Amour, peine et Grammys: le musicien Jon Batiste crée son «American Symphony»

Le chanteur américain Jon Batiste (Photo, AFP).
Le chanteur américain Jon Batiste (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 décembre 2023

Amour, peine et Grammys: le musicien Jon Batiste crée son «American Symphony»

  • Suleika Jaouad, une autrice à succès, tenait déjà une chronique dans le New York Times sur sa première bataille contre le cancer
  • Le film est né comme un documentaire assez classique sur comment Jon Batiste comptait créer et jouer une symphonie

LOS ANGELES: Sujet du nouveau documentaire sur Netflix "American Symphony", le musicien américain Jon Batiste expose le contraste entre son succès stratosphérique et la réalité crue de la lutte de son épouse Suleika Jaouad contre une leucémie.

Le documentaire, disponible dès à présent sur la plateforme de streaming, s'invite de manière intime dans la vie du couple, elle écrivaine, lui jazzman et compositeur oscarisé et aux cinq Grammys.

"Je voulais qu'il ne montre pas seulement le processus artistique, mais également ce qui est requis pour atteindre un niveau de grandeur artistique", assure Jon Batiste dans un entretien à l'AFP.

"Une leçon à laquelle nous ne nous attendions pas, c'est également celle de la créativité comme mécanisme de survie", ajoute le musicien.

Le film est né comme un documentaire assez classique sur comment Jon Batiste comptait créer et jouer une symphonie pour une seule soirée, en s'inspirant de musiques venant d'à travers le monde. Mais le projet s'est transformé soudainement lorsque Suleika Jaouad a appris le retour de son cancer, après près de 10 ans.

Le résultat filmé donne tout à la fois une histoire d'amour, une réflexion sur la maladie, une chronique de vie de famille, et un examen -sans trembler- du processus créatif lui-même.

«Négociation en direct»

Suleika Jaouad, une autrice à succès, tenait déjà une chronique dans le New York Times sur sa première bataille contre le cancer.

Cette fois-ci, pendant sept mois, les caméras ont suivi Jon Batiste lors de répétitions, d'insomnies, de séances avec son psychologue, ou encore ses visites d'hôpitaux où était soignée Suleika Jaouad.

"Permettre à la caméra d'être présente dans ces moments sacrés de nos vies, c'était de la négociation en direct", se souvient le musicien.

A la même période, son album "We Are" récolte le plus de nominations aux Grammys en 2022, avant de gagner la récompense de "meilleur album de l'année", notamment devant Taylor Swift ou Kanye West.

Mais à son retour de Las Vegas avec ses cinq Grammys en poche, Suleika Jaouad était de nouveau à l'hôpital, luttant contre les effets de la chimiothérapie et d'une seconde greffe de moelle osseuse.

Un passage fort en émotion du documentaire montre Jon Batiste sur scène devant une salle comble lors d'un récital de piano.

Il dédie le morceau suivant à son épouse avant de s'arrêter pendant une minute entière, les doigts sur les touches du piano, avant une improvisation à l'émotion brute.

Le documentaire, produit par la société de production du couple Obama, figure parmi les favoris à l'Oscar du meilleur documentaire en mars prochain.

L'auteur-compositeur est déjà oscarisé pour sa bande-originale de "Soul", le film d'animation des studios Pixar.

«Butterfly»

De formation classique, issu d'une dynastie musicale de la Nouvelle-Orléans, Jon Batiste a d'abord accédé à la notoriété comme leader du groupe jouant dans le populaire talk-show télévisé de Stephen Colbert.

Sa célébrité est passée à un niveau supérieur avec le succès de "We Are", et moins de deux ans plus tard, le jazzman est nommé pour six nouveaux Grammys en 2024 avec son album "World Music Radio".

Est notamment nommée au Grammy de la meilleure chanson "Butterfly", écrite pour son épouse lorsqu'elle était à l'hôpital.

Jon Batiste est le seul artiste masculin nommé dans la catégorie album de l'année, aux côtés de Taylor Swift, Olivia Rodrigo, ou du groupe boygenius.

Selon lui, il partage avec ces artistes un intérêt pour "la musique vraie", quand les musiciens sont "dans la même pièce, respirent le même air", plutôt que de se reposer sur la technologie et des sons produits par ordinateur.

Olivia Rodrigo remet ainsi sur le devant de la scène "un certain style +old school+ d'écriture de chansons", estime Jon Batiste, tandis que Billie Eilish est "la voix de son époque", et que boygenius représente un "retour à une dynamique de groupe et une camaraderie fondée sur des valeurs partagées".

Mais pour Jon Batiste, le plus important pour la cérémonie des Grammys en février, c'est celle qui sera cette fois-ci à son bras.

"Elle va bien, et elle sera capable d'assister aux Grammys avec moi", dit-il à propos de son épouse.

"Pour nous, être capable de fêter cet album et cette chanson, mais aussi d'être présent aux Grammys à nouveau, avec elle cette fois... la boucle est bouclée."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.