A Gaza, la cheffe du CICR réclame une «solution politique»

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge Mirjana Spoljaric est arrivée lundi dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge Mirjana Spoljaric est arrivée lundi dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

A Gaza, la cheffe du CICR réclame une «solution politique»

  • «Nous sommes confrontés à une situation qui ne se résoudra pas par l'envoi de camions supplémentaires» d'aide humanitaire, insiste Mirjana Spoljaric
  • Plus tôt dans la journée, elle a demandé sur le réseau social X (ex-Twitter) que l'aide puisse entrer sans entrave à Gaza

GENEVE: La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, arrivée lundi dans la bande de Gaza, a dénoncé les souffrances "intolérables" de la population et réclamé une "solution politique".

Dans une vidéo envoyée aux médias, la patronne du CICR appelle à la "protection des civils" face à l'"échec moral" de la communauté internationale.

"Le CICR fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider à soulager et à réduire les souffrances, mais nous ne pouvons pas le faire seuls. En outre, la solution n'est pas uniquement humanitaire, il faut une solution politique", souligne Mme Spoljaric.

"Nous sommes confrontés à une situation qui ne se résoudra pas par l'envoi de camions supplémentaires" d'aide humanitaire, insiste-t-elle, soulignant que les femmes, enfants et personnes âgées qu'elle a vues à Gaza "n'ont nulle part où aller".

"J'appelle les parties et tous ceux qui ont une influence à opérer une désescalade et à trouver des solutions qui ne soient pas militaires à ce qui est une immense souffrance pour les populations des deux côtés", dit-elle également.

Engagée depuis le 27 octobre dans une campagne terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, l'armée israélienne a élargi ses opérations au sol à l'ensemble de la bande de Gaza, presque deux mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas en Israël.

Lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien, quelque 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées et quelque 240 personnes enlevées, puis emmenées dans la bande de Gaza, selon les autorités. Certains des otages ont été libérés, en échange de la libération par Israël de détenus palestiniens.

Les opérations militaires israéliennes lancées à Gaza ont fait plus 15.899 morts, dont de nombreux civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

«Lueur d'humanité»

La présidente du CICR a prévu de se rendre en Israël "dans les semaines à venir", selon l'organisation, qui a été accusée d'en faire trop peu pour les otages à Gaza mais aussi pour les prisonniers palestiniens.

Lors de son déplacement à Gaza, Mme Spoljaric s'est notamment rendue dans l'hôpital européen, où les équipes médicales du CICR pratiquent des interventions chirurgicales vitales aux côtés du personnel de santé local.

"Les choses que j'y ai vues dépassent tout ce que l'on peut décrire. Ce qui m'a le plus choqué, ce sont les enfants qui ont des blessures atroces et qui ont également perdu leurs parents et n'ont personne pour s'occuper d'eux", déclare-t-elle dans la vidéo.

"J'ai rencontré des personnes qui (...) ont perdu une main ou un pied parce qu'elles ne pouvaient pas être soignées dans l'hôpital où elles étaient arrivées en premier", dit-elle.

Plus tôt dans la journée, elle a demandé sur le réseau social X (ex-Twitter) que l'aide puisse entrer sans entrave à Gaza, et réclamé que les otages soient libérés et que le CICR soit "autorisé à leur rendre visite en toute sécurité".

"La semaine dernière a offert un petit répit humanitaire, une lueur d'humanité qui a fait naître l'espoir dans le monde entier qu'il était possible de trouver une voie pour réduire les souffrances. En tant qu'acteur neutre, le CICR est prêt à soutenir de nouveaux accords humanitaires qui réduisent les souffrances et les déchirements", a-t-elle ajouté, dans un communiqué.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.