Gaza, au centre du 10e anniversaire de la mort de Mandela en Afrique du Sud

Nelson Mandela (Photo, AFP).
Nelson Mandela (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

Gaza, au centre du 10e anniversaire de la mort de Mandela en Afrique du Sud

  • De hauts responsables du Hamas étaient présents: Basem Naim, ancien ministre de la Santé du Hamas à Gaza, et Khaled Qaddoumi, représentant du mouvement islamiste palestinien en Iran
  • L'Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, est l'un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza

JOHANNESBURG: La guerre à Gaza a été au centre du 10e anniversaire de la mort de Nelson Mandela mardi en Afrique du Sud, de hauts responsables du Hamas étant présents aux côtés de la famille du héros de la lutte contre l'apartheid lors des commémorations à Pretoria.

Premier président noir sud-africain, Madiba - son nom de clan - est mort le 5 décembre 2013 à 95 ans. Pas de cérémonie officielle mardi, ni de discours solennel du chef de l'Etat, Cyril Ramaphosa: la famille a simplement déposé dans l'après-midi une gerbe au pied d'une statut à l'effigie de Mandela devant le siège du gouvernement dans la capitale Pretoria.

De hauts responsables du Hamas étaient présents: Basem Naim, ancien ministre de la Santé du Hamas à Gaza, et Khaled Qaddoumi, représentant du mouvement islamiste palestinien en Iran. Dans les jours précédents, ils avaient participé à une conférence sur le conflit israélo-palestinien à Johannesburg, organisée notamment par le petit-fils de Nelson Mandela, Mandla Mandela.

La création d'un État palestinien était considérée par son grand-père comme "la grande question morale de notre époque", a-t-il rappelé à la chaîne nationale SABC, soulignant sa volonté de "reprendre le flambeau".

L'Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, est l'un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza, en représailles aux sanglantes attaques en Israël menées le 7 octobre par le Hamas.

Le prix Nobel de la paix, la Pakistanaise Malala Yousafzai, invitée à Johannesburg par la fondation Mandela, a pour sa part dénoncé le "bombardement injuste de Gaza" lors d'une allocution.

La jeune femme, distinguée en 2014 pour son combat en faveur de l'éducation des filles, a également saisi l'occasion pour condamner le traitement des femmes en Afghanistan, accusant le régime taliban de rendre impossible d'"être une fille".

"Les Sud-Africains se sont battus pour que l'apartheid fondé sur la race soit appelé comme tel et criminalisé au niveau international", a-t-elle souligné, appelant à criminaliser maintenant "l'apartheid basé sur le genre".

Le mois dernier, d'éminentes militantes féministes et des personnalités ont appelé les Nations unies à réviser en ce sens le texte d'un traité en discussion sur les crimes contre l'humanité.

«Sainte réputation»

Si la simple évocation de Mandela semble être toujours capable de mobiliser l'opinion sur des causes à défendre, l'anniversaire de sa mort a eu un goût doux-amer pour les Sud-Africains.

Pour certains, "en dix ans, pas grand chose n'a changé ou ne s'est amélioré" dans le pays.

D'un côté, le souvenir de l'ex-bagnard de Robben Island qui a mis l'apartheid à genoux et apporté la démocratie. De l'autre, un pays toujours dirigé par son parti, le Congrès national africain (ANC), mais plombé par la corruption, les pannes d'électricité et devenu le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale.

Et l'ANC pourrait tomber sous la barre des 50% lors des élections l'an prochain, selon les sondages.

Selon l'ancienne ambassadrice américaine à Pretoria jointe par l'AFP, Jendayi Frazer, "la sainte réputation" de Mandela reste toutefois "extrêmement forte" et la relève politique devrait regarder "l'exemple de Mandela et de sa haute moralité".

Nelson Mandela est mort entouré des siens après un long crépuscule et des mois d'agonie, et d'angoisse pour les Sud-Africains et ses admirateurs du monde entier, au cours desquels son entourage se contentait de répéter que le vieux sage était dans un état "critique mais stable".

Son image reste très présente dans le pays: sur les billets de banque, par des graffitis sur les murs des villes et la présence de dizaines de statues.

Verne Harris, président par intérim de la fondation Mandela et qui a longtemps été l'archiviste de Mandela, reconnaît qu'une "nostalgie profonde" reste palpable chez nombre de Sud-Africains.

Mais "il est peut-être temps de le laisser partir, et de nous trouver de nouveaux modèles", estime-t-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.