Tir de drone de l'armée au Nigeria: 85 civils tués, selon un bilan officiel

Un soldat nigérian range, le 21 avril 2022, des fusils récupérés sur des bandits lors de l'opération Safe Haven et de l'opération militaire de nettoyage à Jos et dans les environs, dans l'État du Plateau, au centre-nord du Nigéria (Photo, AFP).
Un soldat nigérian range, le 21 avril 2022, des fusils récupérés sur des bandits lors de l'opération Safe Haven et de l'opération militaire de nettoyage à Jos et dans les environs, dans l'État du Plateau, au centre-nord du Nigéria (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

Tir de drone de l'armée au Nigeria: 85 civils tués, selon un bilan officiel

  • Un drone de l'armée nigériane a accidentellement tué au moins 85 civils dimanche dans un village de l'État de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria
  • Le président Bola Ahmed Tinubu a également ordonné mardi l'ouverture d'une enquête après que l'armée a reconnu qu'un de ses drones visant des groupes armés avait accidentellement frappé le village de Tudun Biri

LAGOS: Un drone de l'armée nigériane a accidentellement tué au moins 85 civils dimanche dans un village de l'État de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, selon des sources officielles, ce qui constitue l'un des bombardements militaires les plus meurtriers du pays.

Le président Bola Ahmed Tinubu a également ordonné mardi l'ouverture d'une enquête après que l'armée a reconnu qu'un de ses drones visant des groupes armés avait accidentellement frappé le village de Tudun Biri, dont les habitants célébraient une fête musulmane.

L'armée n'a pas donné de chiffres sur les victimes, mais des habitants ont déclaré que 85 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, avaient été tuées.

"Le bureau de zone du nord-ouest a reçu des informations des autorités locales selon lesquelles 85 corps ont été enterrés jusqu'à présent, tandis que les recherches se poursuivent", a déclaré l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema) dans un communiqué.

La NEMA a précisé que 66 autres personnes étaient prises en charge à l'hôpital, mais que les responsables des urgences négociaient toujours avec les chefs de la communauté pour apaiser les tensions et pouvoir se rendre au village.

La plupart des victimes étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées qui célébraient la fête musulmane du Mawlid, qui commémore la naissance du prophète Mahomet.

"Ma tante, la femme de mon frère et ses six enfants, les femmes de mes quatre frères figurent parmi les morts. La famille de mon frère aîné est morte, à l'exception de son enfant en bas âge qui a survécu", a déclaré à l'AFP Idris Dahiru, un habitant du quartier.

Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices de bandits dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où les djihadistes se battent depuis plus d'une décennie.

Ce conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009.

«Indignation et chagrin»

"Le président Tinubu qualifie l'incident de très malheureux, troublant et douloureux, et exprime son indignation et son chagrin face à la perte tragique de vies nigérianes", a déclaré la présidence dans un communiqué.

L'armée a déclaré que son drone était une mission de routine qui avait "touché par inadvertance des membres de la communauté".

Plus tard, elle a déclaré que les villageois avaient été confondus avec un groupe armé présent dans la région.

"Les terroristes s'implantent délibérément dans des zones où vivent les populations civiles afin que celles-ci subissent les conséquences de leurs atrocités", a déclaré l'armée dans un communiqué.

"L'armée considère chaque décès de civil lors d’opérations comme une tragédie”.

Depuis son entrée en fonction en mai, M.Tinubu a indiqué que la lutte contre l'insécurité était l'une de ses principales préoccupations, alors qu'il cherche à attirer davantage d'investissements étrangers dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Les milices terrorisent depuis longtemps certaines régions du nord-ouest du Nigeria, opérant à partir de campements situés au cœur des forêts et lançant des raids dans les villages pour piller et kidnapper les habitants en vue d'obtenir une rançon.

Dans le nord-est, les djihadistes ont été repoussés des territoires qu'ils occupaient au plus fort du conflit, même s'ils continuent à se battre dans les zones rurales.

Les bombardements de l'armée nigériane ont déjà touché accidentellement des civils.

En septembre 2021, au moins 20 pêcheurs ont été tués et plusieurs blessés lors d'une attaque à Kwatar Daban Masara, sur le lac Tchad, dans le nord-est du pays, lorsque l'armée les a confondus avec des combattants.

En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu'un avion de chasse a frappé un camp abritant 40.000 personnes déplacées par les violences djihadistes dans la ville de Rann, près de la frontière avec le Cameroun.

L'armée nigériane avait blâmé "l'absence de marquage approprié de la zone" dans un rapport publié six mois plus tard.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.