Germain Forestier, informaticien passionné sur les traces du coronavirus

Sur internet, les cartes de suivi des virus de Germain Forestier (photo) qui permettent de visualiser en un coup d'œil l'évolution de la Covid-19, sont aujourd'hui une référence pour les médias ainsi que pour le gouvernement. (Pascal Lachenaud/AFP)
Sur internet, les cartes de suivi des virus de Germain Forestier (photo) qui permettent de visualiser en un coup d'œil l'évolution de la Covid-19, sont aujourd'hui une référence pour les médias ainsi que pour le gouvernement. (Pascal Lachenaud/AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

Germain Forestier, informaticien passionné sur les traces du coronavirus

  • "Je me suis dit: quelles sont mes compétences, comment je peux aider dans cette pandémie?", confie le trentenaire mulhousien
  • Sur Twitter ses cartes suscitent vite des "commentaires", de médecins notamment, souvent "constructifs" et dans lesquels il n'hésite pas à puiser pour concevoir "de nouvelles visualisations"

STRASBOURG, France :  Sur internet, ses cartes permettant de visualiser en un coup d'œil la progression de la Covid-19 sont désormais une référence, pour les médias comme pour le gouvernement : pour traquer le virus, Germain Forestier, chercheur en informatique à Mulhouse, met ses "compétences au service de la communauté".

Mars 2020. La première vague du Covid-19 frappe la France de plein fouet. A l'épicentre, Mulhouse, dans le Haut-Rhin. "Je regardais les nouvelles, le démarrage (de la pandémie) en Chine, l'arrivée du virus en Italie et puis son explosion" dans la cité alsacienne, se souvient ce professeur de 36 ans, enseignant-chercheur en informatique à l'École nationale supérieure d'ingénieurs Sud-Alsace (Ensisa).

Une "explosion" qui prendra vite pour lui des accents très quotidiens. D'abord parce que son épouse est médecin généraliste à Mulhouse. Ensuite, parce que le couple et leurs deux jeunes enfants habitent "juste à côté de l'hôpital : on entendait toute la journée les hélicoptères passer, il y a eu l'installation de l'hôpital de campagne..."

"Je me suis dit: quelles sont mes compétences, comment je peux aider dans cette pandémie?", confie le trentenaire mulhousien.

"Boule de neige"

La réponse s'imposera vite: sur Twitter, plusieurs cartes montrant l'état de la pandémie circulent, mais beaucoup restent artisanales. "En tant qu'informaticien, j'ai plus le réflexe d'écrire un programme qui va le faire pour moi que de le faire moi-même", explique le trentenaire, membre de cette communauté de geeks, souvent jeunes, dont les graphiques de suivi de l'épidémie, nourris par les données publiques, font florès sur le net.

"Je me suis rendu compte que Santé publique France (SpF) proposait également des données en +open data+ très faciles à récupérer", poursuit ce data scientist évidemment "à l'aise" pour "récupérer des données et les traiter" sous forme de graphiques.

Il écrit alors un programme ad hoc pour leur traitement et commence à poster des graphiques "entre mi mars et fin mars. J'ai senti qu'il y avait une forte demande pour des indicateurs locaux, les gens voulaient savoir ce qui se passait dans leur région".

Sur Twitter ses cartes suscitent vite des "commentaires", de médecins notamment, souvent "constructifs" et dans lesquels il n'hésite pas à puiser pour concevoir "de nouvelles visualisations".

Au fil des semaines, retweets et likes se multiplient sur Twitter et le nombre de ses followers explose, passant de "300, 400" en mars à 14.900 fin décembre.

Surtout, en septembre, Christian Drosten, célèbre virologue allemand et conseiller de la chancelière Angela Merkel, reprend dans un tweet l'une de ses heat maps, ces cartes de chaleurs qui montrent l'intensité d'un phénomène par des couleurs, sur la situation dans les Bouches-du-Rhône.

"Ça a fait boule de neige", constate le trentenaire : un peu plus tard, c'est au tour du ministre de la Santé, Olivier Véran, d'en utiliser une lui aussi dans un tweet.

Fin octobre, ses graphiques ont également été utilisés dans une note du Conseil scientifique, chargé de conseiller le gouvernement.

"Challenge intellectuel"

"J'ai une formation de scientifique mais je ne suis pas médecin ni virologue", tempère cet universitaire qui collabore au collectif de médecins "Du côté de la science". Impensable par exemple pour lui de "faire des prédictions" sur l'évolution de la pandémie : "je me garderais bien d'aller trop loin dans mes analyses, j'essaie de rester le plus objectif possible".

Des graphiques, Germain Forestier essaie d'en générer tous les jours, en variant angles et modes de visualisation. Actuellement, il en dénombre "plus de mille" sur son site.

Une production pléthorique, et très chronophage : "les données (de SpF) arrivent tous les soirs entre 19h00 et 20h00" et il faut "environ une heure pour générer de nouveaux graphiques classiques", détaille-t-il. Mais ponctuellement, lorsqu'il s'agit de réfléchir à de nouvelles présentations, "ça peut monter à cinq heures" de travail.

"Un challenge intellectuel intéressant", confie ce spécialiste de l'intelligence artificielle, qui dit ressentir une "certaine forme de plaisir (...) à manipuler les données".

"Après, il y a aussi le côté d'essayer d'être utile", nuance cet enseignant, plus que tout soucieux de mettre ses "compétences au service de la communauté".


Mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu: la France «doit appliquer les règles», estime Braun-Pivet

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.  L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire. L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
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  • La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif
  • "A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio

PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a estimé mardi qu'en tant que signataire du statut de la Cour pénale internationale, la France "doit appliquer les règles" et arrêter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'il venait sur le territoire hexagonal.

"A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio.

La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

"C'est toute la difficulté de la justice internationale (...), c'est quand même compliqué d'avoir une justice qui n'est pas reconnue par tous", a estimé la présidente de l'Assemblée française, défendant néanmoins "la stricte application du droit".

"En vertu de la séparation des pouvoirs, je n'ai pas d'injonction à faire au gouvernement et au pouvoir exécutif", a-t-elle précisé, "mais, en tout état de cause, il nous faut tirer les conséquences de cette adhésion à la CPI, évidemment".

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.

L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI.

A l'inverse, la Hongrie a invité le chef du gouvernement israélien en signe de défiance.


Budget: «pas de catastrophe annoncée» tempère Braun-Pivet face aux menaces de censure

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025. (AFP)
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025. (AFP)
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  • "J'entends tout et souvent n'importe quoi (...) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l'américaine (...) Il n'y a pas de scénario catastrophe"
  • Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font monter la pression pour limiter les hausses d'impôts

PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré mardi ne pas envisager de "catastrophe annoncée", face aux menaces de censure qui planent sur le projet de budget de l'Etat pour 2025.

"J'entends tout et souvent n'importe quoi (...) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l'américaine (...) Il n'y a pas de scénario catastrophe", a déclaré Mme Braun-Pivet, invitée sur Sud Radio.

"Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu'on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier, il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc. (...) Je ne veux pas inquiéter nos compatriotes. Nous sommes en responsabilité réelle", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur les pressions auxquelles est confronté le Premier ministre Michel Barnier - Marine Le Pen pour l'extrême droite puis Mathilde Panot au nom de la gauche ont fermement maintenu lundi leurs menaces de censure du gouvernement après leurs entretiens avec le locataire de Matignon - Yaël Braun-Pivet considère qu'il s'agit plutôt de "positions politiques".

"Le rôle du Premier ministre, lorsqu'il construit un budget, c'est de prendre en compte les expressions des parlementaires élus de la nation représentant les Français. (...) Il faut faire des choix et c'est justement ça qui lui incombe en tenant compte des opinions et des expressions politiques des uns et des autres".

Face à l'intention du RN de voter la censure si le budget restait "en l'état" selon Marine Le Pen, la présidente de l'Assemblée nationale a rappelé que la motion de censure est "un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires" et appelé à ce que "chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays".

Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font monter la pression pour limiter les hausses d'impôts.

Le chef des députés macronistes Gabriel Attal, qui était reçu mardi matin avec les autres dirigeants du "socle commun", a redit lundi ses "doutes" à ce sujet mais jugé Marine Le Pen "totalement irresponsable", en marge d'un déplacement dans l'Orne.


France: la menace de la censure s'accroît sur le gouvernement Barnier

Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français lors d'une session. (AFP)
Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français lors d'une session. (AFP)
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  • Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, l'exécutif se sait bâti sur du sable, étant minoritaire
  • Le Premier ministre n'a visiblement pas davantage convaincu la cheffe de file des députés de la France insoumise

PARIS: Le risque de censure s'est accru lundi sur le gouvernement français: la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen et Mathilde Panot au nom de la gauche ont fermement maintenu leurs menaces en ce sens, après des entretiens avec le Premier ministre conservateur Michel Barnier.

Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, l'exécutif se sait bâti sur du sable, étant minoritaire.

Une censure ne serait pas "le chaos", a souligné Mme Le Pen après avoir été reçue lundi par M. Barnier.

Alors que selon elle le Premier ministre a "campé sur ses positions", elle a affirmé que le RN ne "renoncer(ait) pas à défendre les Français", refusant de céder "à la petite musique (...) consistant à dire si jamais ce budget est refusé, s'il y a une censure, ça va être dramatique, ça va être le chaos".

Le RN est le parti comptant le plus grand nombre d'élus à l'Assemblée (125 sur 577 sièges).

Le Premier ministre n'a visiblement pas davantage convaincu la cheffe de file des députés de la France insoumise (gauche radicale), Mathilde Panot, qu'il a reçue ensuite.

A sa sortie de l'entretien, Mme Panot a appelé "l'ensemble des députés", y compris du RN, à voter la motion de censure. Elle a prévu de la déposer avec ses alliés du Nouveau front populaire (NFP) si le Premier ministre utilisait l'article 49.3 de la Constitution -qui lui permet de faire passer un texte sans vote- pour forcer l'adoption de son budget 2025 décrié.

Mme Panot a "acté des désaccords profonds" avec M. Banier, le budget étant selon elle "le plus violent socialement et écologiquement" de la Ve République.

Alors que la France est lourdement endettée et que le gouvernement veut faire voter de nombreuses économies, la gauche et l'extrême droite, qui s'y opposent, pourraient le faire tomber ensemble.

"Jusqu'à présent, on avait une opposition de style entre la gauche et le RN", observe le politologue du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Olivier Costa. "La gauche souhaitait censurer le gouvernement Barnier dès que possible, l'estimant illégitime, alors que l'extrême droite souhaitait le laisser œuvrer pour s'afficher en parti responsable".

Mais "pour la première fois depuis que Barnier est en poste, il y a un risque réel d'avoir une motion de censure contre lui", souligne-t-il.

- "Mort politique" -

Un raidissement attribué par nombre d'analystes aux ennuis judiciaires de Marine Le Pen, qui à l'instar de son parti est accusée de détournements de fonds publics européens, pour un préjudice de 4,5 millions d'euros.

Les réquisitions ont été lourdes à l'encontre de Mme Le Pen: cinq ans d'emprisonnement, dont deux ferme, 300.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, ce qui signifie qu'elle deviendrait inéligible dès le prononcé du verdict, même en cas d'appel.

"C'est ma mort politique qui est réclamée", considère la candidate trois fois malheureuse à la présidentielle française, qu'une condamnation empêcherait de concourir à celle de 2027.

Alors que le RN refuse officiellement de lier une éventuelle censure à ses ennuis judiciaires, le chercheur Olivier Costa voit dans les déclarations à répétition de ses cadres une "stratégie d'agitation" médiatique.

"Si le gouvernement Barnier tombe, plus personne ne se souciera du procès des assistants parlementaires du RN, alors qu'ils sont actuellement sous le feu de la rampe", estime-t-il.

- "Chienlit" -

Le vote de la motion de censure pourrait intervenir dans la deuxième quinzaine de décembre, si le gouvernement a recours à l'article 49.3.

"Est-ce que le RN passera réellement à l'acte? Je ne sais pas", souligne toutefois le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences Po Paris, interrogé par l'AFP. Car il y aura selon lui "un coût politique" pour ceux qui feront tomber l'exécutif.

"Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d'un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit", parce qu'"il n'existe aucune majorité alternative au socle qui soutient le gouvernement", a estimé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a elle évoqué le risque d'"un scénario à la grecque" pour la France, la censure du budget pouvant selon elle plonger le pays dans une crise financière.