PARIS: Nouvelle loi sur l’investissement, renforcement des accords économiques avec des partenaires étrangers, ouverture du capital des banques publiques, mise en œuvre d’une vision d’une coopération continentale, exploration et développement des ressources naturelles, promulgation des lois sur les marchés publics, la monnaie et le crédit et le foncier économique, mise en place de mesures socioprofessionnelles, mais aussi revalorisation du chômage, des salaires et des pensions de retraite: autant de décisions phares prises par le gouvernement algérien au cours de l’année 2023.
Parmi les chantiers qui seront poursuivis en 2024, on peut mentionner les stations de dessalement d’eau de mer tout au long du littoral, les usines de production de ciment (El Bayadh et Djelfa), les mines de minerai de fer, l’unité de production automobile avec l’italien Fiat, l’ambitieux programme de chemin de fer, la relance de la raffinerie de Hassi Messaoud, le lancement de la ville médiatique et de production cinématographique Dzair Media City.
Lors du Conseil des ministres du 10 décembre dernier, le président algérien a rappelé l’extrême importance du respect des délais de réalisation et la qualité des travaux, qui doivent impérativement répondre aux standards internationaux.
L’énergie, moteur de croissance
Dans le secteur de l’énergie, l’année 2023 a été couronnée par la signature de plusieurs accords de coopération avec des firmes internationales. Des hydrocarbures récemment découverts vont permettre au pays d’augmenter ses exportations vers les pays étrangers. En effet, six accords ont été conclus avec ENI, Occidental Petroleum, TotalEnergies, Sinopec et Protamine. D’autres sont en cours de finalisation et devraient être signés en 2024.
Actée au mois de décembre 2022 par décision présidentielle après de longs mois de tractations entre les représentants du cabinet du Premier ministre, ceux du ministère des Finances et les partenaires sociaux, une revalorisation des salaires sera mise en œuvre dès janvier 2024.
Au sujet de ces découvertes, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a annoncé dix gisements qui viennent s’ajouter à seize autres concrétisés en 2022. Selon le ministère de tutelle, l’accent sera mis sur l’exploration du gaz afin de porter le volume des exportations – près de 53 milliards de mètres cubes actuellement – à près de 100 milliards dans les années qui viennent. Quant à la filière des énergies renouvelables et la transition énergétique, plusieurs projets ont été engagés en 2023. Parmi eux, le lancement par la compagnie nationale Sonelgaz de l’appel d’offres pour la production de 2 000 mégawatts d’électricité solaire photovoltaïque avec la réalisation de quinze centrales solaires à travers douze wilayas du pays.
Mesures sociales
Actée au mois de décembre 2022 par décision présidentielle après de longs mois de tractations entre les représentants du cabinet du Premier ministre, ceux du ministère des Finances et les partenaires sociaux, une revalorisation des salaires sera mise en œuvre dès janvier 2024. En effet, dans le but d’améliorer le niveau de vie des Algériens et pour faire face à l’inflation, une hausse significative (de 4 500 à 8 500 dinars algériens sur la période 2022-2024, soit une hausse de 47%) sera appliquée (1 dinar algérien = 0,0068 euro).
Rappelons que dans le cadre de la politique générale du logement mise en place par le gouvernement, plusieurs programmes ont été alloués pendant plusieurs années dans le pays. Selon le président algérien, «des efforts considérables ont été effectués en matière de transferts sociaux, qui ont représenté 18,45% du budget général de l’État au titre de l’exercice 2023».
Perspectives 2024
Ces réformes engagées par l’exécutif seront-elles poursuivies et renforcées en 2024? Selon les pouvoirs publics, 2024 sera l’année de la réforme profonde du secteur bancaire: ouverture des capitaux de deux banques publiques, le Crédit populaire algérien (CPA) et la Banque de développement local (BDL), modernisation du mode de gestion avec la participation du secteur privé et création d’un climat concurrentiel dans le secteur financier figurent parmi les objectifs du gouvernement.
D’autres défis de taille restent à relever: la sécurité alimentaire et sanitaire, la levée totale des obstacles bureaucratiques, l’impulsion du secteur privé et le renforcement du cadre juridique. Avec une prévision de croissance de 4,2% à la fin de l’année 2023 dans les secteurs des hydrocarbures, de l’industrie, de la construction et des services, l’Algérie maintiendra-t-elle le cap en 2024? Le président du pays briguera-t-il un second mandat pour mettre en œuvre la totalité de son programme afin d’édifier, comme il l’a affirmé, une Algérie nouvelle? Affaire à suivre!