DUBAÏ: Le groupe Chalhoub, LVMH, EMAAR, Majid Al Futtaim et Al Dar ont signé un accord de partenariat vert intitulé «Unité pour le changement». L'événement a eu lieu durant la Fête nationale des Émirats arabes unis (EAU) et lors de la COP28 organisée cette année aux Émirats.
«Nous créons une "unité pour le changement", quoi de mieux pour initier le changement que le jour de l'Union [des Émirats]. La COP28 concerne le développement durable et l'échange d'idées novatrices, mais nous avons aussi besoin de petites idées qui contribuent à faire changer les choses», a déclaré le président du groupe Chalhoub, Patrick Chalhoub, à Arab News en français.
«Nous sommes unis pour le changement afin d'embarquer dans ce voyage que nous avons commencé il y a quinze ans avec le groupe Chalhoub», a-t-il ajouté.
Les leaders du commerce de détail et des fournisseurs de style de vie intégrés aux EAU, le groupe Chalhoub, LVMH et Majid Al Futtaim ainsi que les promoteurs immobiliers EMAAR et Aldar se sont engagés en faveur des enjeux de durabilité, afin de donner l’exemple dans le secteur de l’industrie. Leur engagement s’inscrit dans les objectifs nets zéro 2050 des EAU.
"Unity for Change" est axé sur des domaines clés tels que l'efficacité énergétique, les énergies propres, l'écoconception, l'eau et la gestion des déchets, inscrit dans un engagement envers la responsabilité environnementale.
«La durabilité est un grand objectif, mais aucune entreprise ne peut la réaliser seule. Pouvoir partager des pratiques, travailler ensemble, partager des talents, des ressources et se mettre mutuellement au défi, cela permet de tirer le meilleur parti du système. Aucune entreprise ne peut le faire seule», a affirmé Ahmed El Shamy, directeur général de Majid Al Futtaim Properties.
«Chez Majid Al Futtaim, nous ne considérons jamais la durabilité comme un compromis, mais plutôt comme un atout. Nous avons levé plus de 5 milliards de dollars de dette, en termes de financement vert», a ajouté El Shamy. Les actions en matière de développement durable constituent des leviers commerciaux, en plus de disposer de ressources adéquates, d'un programme prospectif et d'objectifs de mise en œuvre.
«Le défi est la capacité à aller plus vite avec ce type de partenariats et à imposer des actions et des réglementations contribuant à faire avancer le programme et à orienter les investissements vers la R&D liée à l'eau», a expliqué El Shamy à Arab News en français. Faire avancer le programme de durabilité nécessite la participation de divers acteurs, pas seulement du secteur privé. Les gouvernements, les autorités réglementaires, les institutions de financement et les entreprises doivent tous soutenir les partenariats verts.
«La finance verte et le secteur financier doivent également aider en fournissant un accès à des sukuk verts, à des obligations. Il y a beaucoup d'objectifs liés à des prêts durables pour lesquels nous devons tous nous engager», a ajouté le PDG de MAF Properties.
«Dans les périodes difficiles, la durabilité passe au second plan», a pour sa part souligné Antoine Arnault, responsable de l'image et de l'environnement chez LVMH. Le groupe français a réaffirmé ses objectifs en matière de décarbonation, conformément à l'Accord de Paris, visant à réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation énergétique d'ici à 2026 et de 55 % les émissions de gaz à effet de serre de son Scope 3 par unité de valeur ajoutée d'ici à 2030.
Pour les groupes signataires de l’accord de partenariat, les défis potentiels pour atteindre les objectifs de durabilité résident dans la mise en place d’une bonne infrastructure (par exemple, pour la transition énergétique et les stations de recharge pour véhicules électriques), d’une gestion efficace des déchets, afin qu'ils soient séparés et traités efficacement, et de réglementations (par exemple, la réglementation des panneaux solaires et la collecte d'énergie via la distribution).
«Nos objectifs à court, moyen et long terme sont les mêmes. Nous devons absolument réduire nos émissions de CO2 et atteindre un bilan carbone net nul d'ici à 2040. Cela peut être mesuré année après année, mois après mois, action après action», a ajouté Patrick Chalhoub.
«Nous devenons plus activistes. Nous ferons partie des acteurs qui vont accélérer cette transition en collaborant avec différentes parties prenantes», a-t-il précisé.
Selon Hélène Valade, directrice du développement de l'environnement chez LVMH, les COP sont des moments importants dans les négociations internationales pour faire progresser les problèmes climatiques qui doivent être alimentés par des actions concrètes comme la signature du partenariat vert.
«Mes vingt ans d'expérience dans ce domaine m'ont toujours montré que la plus grande difficulté réside dans la transformation et le changement dans la relation que nous entretenons avec des habitudes profondément ancrées et des processus qui gouvernent nos groupes», a-t-elle déclaré à Arab News en français.
Cependant, «lorsque nous nous lançons dans ce type d'initiative, nous voyons rapidement qu'elle produit des résultats positifs. Les émissions de CO2 commencent à diminuer. La gestion de l'eau et des déchets s'améliore», a-t-elle ajouté.
Changer la conversation avec les parties prenantes locales, comme c'est le cas en termes de gestion des centres commerciaux où les détaillants sont présents, est un élément important. La relation propriétaire/locataire doit être repensée en fonction de nouveaux objectifs de durabilité.
Être capable de mesurer et de gérer individuellement la consommation d'eau et d'électricité permet de mesurer efficacement les progrès par rapport aux KPI (indicateurs clés de performance) et aux objectifs de durabilité des groupes signataires.
«Nous signons ce type de partenariat partout dans le monde. Nous avons commencé il y a un an en Chine. Aujourd’hui, aux Émirats arabes unis, nous faisons quelque chose qui a une dimension encore plus grande car nous sommes cinq partenaires engagés dans cette voie», a conclu Hélène Valade.