RSIFF 2023: La 3e édition intitulée «Votre histoire, votre festival» s’ouvre à Djeddah

Au-delà des séances de cinéma, les festivaliers pourront profiter d’ateliers, de master class et de rencontres dans le cadre du Red Sea Souk, la plate-forme industrielle destinée à favoriser la coopération, qui permet aux cinéastes en herbe de se créer des réseaux. (Fournie)
Au-delà des séances de cinéma, les festivaliers pourront profiter d’ateliers, de master class et de rencontres dans le cadre du Red Sea Souk, la plate-forme industrielle destinée à favoriser la coopération, qui permet aux cinéastes en herbe de se créer des réseaux. (Fournie)
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Publié le Jeudi 30 novembre 2023

RSIFF 2023: La 3e édition intitulée «Votre histoire, votre festival» s’ouvre à Djeddah

  • A la 3e édition du Festival international du film de la mer Rouge, le public aura l’occasion de découvrir dix-sept longs métrages en compétition 
  • «Choisir un film saoudien pour lancer la 3e édition du festival illustre le chemin parcouru par l'industrie cinématographique en très peu de temps»

DJEDDAH: C’est aujourd’hui que commence la 3e édition du Festival international du film de la mer Rouge (RSIFF), qui se tiendra jusqu’au 9 décembre à l’hôtel Ritz-Carlton de Djeddah. 

Cette édition a pour titre «Votre histoire, votre festival». Une nouvelle fois, les œuvres projetées seront d’une grande variété, avec un large éventail des meilleures productions locales et internationales, des œuvres classiques et des films arabes contemporains, en plus de programmes professionnels liés à l'industrie cinématographique. Le public aura l’occasion de découvrir dix-sept longs métrages en compétition.

Au-delà des séances de cinéma, les festivaliers pourront profiter d’ateliers, de master class et de rencontres dans le cadre du Red Sea Souk, la plate-forme industrielle destinée à favoriser la coopération, qui permet aux cinéastes en herbe de se créer des réseaux.

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Cette édition a pour thème «Votre histoire, votre festival». (Photo fournie)

Pour cette 3e édition, le film d'ouverture sera local: il s’agira de HWJN, réalisé par le Saoudien Yasir al-Yasiri. Adapté du roman fantastique à succès destiné aux jeunes adultes d'Ibrahim Abbas, ce film raconte l'histoire d'un étonnant djinn tombé amoureux d'une humaine «alors qu’il cherchait la réalité qui se cachait derrière sa lignée royale dans un éblouissant mélange de folklore arabe et de l’univers mystérieux des djinns», précise le festival sur Instagram. Cette production a pour vedettes Baraa Alem, Nour Alkhadra, Naif Aldaferi, Alanoud Saoud, Mohsen Mansour et Shaimaa al-Tayeb.

Une «croissance cinématographique régionale»

Lors de la conférence de presse du lancement de la 3e édition, Mohammed al-Turki, PDG de la Fondation du film de la mer Rouge, avait déclaré: «Choisir un film saoudien pour lancer la 3e édition du festival illustre le chemin parcouru par l'industrie cinématographique en très peu de temps. En tant que cinéaste saoudien, je considère que c'est un moment fondateur. Nous nous sentons à la fois enthousiastes et humbles d'être au cœur de la croissance cinématographique régionale en offrant une plate-forme internationalement reconnue.»

Le cinéaste australien Baz Luhrmann, réalisateur de Moulin Rouge, de Gatsby le Magnifique ou, plus récemment, d’Elvis, présidera le jury de la compétition de longs métrages du festival. Il sera assisté des comédiens suivants: le Suédo-Américain Joel Kinnaman, l’Indienne Freida Pinto, l’Égyptienne Amina Khalil et l’Espagnole Paz Vega, ainsi que la critique saoudienne Hanna al-Omair.

Le jury des courts métrages est composé quant à lui de la cinéaste et critique saoudienne Hana Alomair, de l’acteur franco-marocain Assaâd Bouab et du réalisateur turc Fatih Akin.

Parmi les invités, mentionnons l’acteur indien Ranveer Singh, l’actrice américaine Diane Kruger et l’acteur saoudien Abdallah al-Sadhan, qui se verront remettre des prix d’honneur. D’autres célébrités hollywoodiennes telles que Will Smith, Sharon Stone ou Michelle Rodriguez fouleront également le tapis rouge.

La programmation comprend aussi la – très attendue – catégorie intitulée «Chefs-d’œuvre du monde», qui s’annonce particulièrement riche, avec des films du monde entier réalisés par un groupe prestigieux de réalisateurs internationaux.

La liste présente un ensemble de films parmi les plus attendus, tous projetés pour la première fois dans le monde arabe, en plus de la projection du film biographique Ferrari du réalisateur Michael Mann lors de la cérémonie de clôture. Cette œuvre évoque l'ancien champion de course automobile Enzo Ferrari. D’autres films internationaux seront projetés pour la première fois en salles, comme Priscilla et Origine, une histoire tragique inspirée d’un roman de science-fiction, ou Silent Night. La liste comprend aussi les courts métrages Ma poupée et Femme du président.

La catégorie «Arabes magnifiques» vise à soutenir les réalisateurs arabes. Elle est particulièrement éclectique cette année avec les films Hajjan, Fever Dream, Naga, Yesterday After Tomorrow, Khaled el-Sheikh: Between the Thorns of Art and Politics.

Le festival accueillera également des groupes de discussion avec le cinéaste tunisien Kaouther Ben Hania, la costumière australienne Catherine Martin, l'acteur tunisien Dhafer el-Abidine, le réalisateur et star de la télévision indienne Karan Johar, l'actrice égyptienne Yasmine Sabri, l’actrice de Bollywood Ranveer Singh ainsi que les frères cinéastes saoudiens Faris et Sohayb Godus.


Mohammed al-Turki assiste à la première de « Mission : Impossible - The Final Reckoning » à Cannes

Mohammed Al-Turki portait pour l'occasion un ensemble Berluti bleu nuit. (Fourni)
Mohammed Al-Turki portait pour l'occasion un ensemble Berluti bleu nuit. (Fourni)
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  • Le producteur de films saoudien Mohammed Al-Turki a foulé le tapis rouge mercredi, à l'occasion de la première de « Mission : Impossible – The Final Reckoning », lors de la 78e édition du Festival de Cannes

DUBAÏ : Le producteur de films saoudien Mohammed Al-Turki a foulé le tapis rouge mercredi, à l'occasion de la première de « Mission : Impossible – The Final Reckoning », lors de la 78e édition du Festival de Cannes.

M. Al-Turki, ancien PDG du Festival international du film de la mer Rouge, s’est distingué sur le tapis rouge avec une tenue signée Berluti. Pour l’occasion, il arborait un smoking trois pièces en satin et laine Super 200s à micro motifs, dans un élégant bleu nuit. Il avait assorti son nœud papillon et sa chemise en coton à la teinte de son costume, complétant l’ensemble avec des mocassins noirs en cuir verni. 

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M. Al-Turki a posé pour des photos aux côtés de l'actrice égyptienne Yousra avant la projection du film. (Getty Images)

Avant la projection, il a partagé le tapis rouge avec la célèbre actrice égyptienne Yousra.

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L'acteur américain Greg Tarzan Davis, l'actrice américaine Angela Bassett, l'acteur et producteur américain Tom Cruise, l'actrice française Pom Klementieff, le réalisateur et scénariste américain Christopher McQuarrie quittent la salle après la projection du film 'Mission : Impossible - The Final Reckoning' lors de la 78ème édition du Festival de Cannes à Cannes. (Getty Images)

« Mission : Impossible - The Final Reckoning » met en scène Tom Cruise, Hayley Atwell et Ving Rhames, et poursuit l'histoire du film « Dead Reckoning - Part One », sorti en 2023. La suite suit Ethan Hunt et son équipe dans leur lutte contre l'Entité, une IA malveillante qui menace la sécurité mondiale. Le précédent volet n'ayant pas eu de succès au box-office, ce chapitre est considéré comme une sortie cruciale pour la franchise.

La sortie du film est prévue pour le 22 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Hoda Barakat, lauréate du Zayed Book Award et porte-voix des oubliés

Née à Beyrouth, Hoda Barakat vit en France depuis 1989. Son œuvre, publiée notamment chez Actes Sud, a été récompensée à maintes reprises: Prix Naguib Mahfouz en 2000, Prix Al-Owais en 2017 pour l’ensemble de son œuvre, et Prix international de la fiction arabe en 2019 pour Le Cours de l’amour et de la mort. (AFP)
Née à Beyrouth, Hoda Barakat vit en France depuis 1989. Son œuvre, publiée notamment chez Actes Sud, a été récompensée à maintes reprises: Prix Naguib Mahfouz en 2000, Prix Al-Owais en 2017 pour l’ensemble de son œuvre, et Prix international de la fiction arabe en 2019 pour Le Cours de l’amour et de la mort. (AFP)
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  • Son écriture naît d’un processus d’écoute intérieure, elle ne commence pas un roman avec une trame claire, mais avec une voix
  • Les histoires se construisent au fil des pages, comme des révélations, dans une langue qui épouse les failles et les silences

PARIS: Ouvrir un livre de l’écrivaine franco-libanaise Hoda Barakat, c’est comme entrer dans un lieu étrange, atypique.

Aller vers l’inconnu à la rencontre de personnes que nous côtoyons tous les jours sans les voir ni les entendre.

Partager des vies, des quotidiens que nous nous efforçons d’ignorer – par dégoût, par superstition ou par peur d’y reconnaître, en miroir, l’être humain que nous sommes, à l’état brut.

Cet être que nous tentons d’enfouir sous les couches de diplômes, de réussites professionnelles ou sociales, mais que la plume de Barakat met à nu avec une intensité captivante.

 


A Cannes, les plans de Trump pour sauver Hollywood font grincer des dents

Donald Trump veut sauver un Hollywood "mourant à une vitesse fulgurante" en imposant des droits de douane de 100% sur les films produits à l'étranger. Mauvaise idée répondent unanimement les représentants de l'industrie américaine du cinéma présents au Festival de Cannes. (AFP)
Donald Trump veut sauver un Hollywood "mourant à une vitesse fulgurante" en imposant des droits de douane de 100% sur les films produits à l'étranger. Mauvaise idée répondent unanimement les représentants de l'industrie américaine du cinéma présents au Festival de Cannes. (AFP)
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  • "Je ne vois aucun avantage à ce qu'il essaie de faire. C'est quelque chose qui pourrait vraiment nous faire du mal", estime Scott Jones, patron du distributeur Artist View Entertainment
  • "Beaucoup de gens sont sans travail en ce moment et cela ne va pas améliorer les choses", poursuit le producteur, qui présente sur la Croisette une épopée sur la guerre civile américaine tournée dans l'Etat du Tennessee

CANNES: Donald Trump veut sauver un Hollywood "mourant à une vitesse fulgurante" en imposant des droits de douane de 100% sur les films produits à l'étranger. Mauvaise idée répondent unanimement les représentants de l'industrie américaine du cinéma présents au Festival de Cannes.

"Je ne vois aucun avantage à ce qu'il essaie de faire. C'est quelque chose qui pourrait vraiment nous faire du mal", estime Scott Jones, patron du distributeur Artist View Entertainment, rencontré par l'AFP au Marché du film.

"Beaucoup de gens sont sans travail en ce moment et cela ne va pas améliorer les choses", poursuit le producteur, qui présente sur la Croisette une épopée sur la guerre civile américaine tournée dans l'Etat du Tennessee.

Les grands studios hollywoodiens, plusieurs syndicats professionnels de l'audiovisuel américain mais aussi les "ambassadeurs spéciaux" de Trump pour le cinéma, les acteurs Jon Voight et Sylvester Stallone, ont publié mardi une lettre remerciant le président pour son "soutien" mais lui demandant plutôt des avantages fiscaux pour tourner des films et des séries aux Etats-Unis. "Plus de 80 pays offrent des incitations fiscales à la production et, par conséquent, de nombreuses productions qui auraient pu être tournées aux USA se sont plutôt installées ailleurs", argumentent-ils.

Quel meilleur exemple de ce phénomène que "Mission: Impossible - The Final Reckoning" avec Tom Cruise, plus grand film américain projeté à Cannes, tourné principalement en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud.

"Inapplicable" 

"Les films hollywoodiens sont réalisés partout dans le monde," confirme Louise Lantagne, directrice de Quebecreatif, qui soutient l'industrie cinématographique canadienne.

Les productions américaines migrent vers le Canada depuis des décennies "parce que nous sommes moins chers et que nous avons des crédits d'impôt, d'excellentes installations et des véritables techniciens de talent", ajoute-t-elle.

"Bien sûr, ce sera l'enfer si (les droits de douane) sont mis en place," prophétise Louise Lantagne, mais "pour le moment, ce n'est qu'un tweet - même si tout le monde est vraiment stressé par ces déclarations."

Beaucoup, comme Monique White, agent commercial du distributeur California Pictures, pensent que la mesure est "inapplicable" et que Trump laissera retomber l'idée.

C'est "légalement et techniquement impossible sans changer la loi, ce qui ne semble pas probable", explique-t-elle.

D'autres craignent toutefois qu'il ne soit trop tard.

"Il nous tue" 

Cette simple menace est déjà "catastrophique en terme de confiance", affirme ce producteur vétéran, deux fois électeur de Trump, mais préférant conserver l'anonymat. "Les investisseurs, particulièrement étrangers, ne veulent pas se brûler les ailes sur le long terme. Il (Trump) nous tue", lâche-t-il.

Même si le président américain parvenait à faire appliquer cette mesure, Louise Lantagne soutient que décider ce qui est ou non un film américain serait un "cauchemar bureaucratique" car les financements et les compétences sont internationalisées.

Sylvain Bellemare, qui a remporté l'Oscar du montage sonore pour "Premier Contact" de Denis Villeneuve en 2017, l'illustre avec deux exemples récents. "Splitsville" avec Dakota Johnson, pour lequel il est présent à Cannes cette année, a été "entièrement tourné au Québec" mais avec de l'argent américain. Et l'an dernier, Novocaïne, distribué par Paramount, a été tourné en Afrique du Sud et post-produit au Québec, alors que l'intrigue se déroule à San Diego. Les producteurs américains "n'ont plus l'argent nécessaire pour tourner aux États-Unis comme ils le faisaient en Californie, c'est tellement cher", conclut-il.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a doublé non sans mal les allégements fiscaux pour l'industrie du cinéma à 750 millions de dollars annuel (670 millions d'euros) pour freiner la fuite - une somme que White qualifie de "toujours beaucoup trop petite".