Routier, pêcheur, scientifique... Les voix du Brexit

Les camions arrivent via le tunnel sous la Manche au port de Calais le 25 décembre 2020, après que les conducteurs aient subi des tests Covid-19 en Angleterre, où ils étaient détenus depuis que la France a fermé ses frontières avec le Royaume-Uni dans le but d'arrêter la propagation d'une nouvelle souche de coronavirus. (François Lo Presti/AFP)
Les camions arrivent via le tunnel sous la Manche au port de Calais le 25 décembre 2020, après que les conducteurs aient subi des tests Covid-19 en Angleterre, où ils étaient détenus depuis que la France a fermé ses frontières avec le Royaume-Uni dans le but d'arrêter la propagation d'une nouvelle souche de coronavirus. (François Lo Presti/AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

Routier, pêcheur, scientifique... Les voix du Brexit

  • "Nous allons apprendre qu'une frontière marche dans les deux sens" souligne un entrepreneur
  • Une chercheuse explique que la fin de la période de transition du Brexit va par ailleurs créer un "gros problème" pour le financement de la recherche britannique, amplement subventionnée par l'UE

LONDRES : Ils transportent des marchandises vers le Royaume-Uni, exportent vers l'Union européenne ou recrutent des chercheurs...  Rencontre avec six personnes dont le quotidien sera directement concerné par le Brexit.

Dimitar Velinov, chauffeur routier

Après des années sur la route, le chauffeur routier bulgare Dimitar Velinov, 74 ans, prédit de longues files d'attente à la frontière britannique à partir du 1er janvier.

"Pour moi le Brexit signifie un chaos logistique qui va perturber notre travail", explique-t-il dans le garage de son employeur, Eurospeed, qui emploie plus de 300 chauffeurs près de Sofia. "Je transporte des marchandises à travers l'Union européenne et pour moi c'est important de pouvoir faire mon traval sans avoir à attendre un ou deux jours aux frontières".

Le Brexit constitue une difficulté de plus pour la traversée de la Manche, déjà rendue compliquée pour les routiers par les tentatives des migrants de se rendre illégalement au Royaume-Uni dans les remorques des camions.

Pour éviter de lourdes amendendes, Dimitar Velinov confie ne pas fermer l'oeil quand il attend d'embarquer au port français de Calais.

Sam Crow, pêcheur

"90% des pêcheurs veulent sortir" de l'Union européenne, résume Sam Crow, un pêcheur de 26 ans à Scarborough, dans le nord de l'Angleterre.

Selon lui, le secteur pourrait connaître un renouveau grâce aux changements dans les quotas, jusqu'alors imposés par l'Union européenne, après des décennies de déclin.

"Avant, le port était plein de monde qui venait accueillir les gars et les aider" à leur retour, raconte-t-il. "Ce n'est plus le cas maintenant. On n'intéresse plus personne".

Il dit avoir apprécié voir les négociateurs britanniques défendre son secteur dans les dernières heures des discussions avant l'annonce d'un accord post-Brexit avec Bruxelles, particulièrement difficile sur la pêche: "Ils se sont battus pour nos quotas".

Au final, l'accord prévoit une période de transition jusqu'en juin 2026, à l'issue de laquelle les pêcheurs européens auront progressivement renoncé à 25% de leurs prises, bien moins que ce qu'espéraient les Britanniques. Mais ces derniers pourront continuer à exporter sans droits de douanes vers l'UE, un point important pour Sam Crow, qui envoie les crabes qu'il attrape vers le marché européen.

Greg McDonald, entrepreneur

"Ca fait trois ans que le Brexit a un impact sur notre activité", déplore Greg McDonald, patron de Goodfish, une PME qui produit des pièces de plastiques pour l'industrie automobile, médicale, électronique.

"On a des clients qui n'appellent plus pour demander des estimations" et "j'ai fermé une usine en mars parce qu'un client américain a fermé ses opérations au Royaume-Uni", détaille-t-il.

Son entreprise est située au cœur des Midlands, à Cannock (centre de l'Angleterre) mais est très dépendante de l'UE vers laquelle il exporte une large part de sa production. Si Londres et Bruxelles ont fini par signer un accord de libre-échange permettant d'éviter droits de douanes et quotas, l'incertitude aura duré jusque dans les tous derniers jours et des contrôles douaniers vont de toute façon alourdir les procédures.

"Cela nous a probablement coûté un demi million de livres (autour de 540 millions d'euros) et la suppression de 20 emplois", sur un total de 110, ajoute-t-il.

Seul avantage: il a déjà racheté une entreprise dans le pays pour "diluer (sa) part d'exportations", et "le Brexit pourrait me donner l'opportunité d'acquérir des entreprises (affaiblies) à un prix intéressant".

Mais pour lui, "le Brexit n'a jamais été une bonne nouvelle pour l'économie britannique. C'est un projet politique". Si le Premier ministre Boris Johnson a fait une campagne pro-Brexit promettant de "reprendre le contrôle" de la frontière et des lois britanniques, "nous allons apprendre qu'une frontière marche dans les deux sens".

Pascal Aussignac, restaurateur

"Je suis devenu citoyen britannique mais l'entreprise à laquelle j'ai dédié deux décennies de ma vie n'est plus en sécurité ici et j'ai peur de l'avenir", déplore Pascal Aussignac, chef français installé depuis 22 ans à Londres, et co-propriétaire de six restaurants allant de la table étoilée Michelin au bistrot.

"2021 pourrait s'avérer pire que 2020. Est-ce que nous allons survivre? C'est la grande question", prévient le restaurateur. Cette année, il a déjà subi le choc de la pandémie de coronavirus qui la contraint à fermer des mois durant.

Si finalement il n'y aura pas de droits de douanes sur les produits qu'il importe, il sent déjà les effets du Brexit. Les employés venus des quatre coins d'Europe dont il a besoin en cuisines et en salle commencent déjà à manquer: "les Britanniques ne travaillent pas dans la restauration".

Quant aux produits du terroir qui sont l'essence de ses menus gascons ou provençaux, "je n'ai aucune idée des délais de livraison" après le 1er janvier.

Craignant des perturbations à la frontière, surtout si les négociations avec Bruxelles avaient échoué, il s'est préparé en accumulant des stocks de magrets, cassoulets ou autres fromages en cas de perturbations à la frontière. Il étudie aussi en plan B les fournisseurs "Made in Britain".

Tara Spires-Jones, universitaire

La neuroscientifique Tara Spires-Jones, de l'Université d'Edimbourg, s'inquiète pour la collaboration internationale entre laboratoires, que l'appartenance à l'Union européenne "avait vraiment facilité".

"Avec les changements de réglementation, ce sera plus difficile d'échanger des tissus cérébraux relève celle qui est aussi directrice de l'Institut britannique de recherche sur la démence.

"Dès le premier jour, on aura aussi plus de difficultés à commander du matériel", prévient-elle. 

La chercheuse explique que la fin de la période de transition du Brexit va par ailleurs créer un "gros problème" pour le financement de la recherche britannique, amplement subventionnée par l'UE. "Dans mon université, entre 20% et 30% des fonds de recherche proviennent de l'UE" et rien n'est pour l'instant prévu pour remplacer ce financement, explique-t-elle.

Même si "personne ne sera viré au premier jour du Brexit", certains contrats des dix personnes qu'elle emploie ne pourront pas être renouvelés.

"Sur le long terme, la perte de la liberté de mouvement va aussi compliquer le recrutement d'étudiants étrangers" et entraîner une fuite des cerveaux, se désole Mme Spires-Jones, qui cite le cas de cette doctorante européenne qu'elle souhaitait recruter, mais qui a préféré prendre un poste ailleurs "à cause de l'incertitude liée au Brexit".

Wendy Williams, propriétaire en Grèce

Wendy Williams, Britannique de 62 ans, a l'impression que le Brexit lui a "volé sa nationalité européenne". A partir du 1er janvier, Wendy et son mari ne pourront plus se rendre aussi librement qu'avant dans leur maison située sur l'île grecque de Kefalonia, achetée en 2018 avec toutes leurs économies, en prévision d'une retraite au soleil.

Sauf titre de séjour ou visa longue durée, les Britanniques ne pourront désormais visiter l'Union européenne que 90 jours au total par six mois. "On va devoir calculer tous les jours, y compris ceux qu'on passe ailleurs dans l'Union européenneé", se désole-t-elle.

"Nous avions prévu de passer plus de temps en Grèce", mais "nous pourrons seulement y passer 25% de l'année maximum" et de manière "moins spontanée", regrette-t-elle.

Alors qu'elle travaille encore pour au Royaume-Uni, où se trouve aussi son père âgé, Wendy Williams ne se voit se lancer dans la procédure "chère et complexe" pour obtenir des visas de deux ans pour toute la famille, dont la taille varie souvent, en raison de son statut de famille d'accueil.

"Je suis déterminée à ne pas vendre notre maison en Grèce", affirme Mme Williams, "mais ça va être difficile d'en profiter comme nous l'espérions".

 


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
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  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
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  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.