PARIS : Les premières doses de vaccin sont arrivées samedi dans l'Union européenne à la veille du démarrage dans les 27 États membres des campagnes de vaccination contre le Covid-19, dont le variant britannique est détecté dans de plus en plus de pays dans le monde.
La pandémie a fait au moins 1.750.780 morts et contaminé presque 80 millions de personnes, selon les dernières données officielles compilées samedi par l'AFP.
Plus de 25 millions de cas (543.993 décès) ont été recensés en Europe, zone la plus touchée, et celle où le virus se propage le plus vite (250.000 nouvelles contaminations quotidiennes).
La Russie, quatrième pays le plus touché, a ainsi passé samedi la barre des trois millions de cas. Les autorités excluent pour l'instant tout confinement national.
Les États-Unis restent le pays le plus touché, tant en nombre de morts (330.279) que de cas (18.761.363).
Premiers vaccins dans l'UE
Après le Royaume-Uni, les États-Unis, le Mexique et nombre d'autres pays, la vaccination débutera dimanche dans l'UE, dont les régulateurs ont autorisé lundi le vaccin Pfizer-BioNtech.
En Italie, pays européen le plus endeuillé (plus de 71.000 morts), 9.750 vaccins escortés par les carabiniers ont été livrés à l'hôpital Spallanzani de Rome samedi matin. La première personne vaccinée en Italie sera une infirmière de cet établissement, Claudia Alivernini, 29 ans.
"Nous allons retrouver notre liberté et nous pourrons recommencer à nous embrasser", s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.
Face à une flambée de contaminations, l'Italie s'était reconfinée avant même les fêtes de Noël, comme l'Irlande.
En France, 19.500 doses sont arrivées à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne. Des employés masqués portant des gants de protection spéciaux contre le froid (le remède est conservé à -70°C) ont transféré les boîtes dans des réfrigérateurs spéciaux.
"C'est historique, il s'agit des toutes premières doses", s'est réjoui le chef du pôle pharmacie hospitalière des Hôpitaux de Paris, Franck Huet.
En Allemagne, le ministre de la Santé Jens Spahn a salué "un jour plein d'espoir" pour son pays "et aussi pour l'Europe", car ce vaccin "est la clef qui nous permettra de nous réapproprier nos vies". "L'automne, l'hiver et Noël de l'an prochain ne devraient plus être placés sous le signe de cette pandémie", a-t-il espéré.
Reconfinements en série
Comme l'Italie, l'Autriche a confiné sa population samedi, au lendemain de Noël. Les commerces non essentiels, l'hôtellerie et la restauration seront fermés et la population soumise à un "couvre-feu" qui s'appliquera "toute la journée" jusqu'au 24 janvier, selon le gouvernement.
Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70.000 morts, des confinements locaux ou des restrictions contraignantes sont entrés en vigueur pour des millions de personnes.
L'Ecosse continentale passe toute entière au niveau d'alerte maximal, revenant à un quasi-confinement (commerces non essentiels fermés, déplacements non essentiels interdits), comme l'Irlande du Nord.
En Angleterre, six millions de personnes dans le Sud et l'Est reviennent aussi à un confinement, qui y concerne désormais 24 millions de personnes au total.
Le pays a vu les contaminations s'envoler ces dernières semaines, avec notamment l'apparition d'une nouvelle souche que les autorités disent "hors de contrôle".
Selon une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), ce nouveau variant du coronavirus est "50% à 74%" plus contagieux que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d'hospitalisations et de morts en 2021 qu'en 2020.
Des cas confirmés du variant britannique ont été signalés en Espagne (quatre cas) et au Japon (sept cas), après déjà l'annonce vendredi de personnes contaminées en France, en Allemagne et au Liban.
Après l'annonce de la découverte de ce variant, l'inquiétude avait poussé des dizaines de pays - nombre d'entre eux appliquent toujours la mesure - à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni, semant le chaos dans son approvisionnement.
La réglisse comme remède
En Chine, où l'OMS avait pour la première fois signalé le nouveau coronavirus il y a un an, le Parti communiste s'est félicité vendredi soir de son "rôle décisif (...) qui a permis une victoire glorieuse extrêmement extraordinaire dans cette année extrêmement inhabituelle", selon l'agence nationale Chine nouvelle.
Cette auto-congratulation chinoise précède de quelques jours l'arrivée dans le pays d'une équipe de l'OMS pour enquêter sur les origines du virus, et en particulier essayer de comprendre comment il est passé de l'animal à l'homme.
L'Asie (près de 215.000 morts et 13,7 millions de cas) reste loin des records européens ou américains, mais plusieurs pays connaissent une résurgence de contaminations.
Le Japon signalait samedi un nouveau record quotidien de contaminations à Tokyo, à presque un millier.
Et en Thaïlande, une flambée de cas partie il y a 10 jours d'un marché aux fruits de mer près de Bangkok - la première depuis plusieurs mois - concernait samedi 1.500 personnes et 33 des 76 provinces du pays, selon les autorités.
Au Turkménistan, pays reclus et autoritaire d'Asie centrale qui assure être épargné par la pandémie, le fantasque président Gourbangouly Berdymoukhamedov a assuré que la réglisse pouvait servir de remède contre le coronavirus. Le Turkménistan dispose "de réserves suffisantes" de réglisse, selon le président.