PARIS: L'alimentation en eau des nappes phréatiques de France métropolitaine s'est améliorée de manière "notable" grâce aux pluies d'octobre et novembre, et seules 41% d'entre elles restent sous les normales au 1er décembre contre 65% un mois plus tôt, a annoncé jeudi le BRGM.
Près de la moitié (48%) sont même repassées au-dessus des normales de saison, alors qu'elles n'étaient que 14% à l'être au 1er novembre.
La situation est nettement meilleure qu'il y a un an, où à la même époque, 70% des niveaux étaient sous les normales. "Seules les nappes du Languedoc et du Roussillon", où les pluies restent insuffisantes pour compenser les déficits accumulés depuis 2022, "conservent des niveaux plus bas qu’en 2022", note le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans un communiqué.
Malgré tout, la situation reste très contrastée à l'issue du mois de novembre, selon le niveau de pluies tombées mais aussi de la nature des nappes (réactives ou inertielles).
"Les niveaux sont très favorables sur les nappes réactives des deux-tiers nord", où les niveaux sont même "très hauts", et du sud-ouest, "mais restent sous les normales pour les nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien", note le BRGM.
L'amélioration globale est due aux précipitations record tombées en novembre, à l'origine d'inondations et de nombreux dégâts notamment dans le nord de la France, mais qui ont aussi permis de recharger un certain nombre de nappes.
Le 18 novembre, Météo-France avait annoncé qu'entre la mi-octobre et la mi-novembre des cumuls de précipitations sans précédent avaient été enregistrés sur la métropole, causés par un "rail des dépressions" sur l'Atlantique.
Sur 30 jours, le pays a été arrosé par un cumul moyen de 237,3 mm de pluies. Le précédent record était de 187,1 mm entre le 13 janvier et le 11 février 1988. Seuls le pourtour méditerranéen ou encore le nord-est de la Corse avaient été épargnés.
Résultat: 78% des nappes métropolitaines sont en hausse au 1er décembre, contre 12% en octobre, et la recharge, qui permet aux réservoirs d'eau souterrains de reconstituer leurs stocks durant l'automne et l'hiver quand la végétation est en dormance, s'est généralisée.
Cette dernière, qui d'habitude démarre en septembre-octobre, a cette année été retardée du fait de pluies déficitaires et d'une végétation restée active en raison des températures élevées durant le début de l'automne.
Concernant les prévisions pour l'an prochain, le BRGM reste prudent.
Si pour certaines nappes, un scénario optimiste peut se profiler si les pluies continuent de tomber, pour d'autres, inertielles (Artois, bassin parisien, couloir Rhône-Saône) ou très dégradées (Roussillon), la reconstitution des réserves en eau apparait "difficilement envisageable d'ici le printemps 2024", indique le BRGM.