Rapatriement ce week-end du jeune Britannique retrouvé en France

Alex Batty, originaire d'Oldham, une ville du nord de l'Angleterre, a été récupéré par un chauffeur dans une zone montagneuse du sud de la France, les contrôles des polices française et britannique ayant confirmé son identité (Photo, X/@Worldsource24).
Alex Batty, originaire d'Oldham, une ville du nord de l'Angleterre, a été récupéré par un chauffeur dans une zone montagneuse du sud de la France, les contrôles des polices française et britannique ayant confirmé son identité (Photo, X/@Worldsource24).
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Publié le Samedi 16 décembre 2023

Rapatriement ce week-end du jeune Britannique retrouvé en France

  • Actuellement, le jeune homme «est à l'abri, les services sociaux l'ont pris en charge»
  • Pendant six ans, dont deux en France, il a vécu une vie «nomade» au sein d'une communauté «spirituelle»

TOULOUSE: Disparu en 2017, un adolescent britannique retrouvé cette semaine dans le sud-ouest de la France, près de Toulouse, doit être rapatrié ce week-end en Angleterre, près de Manchester, et rendu samedi ou dimanche à sa grand-mère maternelle, qui en a la garde.

"Il va être rendu à sa grand-mère maternelle demain (samedi) ou après-demain (dimanche) au plus tard", a déclaré vendredi le procureur adjoint de Toulouse, Antoine Leroy, qui a été en contact avec l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France afin d'organiser au mieux le rapatriement de ce jeune homme, Alex Batty.

"Notre priorité est de le ramener au Royaume-Uni", avait indiqué un peu plus tôt la police du Grand Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, d'où est originaire l'adolescent aujourd'hui âgé de 17 ans.

"Il reste du travail pour établir les circonstances précises de cette disparition" il y a six ans, avait déclaré en conférence de presse le commissaire en chef adjoint, Chris Sykes.

Alex Batty, alors âgé de 11 ans, avait quitté le Royaume-Uni le 30 septembre 2017 pour passer des vacances en Espagne avec sa mère Melanie Batty, qui n'en avait pas la garde, et son grand-père David Batty.

Le «périple» d'Alex Batty

Mais, contrairement à ce qui était prévu, il n'était pas rentré en Angleterre le 8 octobre de cette même année. Des recherches poussées, avec l'aide des autorités espagnoles, n'avaient pas permis de le localiser.

M. Leroy a décrit le "périple" d'Alex Batty, de sa mère et de son grand-père, passés par l'Espagne puis le Maroc, avant de rejoindre les Pyrénées françaises où, selon les enquêteurs, ils auraient séjourné dans les départements des Pyrénées-Orientales, de l'Aude et de l'Ariège.

Pendant six ans, dont deux en France, il a vécu une vie "nomade" au sein d'une communauté "spirituelle", ne restant jamais plus de quelques mois au même endroit, a décrit le procureur adjoint.

Si le jeune homme n'a évoqué devant les enquêteurs aucune violence physique au cours des six ans qu'a durés son enlèvement, il a en revanche "indiqué avoir subi des agressions sexuelles quand il était petit", à l'âge de "cinq ou six ans (...) au sein de sa famille, sans en dire plus", a noté M. Leroy.

Alex Batty, décrit par le procureur adjoint comme étant d'une "intelligence vive, très calme", aurait décidé de s'échapper après que sa mère lui a annoncé son intention de rallier la Finlande, où elle se trouve "probablement désormais", sans le grand-père, qui serait mort il y a six mois.

L'adolescent, qui ne parle pas français, a marché pendant quatre nuits, en direction de Toulouse, avant d'être découvert à 03H00 du matin mercredi, selon le magistrat, par un jeune livreur qui l'a amené à la gendarmerie.

Grâce à une étroite collaboration avec les autorités françaises et la famille d'Alex Batty, l'identité du jeune homme avait ensuite été confirmée, selon la police du Grand Manchester.

Actuellement, le jeune homme "est à l'abri, les services sociaux l'ont pris en charge", avait auparavant indiqué à l'AFP le procureur de Toulouse, Samuel Simon-Vuelta, sans préciser le lieu où il se trouvait, mais en soulignant que "la reconnaissance est bien établie, il n'y a pas de souci".

"C'est un moment extraordinaire pour Alex, sa famille et la population d'Oldham", la ville du Grand Manchester dont il est originaire, avait pour sa part ajouté M. Sykes, selon le communiqué de la police du Grand Manchester.

Grand-mère soulagée

"Je peux à peine décrire à quel point je suis soulagée et heureuse qu'Alex ait été retrouvé sain et sauf", a déclaré la grand-mère Susan Caruana, selon un autre communiqué de la police diffusé vendredi en fin de journée.

"Je lui ai parlé hier soir (jeudi) et c'était si bon d'entendre à nouveau sa voix et de revoir son visage. J'ai tellement hâte que nous soyons réunis", a-t-elle ajouté, en demandant que l'intimité de la famille soit respectée au retour de son petit-fils.

Elle avait déclaré en 2018 qu'elle pensait que la mère d'Alex et le grand-père, dont elle est divorcée, l'avaient emmené vivre dans une "communauté spirituelle" au Maroc.

Le livreur, Fabien Accidini, a déclaré au quotidien régional français La Dépêche du Midi qu'il avait croisé l'adolescent en pleine nuit, sur une route du côté de Chalabre dans l'Aude, à une centaine de kilomètres de Toulouse.

"Il marchait alors que la pluie tombait à grosses gouttes (...) J'ai décidé de lui proposer de le déposer quelque part", a-t-il dit, précisant qu'Alex Batty lui avait "raconté que sa mère l'avait enlevé".

"Depuis, il avait vécu en Espagne dans une maison de luxe avec une dizaine de personnes. Il serait arrivé en France vers 2021. Au milieu du week-end, il avait décidé de quitter sa mère pour rejoindre sa famille en Angleterre. Cela faisait plus de quatre jours qu'il marchait dans la montagne!", a-t-il ajouté.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.

 


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et interpellations sur les campus américains

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  • A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.
  • Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables

LOS ANGELES: La police a été déployée mercredi sur plusieurs campus américains, où de nouvelles arrestations ont eu lieu, après être intervenue à Los Angeles et New York, théâtres d'une mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza qui secoue les Etats-Unis.

A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.

Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables.

Et environ 300 personnes ont été interpellées à New York sur deux sites universitaires, a dit mercredi la police de la ville lors d'une conférence de presse.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, les forces de l'ordre ont délogé manu militari des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse université Columbia à Manhattan, d'où est partie la mobilisation estudiantine de soutien à Gaza.

"La police s'est montrée brutale et agressive avec eux", a assuré à l'AFP Meghnad Bose, un étudiant de Columbia ayant assisté à la scène.

"Ils ont arrêté des gens au hasard (...) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu'ils ont dû être hospitalisés", a dénoncé une coalition de groupes étudiants pro-palestiniens de Columbia dans une publication Instagram.

"Je regrette que nous en soyons arrivés là", a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l'université.

Les manifestants se battent "pour une cause importante", mais les récents "actes de destruction" menés par des "étudiants et militants extérieurs" l'ont conduite à recourir aux forces de l'ordre, a-t-elle expliqué, dénonçant par ailleurs "des propos antisémites" proférés lors de ces rassemblements.

D'autres campements avaient également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l'Université de l'Arizona à Tucson, et à l'Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux.


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et intervention de la police sur le campus de la UCLA à Los Angeles

Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
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  • Manifestants et contre-manifestants se sont opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles
  • Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne

LOS ANGELES : Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi en marge d'un rassemblement étudiant dénonçant la guerre menée par Israël à Gaza à l'Université UCLA, à Los Angeles, dernier épisode d'un mouvement étudiant qui secoue les Etats-Unis.

Les heurts ont éclaté quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement pro-palestinien installé sur une pelouse de l'UCLA, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement, composée de barrières métalliques et de panneaux de contreplaqué. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles.

«La violence en cours à l'UCLA est absolument abjecte et inexcusable», a fustigé la maire de Los Angeles, Karen Bass, ajoutant que la police de la ville était déployée sur le campus.

Cette dernière a indiqué avoir été appelée en renfort par la direction après «de nombreux actes de violence commis dans le campement à l'intérieur du campus».

Tôt mercredi, les policiers étaient toujours présents en grand nombre sur le site universitaire.

Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, intervenant manu militari sur le campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne.

Le campement de tentes installé sur la pelouse du site a été démantelé, a pu constater une journaliste de l'AFP dans la nuit de mardi à mercredi.

Environ 300 personnes ont été interpellées, a indiqué la police new-yorkaise.

Dans le sud-ouest du pays, la police de l'Université de l'Arizona a annoncé mercredi matin avoir utilisé du gaz lacrymogène pour disperser «un rassemblement illégal».

En Caroline du Nord, sur la côte est, la police est intervenue mardi pour évacuer un campement sur un campus de Chapel Hill, arrêtant plusieurs manifestants dans un face-à-face tendu.

- Accord -

Depuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les campus américains, de la Californie aux grandes universités du nord-est, en passant par le sud et le centre du pays -- rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël, et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.

Se distinguant ainsi des autres institutions, l'université Brown dans l'Etat de Rhode Island a annoncé mardi avoir trouvé un accord avec les manifestants, prévoyant le démantèlement de leur campement en échange d'un vote de l'université en octobre sur d'éventuels «désinvestissements dans des +sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+».

A Columbia, les négociations entre direction et groupes étudiants n'avaient pas abouti. «Les événements de la nuit dernière sur le campus ne nous ont pas donné le choix», avait écrit la présidente de l'université, Minouche Shafik, dans une lettre rendue publique demandant à la police de New York d'intervenir sur le campus.

A Los Angeles, le président de l'UCLA Gene Block avait mis en garde avant les heurts de la nuit contre la présence de personnes extérieures à l'université.

Dimanche, des militants pro-palestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.

«Beaucoup de manifestants et de contre-manifestants pratiquent leur militantisme de manière pacifique. Mais d'autres emploient des méthodes franchement choquantes et honteuses», avait écrit M. Block dans un message posté mardi sur le site de l'université.

«Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur», a-t-il ajouté.

- A 6 mois de la présidentielle -

Depuis le début du mouvement, des centaines de personnes - étudiants, enseignants et militants - ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus, à la demande des universités, ont fait le tour du monde et on fait vivement réagir le monde politique, à six mois de la présidentielle dans un pays polarisé.

Joe Biden «doit faire quelque chose» contre ces «agitateurs payés», a déclaré mardi soir sur Fox News le candidat républicain Donald Trump. «Il nous faut mettre fin à l'antisémitisme qui gangrène notre pays aujourd'hui», a-t-il ajouté.

«Occuper par la force un bâtiment universitaire est la mauvaise approche» et ne représente «pas un exemple de manifestation pacifique», avait tonné avant l'intervention de la police John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.