En Israël, des proches d'otages désemparés appellent à reprendre les négociations

Short Url
Publié le Mercredi 06 décembre 2023

En Israël, des proches d'otages désemparés appellent à reprendre les négociations

  • Une semaine de trêve entre le 24 novembre et le 1er décembre a permis la libération de 105 personnes
  • Il reste 138 otages retenus à Gaza, selon le gouvernement israélien

TEL-AVIV: "Soixante jours, c'est trop!" Des familles d'otages retenus dans la bande de Gaza ont appelé à l'aide internationale mardi pour obtenir leur libération au 60e jour de leur captivité, marquée par une nouvelle rencontre mouvementée avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Ce qui était censé être un très beau shabbat, samedi [7 octobre], est devenu un horrible enfer pour lui, pour nous", a déclaré Iris Haim, la mère de Yotam, 28 ans, un musicien kidnappé lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Dans les messages vocaux et les SMS adressés à sa famille, ce batteur de heavy metal qui devait se produire au festival de musique Tribe of Nova, était au départ "très calme", a déclaré sa mère, lors d'une table ronde en ligne organisée par le Forum des familles, regroupant des proches d'otages.

Mais la peur de Yotam Haim a grandi, à mesure que l'attaque se révélait de grande ampleur et que sa maison a pris feu au kibboutz Kfar Aza, dans le sud d'Israël, lors de l'incursion du Hamas.

"Pendant une demi-heure, il a demandé de l'aide", confie sa mère. "+S'il vous plaît, envoyez quelqu'un, je n'ai pas d'air, je ne peux pas respirer+", a-t-il imploré selon elle.

Iris Haim s'est rendue à l'étranger pour rassembler des soutiens en faveur de la libération des otages. "Nous avons besoin de l'aide internationale", a-t-elle insisté.

Les familles d'otages ont rencontré une nouvelle fois mardi après-midi M. Netanyahu et son cabinet à Herzliya, près de Tel-Aviv, dans une ambiance tendue.

Des tranquillisants

"Je partage l'inquiétude et comprends l'incertitude des familles, nous ne ménageons aucun effort pour ramener leurs proche", a déclaré M. Netanyahu lors d'un point presse.

"J'ai entendu des histoires déchirantes, sur la faim et la soif, des enfants qui chuchotent encore de peur. Nous avons également entendu parler de cas d'abus sexuels et de viols brutaux", a-t-il ajouté.

Une semaine de trêve entre le 24 novembre et le 1er décembre a permis la libération de 105 personnes, dont 80 Israéliens échangés contre 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël, dans le cadre d'un accord entre Israël et le Hamas conclu sous l'égide du Qatar. Cinq autres otages avaient été libérées avant la trêve.

Il reste 138 otages retenus à Gaza, selon le gouvernement israélien.

Le Hamas a exclu toute libération supplémentaire avant un cessez-le-feu permanent.

Mardi, une responsable du ministère israélien de la Santé a affirmé que les combattants du Hamas avaient administré des tranquillisants à des otages avant leur libération pour qu'ils aient l'air "apaisés et heureux".

« Dans une semaine »

"Soixante jours, c'est trop!", s'est emportée Idit Ohel, la mère d'Alon, 21 ans, qui a été enlevé lors de la rave party.

Même si elle estime que le gouvernement et l'armée font de "leur mieux pour ramener nos fils à la maison", elle les appelle à reprendre rapidement les négociations pour les libérer.

Plusieurs personnes ont participé à une manifestation pour réclamer la libération d'Idan Shtivi, 28 ans, enlevé lors du festival de musique, en se rendant à cheval de Modiin à Jérusalem.

"Je pense que dans une semaine, toutes les personnes enlevées seront libérées", a déclaré confiant son père, Eli Shtivi.

En Israël, l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a déclaré la guerre au Hamas et promis de détruire le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007. Le gouvernement du Hamas a affirmé mardi que 16.248 personnes, à 70% des femmes ainsi que des enfants et adolescents, avaient été tuées depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens.

Des dizaines de manifestants, brandissant des messages de paix, se sont rassemblés mardi soir à Tel-Aviv, près du ministère de la Défense, pour demander un cessez-le-feu permanent et la libération des derniers otages, selon un journaliste de l'AFP.

Pour Barak Heymann, "les événements horribles du 7 octobre ne peuvent justifier le génocide qui se déroule actuellement à Gaza, qui non seulement n'est pas moral, mais en plus pas intelligent, car Israël fait qu'aujourd'hui de plus en plus de personnes feront tout ce qu'ils peuvent pour se venger", estime le réalisateur.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.