GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a appelé jeudi à une "véritable" justice transitionnelle en Ethiopie, soulignant que les victimes de violations des droits humains devaient être placées au centre du processus.
Dans un rapport conjoint, le Haut-Commissariat et la Commission ethiopienne des droits de l'homme - un organisme indépendant dépendant de l'Etat - ont fait 31 recommandations pour la mise sur pied et l'application d'une justice transitionnelle pour juges les atrocités commises lors de la guerre qui a opposé le gouvernement ethiopien aux rebelles tigréens depuis 2020.
Un accord de paix scellé en novembre 2022 a mis fin à deux ans de guerre, mais des violences, notamment sexuelles, se poursuivent depuis.
"Je salue les mesures concrètes entreprises par l'Ethiopie pour mettre sur pied une politique nationale de justice transitionnelle, dans la ligne de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Volker Turk, le Haut-Commissaire de l'ONU.
"Il est essentiel que de tels efforts soient généralisés et respectent les normes et standards internationaux en matière de droits de l'homme, en plaçant au centre les victimes et les populations touchées, en particulier les femmes et les filles", a-t-il ajouté.
Le nouveau rapport a fait état des conclusions de 15 enquêtes dans des communautés en Ethiopie, tenues entre juillet 2022 et mars 2023, concernant plus de 800 personnes.
Le rapport indique que les participants ont massivement souligné la nécessité pour les victimes qu'elles soient entendues et prises en charge, et ont mis en doute la capacité de l'actuel système judiciaire à mener à bien cette tâche de manière crédible, indépendante et compétente.
"Les Etats ont l'obligation d'enquêter et de juger les violations des droits de l'homme", a souligné M. Turk.