BESANCON: Une partie du personnel enseignant et agents techniques du Lycée Jules Haag de Besançon a exercé son droit de retrait vendredi en se rassemblant pour dénoncer l'insécurité à l'intérieur de l'établissement.
Une quarantaine de personnes étaient réunies devant le site Marceau du lycée en début de matinée, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Depuis le 16 octobre, les personnels ont alerté le rectorat et la région Bourgogne-Franche-Comté d'un danger grave et imminent car des armes sont présentes dans l'enceinte de l'établissement", a déclaré Fabien Landry, du syndicat SDEN 25-CGT, porte-parole de l'intersyndicale.
Quelques jours avant l'attentat d'Arras, des individus cagoulés et armés se sont introduits dans l'enceinte du lycée afin d'agresser un élève. Le 16 octobre, une enseignante signalait qu'un élève avait exhibé un gros couteau en cours. Et le 28 novembre, un pistolet de calibre 9 mm, chargé, était découvert à l'internat, conduisant à l'interpellation d'un élève.
Celui-ci a été placé sous contrôle judiciaire et sera jugé le 14 février.
"Cette situation a assez duré car 11 de nos collègues sont en arrêt maladie et une collègue a tenté de mettre fin à ses jours cette semaine. La mobilisation de ce matin est aussi pour la soutenir", a poursuivi M. Landry.
Interrogée par l'AFP, la vice-présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté chargée des lycées, Océane Godard, a reconnu un contexte "anxiogène" au Lycée Jules Haag.
"Nous entendons les angoisses qui s'expriment mais pour autant la région appelle les personnels à reprendre le travail parce que les élèves ont besoin de retourner en cours", a-t-elle plaidé.
S'agissant des équipements réclamés par les enseignants, Mme Godard a précisé que des barres anti-panique vont être installées sur les portes, de même qu'une gâche électrique sur la porte d'entrée, commandée à distance depuis la loge de l'agent d'accueil.
L'installation de la vidéo protection à l'entrée de l'établissement est à l'étude, a-t-elle souligné.
En attendant la mise en place de ces équipements, "nous demandons que deux agents de sécurité soient positionnés à l'accueil", a indiqué M. Landry.
Selon le rectorat de Besançon, "un assistant d'éducation (AED) a été attribué à l'établissement au retour des vacances de la Toussaint, eu égard à la situation et avant même l'incident (du pistolet à l'internat) nous avons dépêché sur place notre équipe mobile de sécurité à plusieurs reprises."
Jeudi matin, une opération de fouille de l'internat avait été opérée par la police nationale, a aussi noté le rectorat.