Tensions en Centrafrique à la veille des élections

La ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine, au coucher du soleil. A deux jours des élections présidentielles et législatives, la situation sécuritaire dans le pays est très tendue, les rebelles étant à moins de 100 km de la capitale. (AFP)
La ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine, au coucher du soleil. A deux jours des élections présidentielles et législatives, la situation sécuritaire dans le pays est très tendue, les rebelles étant à moins de 100 km de la capitale. (AFP)
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Tensions en Centrafrique à la veille des élections

  • Les rebelles sont pour l'heure tenus à distance de Bangui, grâce au renfort de centaines de paramilitaires russes, soldats rwandais et Casques bleus de la Mission de l'ONU en Centrafrique
  • La tenue des élections présidentielle et législatives est un enjeu majeur pour la communauté internationale, qui tente de reconstruire et maintenir une sécurité toute relative depuis 2014

BANGUI : La tension montait samedi après la mort de trois Casques bleus en Centrafrique, à la veille d'élections dans un pays contrôlé aux deux tiers par des groupes armés repassés à l'offensive contre le pouvoir du président et favori Faustin Archange Touadéra.

Toutefois, les rebelles sont pour l'heure tenus à distance de Bangui, grâce au renfort ces derniers jours de centaines de paramilitaires russes, soldats rwandais et Casques bleus de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).

La tenue des élections présidentielle et législatives est un enjeu majeur pour la communauté internationale, qui tente de reconstruire et maintenir une sécurité toute relative depuis 2014 et a investi plus de 30 millions d'euros dans l'organisation de ces scrutins.

A l'exception de plusieurs localités éloignées en province, les positions des rebelles, qui contrôlaient la grande majorité du territoire depuis le début de la guerre civile en 2013, n'ont guère bougé près de Bangui, depuis qu'ils ont annoncé le 18 décembre une offensive sur la capitale, selon les comptes rendus de l'ONU.

Cependant, vendredi, trois Casques bleus burundais de la Minusca, qui a déployé près de 11.500 hommes depuis 2014, ont été tués dans une attaque à Dékoa, à 250 km au nord de la capitale.

En plus de cette force de maintien de la paix, renforcée jeudi par 300 Casques bleus rwandais, Moscou et Kigali ont volé cette semaine au secours du pouvoir, qui accuse l'ancien président François Bozizé de mener une «tentative de coup d'Etat» à la tête de ces rebelles, ce qu'il dément.

La Russie, soutenant ouvertement depuis 2018 le gouvernement de M. Touadéra, a envoyé 300 «instructeurs militaires» --en fait des paramilitaires de société privées russes de sécurité-- en renfort de centaines de leurs pairs déployés depuis plus de deux ans.

Le Rwanda, lui, a dépêché lundi des soldats de ses forces spéciales. «Des centaines», selon Bangui.

- Russes et Rwandais au combat -

De nombreux témoins, travailleurs humanitaires et sources sécuritaires assurent que Russes et Rwandais combattent directement sur plusieurs fronts.

Les informations remontant du terrain sont rares et polluées par d'innombrables rumeurs. Mais, en huit jours, la «marche sur Bangui» pour perturber les élections a peu progressé, à en croire les communiqués successifs de la Minusca. En tout état de cause, les combats connus, à ce jour, se déroulent à des distances situées de 80 km à 850 km de la capitale, qui demeure calme. 

En dehors des trois Casques bleus tués, aucun bilan des combats n'a été rendu public.

Des milliers de personnes ont été tuées et plus d'un quart de la population de ce pays parmi les plus pauvres du monde ont fui leur domicile depuis le début de la guerre civile, en 2013, quand une coalition à dominante musulmane, la Séléka, a renversé François Bozizé.

Les affrontements entre Séléka et milices chrétiennes et animistes anti-balaka ont fait rage, les deux camps étant accusés par l'ONU de crimes de guerre et contre l'humanité.

Depuis 2018, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, les groupes armés se disputant le contrôle des ressources tout en perpétrant sporadiquement attaques et exactions contre les civils.

L'opposition, qui présente pas moins de 15 candidats, réclame un report du scrutin, estimant que l'insécurité ne permet pas à une grande majorité des 1,8 millions d'inscrits de voter librement et sereinement en dehors de Bangui. Et accuse par avance le camp Touadéra de fraudes massives pour l'emporter dès le premier tour. 

Mais samedi, la Cour constitutionnelle a rejeté les ultimes recours pour un report.

«Il y a la décision de la Cour constitutionnelle, que je respecte, et la réalité sur le terrain, qui est que beaucoup d'électeurs ne pourront pas voter», dit à l'AFP l'ancien Premier ministre Anicet George Dologuélé, considéré comme le rival le plus sérieux de M. Touadéra et officiellement soutenu par M. Bozizé.

Pour les experts et observateurs, la légitimité des futurs élus, le chef de l'Etat comme les 140 députés, serait déjà largement mise en doute dans un pays où très peu des Centrafricains en âge de voter pourront le faire. 

Pour Thierry Vircoulon, de l'Institut français des relations internationales (Ifri), «les rebelles peuvent largement tenir plusieurs préfectures, ils n'ont pas besoin d'aller jusqu'à Bangui pour perturber les élections».

«Dans de nombreuses régions, la population ne pourra pas se rendre aux urnes», renchérit Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po à Paris.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.