouvelle frappe israélienne dans la région de Baalbek, qui a "coûté la vie à un Syrien".

Il n'a pas fourni d'autres précisions sur ces trois morts.

En Israël, l'armée a affirmé avoir ciblé et "éliminé le terroriste Ali Hussein Al-Moussawi, un trafiquant d'armes pour l'organisation terroriste du Hezbollah, dans la région de la Békaa", dans l'est du Liban.

Elle a aussi indiqué avoir "visé dans une frappe le terroriste Abed Mahmoud Al-Sayyed à Naqoura", qu'elle a accusé d'avoir "participé aux tentatives du Hezbollah de reconstituer ses capacités militaires dans la région".

De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a affirmé qu'"un drone israélien s'est approché d'une de (ses) patrouilles près de Kfar Kila et a largué une grenade".

"Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques Bleus", a-t-elle ajouté dans un communiqué sans faire état de victime. "Ces actions des forces israéliennes (...) constituent une violation de la souveraineté du Liban."

Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le mouvement pro-iranien pour l'empêcher, selon elle, de reconstruire ses infrastructures détruites durant la guerre.

Israël continue en outre d'occuper cinq positions dans le sud du territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait du Liban ainsi que celui du Hezbollah.

Selon l'accord, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du pays.

Sous la forte pression des Etats-Unis, l'armée libanaise a élaboré un plan visant à désarmer le Hezbollah, en commençant par le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.

Le mouvement libanais refuse de désarmer.


Des mouvements palestiniens d'accord pour la gestion de Gaza par un comité indépendant de technocrates

Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
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  • Réunis au Caire sous médiation égyptienne, le Hamas, le Fatah et d'autres factions palestiniennes ont convenu de confier provisoirement la gestion de Gaza à un comité indépendant de technocrates, à la suite du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre
  • Les groupes ont également annoncé leur volonté de relancer l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentant légitime du peuple palestinien, marquant une étape vers une possible réconciliation politique entre le Hamas et le Fatah

LE CAIRE: Des mouvements palestiniens réunis au Caire, dont le Hamas, se sont mis d'accord vendredi, dans un communiqué commun, pour remettre provisoirement la bande de Gaza à un comité indépendant de technocrates à la suite de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre et parrainé par Donald Trump.

Selon le document publié sur le site du Hamas, les différents groupes palestiniens ayant participé aux discussions ont convenu de la mise en place d'un "comité palestinien temporaire composé de résidents indépendants +technocrates+ (...) chargé de gérer les affaires de la vie et les services essentiels".

Les groupes palestiniens se sont aussi mis d'accord sur une stratégie nationale visant à "revitaliser l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien". Le Hamas ne fait pas partie de l'OLP.

Des délégations du Hamas et de son rival, le Fatah, s'étaient réunies jeudi en Egypte pour évoquer les dispositions à prendre après la guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des pourparlers.

Les deux mouvements entretiennent une rivalité politique ancienne, qui a souvent freiné les efforts de réconciliation nationale palestinienne.

Médiatrice de longue date dans le conflit israélo-palestinien, l'Egypte a accueilli ces réunions dans le cadre d'une initiative plus large visant à favoriser un consensus autour du plan de cessez-le-feu.

En parallèle des discussions entre le Hamas et le Fatah, le chef du renseignement égyptien, Hassan Rashad, a rencontré de hauts responsables d'autres factions palestiniennes, dont le Jihad islamique, allié du Hamas, ainsi que le Front démocratique (FDLP) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ces deux dernières formations marxistes sont membres de l'OLP.

En décembre 2024, le Hamas et le Fatah avaient annoncé un accord pour créer un comité visant à gérer la bande de Gaza après la guerre contre Israël. L'accord avait été critiqué notamment par des membres du Fatah.

Par la suite, plusieurs responsables politiques palestiniens ont évoqué la création du comité de gestionnaires non affiliés en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Le président américain Donald Trump a de son côté évoqué un "conseil de la paix" qu'il pourrait présider pour piloter l'après-guerre à Gaza.