Une éducatrice veut transmettre aux élèves l’amour de la langue arabe

Nahla al-Malki, conseillère pédagogique syrienne et auteure de livres pour enfants (Photo, fournie).
Nahla al-Malki, conseillère pédagogique syrienne et auteure de livres pour enfants (Photo, fournie).
Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire (Photo, Fournie).
Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire (Photo, Fournie).
Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire (Photo, Fournie).
Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire (Photo, Fournie).
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Publié le Lundi 18 décembre 2023

Une éducatrice veut transmettre aux élèves l’amour de la langue arabe

  • Depuis septembre 2023, Nahla al-Malki met en ligne des vidéos brèves, mais structurées et utiles, pour guider les parents, ainsi que les passionnés de langue arabe
  • Ces vidéos ont pour objectif de leur inculquer l’amour de la lecture et de l’expression arabe

DUBAÏ: Il y a exactement 50 ans, l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré qu’elle adopterait l’arabe comme sixième langue officielle. Trente-neuf ans plus tard, en 2012, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a institué la Journée mondiale de la langue arabe à l’occasion de l’anniversaire de son adoption par l’organisme mondial.

«C’est l’une des langues les plus parlées au monde. Elle est utilisée quotidiennement par plus de 400 millions de personnes», peut-on lire sur le site de l’Unesco. Et pourtant, l’arabe – une langue millénaire avec une richesse d’œuvres écrites englobant la poésie, la littérature, le droit, la science et la philosophie – est malheureusement en déclin en tant que langue écrite et orale, selon certains experts.

Parmi les personnes partageant cette conviction figure Nahla al-Malki, consultante pédagogique syrienne et auteure de livres pour enfants. À travers sa page Instagram éponyme, Al-Malki cherche à motiver la jeune génération d’enfants arabes à parler et à lire dans leur langue maternelle.

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Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire. (Photo fournie)

«L’arabe est une langue belle et éloquente. L’arabe est identité et patrimoine. L’arabe faitpartie intégrante de de mon identité et, plus que tout, je veux que mes enfants et les autres enfants du monde s’approprient cette identité», déclare-t-elle à Arab News, depuis Dubaï, où elle vit avec son mari et ses deux enfants.

Al-Malki est née et a grandi à Djeddah, où elle a pu communiquer en arabe, sa langue maternelle, tout au long des années 1990.

«L’Arabie saoudite est différente des autres pays», dit-elle. «Le Royaume réussit toujours à maintenir ce lien chaleureux entre les familles et dans le cadre des activités communautaires.»

«En réalité, je pense que la langue m’a vraiment aidée à m’épanouir. J’ai fréquenté des collèges arabes, donc les gens autour de moi parlaient tous arabe. Bien sûr, avec ma famille,on parlait tout le temps arabe à la maison. Avec mes amis et mon cercle social, tout était en arabe.»

Al-Malki soutient qu’elle vient d’une famille qui apprécie particulièrement les langues. Sesfrères parlent trois langues: italien, allemand et français.

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Nahla al-Malki, conseillère pédagogique syrienne et auteure de livres pour enfants. (Photo fournie)

Après avoir vécu en Arabie saoudite, Al-Malki poursuit ses études supérieures à Beyrouth, puis décroche un master en enseignement de l’anglais des universités de Manchester et de Cambridge.

Son rôle de conseillère pédagogique comprend la formation des enseignants, les inspections et les audits au sein des universités et la rédaction de manuels de cours.

Environ sept ans après s’être installée à Dubaï, un creuset cosmopolite de langues et de cultures, elle commence à se rendre compte que son propre enfant de quatre ans s’éloigne petit à petit de l’arabe.

On compte plus de 400 millions d’arabophones à travers le monde.

L’arabe est la cinquième langue la plus parlée au monde.

0,6% de tout le contenu en ligne est en arabe.

«Mon fils a fini par intégrer une école britannique. Il y a eu un revirement de situation. Il avait une plus grande facilité à s’exprimer en anglais. En tant que parent, vous tombez dans ce piège et vous vous dites que vous allez parler en anglais à vos enfants, mais vous avez l’impression que quelque chose ne tourne pas rond», affirme Al-Malki.

«J’ai adoré lire des livres avec mes enfants. Nous avions l’habitude de nous attarder sur certains caractères et phrases et de les répéter toute la journée. Et malheureusement, tout était en anglais.»

Cette expérience personnelle révélatrice était une source de motivation clé pour Al-Malki en vue d’aider d’autres parents en difficulté via les réseaux sociaux. «Je voulais répandre l’espoir», insiste-t-elle.

Depuis septembre 2023, Al-Malki met en ligne des vidéos brèves, mais structurées et utiles, pour guider les parents, ainsi que les passionnés de langue arabe. Elles visent à leur inculquer l’amour de la lecture et de l’expression arabe.

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L’auteure et éducatrice Nahla al-Malki affirme que la technique d’enseignement de l’arabe en classe devrait être réinventée, en introduisant l’innovation, le plaisir, la créativité – en d’autres termes, un état d’esprit moderne. (Shutterstock)

«Je ne voulais pas leur donner de conseils pratiques, mais des philosophies pratiques sans sermon ni culpabilisation qu’ils peuvent suivre comme mode de vie», renchérit-elle.

Dans certaines de ses vidéos, Al-Malki évoque les idées reçues sur l’enseignement de l’arabe, l’accès à des livres arabes pour enfants de qualité et la joie de lire.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles Al-Malki estime que l’arabe est moins parlé sur le plan social, en particulier dans les grandes villes du Golfe qui ont tendance à accueillir plus d’expatriés que la région du Levant.

Le véritable changement, dit-elle, devrait commencer dans les endroits où les enfants passent la plupart de leur temps: à la maison et à l’école. La technique d’enseignement de l’arabe en classe devrait être réinventée, en introduisant l’innovation, le plaisir, la créativité – en d’autres termes, un état d’esprit moderne.

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Les parents doivent prioriser l’enseignement de l’arabe à leurs enfants, explique l’éducatrice Nahla al-Malki. (Shutterstock)

«Je ne veux pas rejeter la faute sur les enseignants, puisqu’ils sont très enthousiastes et font beaucoup d’efforts. Mais il existe certains outils de base qu’ils ne connaissent toujours pas», précise Al-Malki.

«Ils enseignent la langue arabe de la même manière depuis plus de 60 à 70 ans. Ce n’est pas mal de nous remettre en question et de réfléchir, parce que cette génération est différente de la précédente et la situation est en évolution permanente.»

Al-Malki recommande de favoriser l’«apprentissage contextualisé», c’est-à-dire «de partager la vie des élèves en classe et d’accorder de l’importance à leurs centres d’intérêt». Il est indispensable de lire en classe des histoires qui plaisent aux élèves.

«Lors d’un cours d’anglais, ils ont évoqué leur dernier voyage ou leur footballeur préféré. Mais en arabe, c’est très abstrait.» Cette réflexion peut également s’appliquer, selon Al-Malki, aux histoires pour enfants écrites en arabe.

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Nahla Al-Malki, conseillère pédagogique syrienne et auteure de livres pour enfants. (Photo fournie)

«Dans les livres pour enfants en anglais, vous appréciez les mots, les rimes, les images, les rires», soutient-elle. «En arabe, la plupart de nos livres portent sur la morale de l’histoire.»

«Il existe quelques bons livres, mais la majorité sous-estime encore la capacité d’un enfant à imaginer, à créer ses propres histoires et à les analyser. Ce n’est tout simplement pas aussi agréable et je voulais faire partie de ce changement.»

Pour résoudre ce problème insidieux, Al-Malki prévoit de sortir son premier livre pour enfants en 2024. Il comprendra un personnage central qui franchira différentes étapes.

Al-Malki évoque la nécessité de discuter en arabe à la maison, d’écouter de la musique arabe et de regarder des dessins animés en langue arabe pour garantir que l’arabe soit vraiment leur langue maternelle.

«Cela commence vraiment chez soi. En un mot, les parents devraient accorder la priorité à l’arabe», dit-elle.

«Il faut aussi que les mentalités changent. Non il n’est pas ‘impossible de parler arabe’. Chaque petit geste compte, même si vous commencez à lire avec eux cinq minutes par jour et que vous augmentez ensuite progressivement ce temps. Je pense que c’est très important.»

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Il est important de discuter en arabe à la maison, d’écouter de la musique arabe et de regarder des dessins animés en langue arabe pour garantir que l’arabe soit vraiment leur langue maternelle, dit Nahla al-Malki. (Shutterstock)

Elle ajoute: «Ce n’est pas parce que la majorité des films et des livres sont en anglais que nous ne pouvons pas parler arabe. Toutes les autres communautés d’expatriés, comme les Français, les Chinois ou les Allemands parlent toujours leur langue. Pourquoi sommes-nous les seuls à ne pas le faire?»

Il y a également certains facteurs géopolitiques dont il faut tenir compte face à ce problème linguistique. En raison de l’instabilité dans de nombreux pays du Moyen-Orient, un grand nombre de personnes arabophones migrent, notamment vers l’Europe et l’Amérique du Nord, ce qui peut entraîner des répercussions sur la fréquence à laquelle ils utilisent leur langue maternelle et affecter leur harmonie avec leurs coutumes.

Al-Malki met également en lumière la dynamique de classe liée au maintien de sa langue maternelle. «Quand vous parlez anglais ou français avec vos enfants, cela vous donne un certain prestige», dit-elle.

«Vous êtes instruit et meilleur que certains. Cela suggère que vous disposez peut-être d’une nationalité ou d’un passeport différent. C’est l’idée de statut social et la conviction que l’anglais ou une deuxième langue vous ouvrira tous ces horizons.»

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Il est important de discuter en arabe à la maison, d’écouter de la musique arabe et de regarder des dessins animés en langue arabe pour garantir que l’arabe soit vraiment leur langue maternelle, dit Nahla al-Malki. (Shutterstock)

Malgré les obstacles, il y a de l’espoir. Al-Malki affirme que ses vidéos sont bien accueillies par ses abonnés, dont certains ne viennent même pas du monde arabe. Elle espère un jour établir une plate-forme plus large qui donnera à la communauté des outils plus concrets sur la manière de soutenir ses enfants.

Elle estime également que certains changements commencent à se produire, grâce aux initiatives lancées dans les domaines de l’édition et du design du monde arabe dans le but de préserver la beauté de la langue arabe.

«Quand on parle arabe, on adopte un langage corporel différent. Vous parlez différemment, vous utilisez des expressions différentes. Quand nous perdons cela, nous perdons la culture, les blagues, la musique, les traditions», explique Al-Malki.

«Actuellement, il y a toute une génération de personnes, de parents et d’éducateurs qui prennent conscience de ce problème et se rendent compte que la langue fait partie intégrante de l’identité.»

​Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.