Cinq sujets à suivre à la COP28

La COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, s'ouvre jeudi à Dubaï. (AFP)
La COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, s'ouvre jeudi à Dubaï. (AFP)
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Cinq sujets à suivre à la COP28

  • Tous les regards seront tournés vers les termes adoptés sur la transition énergétique, des énergies fossiles vers les renouvelables
  • Des groupes d'experts estiment que le monde doit investir plus de 3.000 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques

WASHINGTON: Records de températures, inondations catastrophiques dans la Corne de l'Afrique, ou encore incendies dévastateurs dans les forêts du Canada: face aux conséquences du changement climatique, les dirigeants du monde sont appelés, plus que jamais, à des réponses collectives fortes.

Voici cinq choses à suivre à la COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, qui s'ouvre jeudi à Dubaï.

Transition énergétique

Tous les regards seront tournés vers les termes adoptés sur la transition énergétique, des énergies fossiles vers les renouvelables. Une transition cruciale pour réussir à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

Lors de la COP26, à Glasgow en 2021, les parties s'étaient accordées sur une réduction de la part du charbon. Depuis, les activistes et certains gouvernements poussent pour que le pétrole et le gaz soient à leur tour nommés - mais la formulation exacte reste à trouver.

Les attentes tourneront également autour des engagements des pays à tripler leurs capacités en énergies renouvelables d'ici 2030 - un objectif soutenu récemment par le G20, puis réitéré par les Etats-Unis et la Chine dans une déclaration commune au début du mois - et à doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique.

Idéalement, ces engagements prendraient la forme d'une réponse à un bilan technique de l'accord de Paris publié début septembre, ayant mis en lumière les efforts hautement insuffisants réalisés jusqu'ici.

Les Etats-Unis, deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre

Les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, se sont engagés à réduire de moitié leurs émissions d'ici 2030 par rapport à 2005, mais les mesures prises jusqu'à présent ne permettront pas, pour le moment, d'atteindre cet objectif, selon des analystes.

Combien d'émissions?

En 2021, les Etats-Unis ont émis 6,28 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (équivalent C02), selon les données de l'Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, via l'outil Climate Watch.

Les Etats-Unis sont actuellement le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre en valeur absolue, derrière la Chine.

Mais en prenant en compte les émissions historiques, c'est-à-dire cumulées depuis 1850, ils restent en tête.

Dans le pays, ces émissions ont atteint leur pic en 2007 et sont en baisse depuis.

D'où viennent les émissions?

Les transports représentent le secteur économique émettant le plus de gaz à effet de serre (28% en 2021), selon l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

Ils sont suivis par la production d'électricité, qui représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre du pays, puis par l'industrie (23%), les secteurs commercial et résidentiel (13%) et enfin l'agriculture (10%).

En 2022, environ 60% de la production électrique des Etats-Unis provenait de centrales à gaz (40%) ou à charbon (20%), les plus émettrices, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie. Le reste venait des énergies renouvelables (21,5%) et du nucléaire (18%).

Quels objectifs de réduction?

En 2021, le président Joe Biden a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005.

Un objectif pris dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat et qui doit permettre à la première économie mondiale d'atteindre ensuite la neutralité carbone d'ici 2050.

Dans le secteur énergétique spécifiquement, Joe Biden veut que la production d'électricité atteigne la neutralité carbone en 2035.

Quelles avancées?

L'administration du président démocrate a récemment adopté plusieurs lois aux conséquences importantes.

D'abord, en novembre 2021, un grand plan de modernisation des infrastructures comprenant par exemple la construction d'un réseau de bornes de rechargement pour véhicules électriques.

Puis, à l'été 2022, l'"Inflation Reduction Act" (IRA) et ses 370 milliards de dollars dédiés à l'environnement. Ce projet pharaonique de transition énergétique doit libérer les investissements dans les énergies propres.

Le gouvernement a également agi sur le plan réglementaire, via l'Agence de protection de l'environnement. Il a par exemple annoncé un plan visant à réduire les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière, ou à obliger certaines centrales à capter la majorité de leurs émissions de CO2 à partir de 2030.

Mais selon un récent rapport du Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE), les Etats-Unis n'atteindront pas, en l'état actuel des choses, leurs objectifs de réduction des émissions pour 2030.

Selon une analyse du Rhodium Group en mars, les deux lois de l'administration Biden (infrastructures et IRA) mettent les Etats-Unis sur une trajectoire de réduction des émissions de 32 à 42% d'ici 2030, encore loin de l'objectif de 50%.

Toujours selon ce rapport, cet objectif reste toutefois toujours atteignable, quoique difficilement, si des mesures additionnelles ambitieuses sont prises par les agences fédérales et les Etats américains.

Fonds «pertes et dommages»

La percée majeure de la COP27 à Charm-el-Cheikh, en Egypte, a été la création d'un fonds destiné à compenser les "pertes et dommages" des pays particulièrement vulnérables face aux désastres climatiques, et moins responsables historiquement des émissions de gaz à effet de serre.

Mais la mise en œuvre de ce nouveau fonds se révèle complexe, et les négociations patinent depuis un an. Parmi les questions à régler: qui doit payer? Qui en bénéficiera? Qui doit être chargé de sa gestion?

Finance climat 

Des groupes d'experts estiment que le monde doit investir plus de 3.000 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques. Mais jusqu'ici, les pays développés en sont loin, qu'il s'agisse des investissements pour la transition énergétique ou l'adaptation face aux conséquences du changement climatique.

En 2009, les pays riches, principaux émetteurs et responsables historiques de la crise climatique, avaient promis d'atteindre 100 milliards de dollars par an pour les pays plus pauvres, et ce en 2020. Un but finalement "probablement" atteint l'année dernière, avec deux ans de retard, selon l'OCDE.

La COP28 devrait aussi poser les jalons d'un nouvel objectif de financement pour succéder aux 100 milliards, même si les parties ne sont pas obligées de prendre une décision cette année.

Méthane et systèmes alimentaires 

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, deuxième plus gros contributeur au changement climatique après le CO2, mais ayant reçu beaucoup moins d'attention jusqu'à présent.

La Chine, les Etats-Unis, et les Emirats arabes unis doivent organiser conjointement un sommet sur le méthane et les autres gaz à effet de serre, outre le CO2, durant la COP28. Il pourrait entraîner un durcissement d'un engagement pris en 2021 de réduire d'au moins 30% les émissions de méthane par rapport à 2020.

La COP28 sera par ailleurs la première à se concentrer autant sur les systèmes alimentaires mondiaux, responsables d'environ un tiers des gaz à effet de serre émis. La production alimentaire et son acheminement sont en conséquence menacés par les sécheresses, entre autres catastrophes climatiques.

La Chine, premier pays émetteur de gaz à effet de serre

Aucun pays n'émet plus de gaz à effet de serre que la Chine, faisant de la stratégie climatique du pays l'une des plus importantes pour limiter l'élévation des températures.

Combien d'émissions ?

En 2021, la Chine a émis 14,3 milliards de tonnes équivalent CO2, selon les données de l'Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, via l'outil Climate Watch.

Ce chiffre fait de la Chine le premier émetteur mondial actuel. En prenant en compte les émissions cumulées des pays à travers le temps, la Chine arrive deuxième, derrière les Etats-Unis.

Il n'y a pas de "scenario plausible" qui limite le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle sans la Chine, affirme pragmatiquement l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

D'où viennent les émissions ?

Le charbon est la source de la moitié des émissions de CO2 de la Chine, qui génère grâce à lui 60% de son électricité, selon l'AIE.

L'industrie est responsable de 36% des émissions de CO2 tandis que les transports y contribuent à hauteur de 8% et la construction 5%.

La Chine installe de nouvelles capacités d'énergies renouvelables à un rythme record, notamment solaires, mais elles n'ont jusqu'ici fait que répondre à la demande croissante d'électricité, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas remplacé des capacités fossiles.

L'année 2024 pourrait être celle du basculement: selon une étude du site Carbon Brief, l'augmentation des capacités installées et le rebond prévu de la production hydroélectrique devraient "faire baisser la production d'électricité à partir de combustibles fossiles et les émissions de CO2" de la Chine à partir de 2024.

Quels objectifs de réduction ?

En 2020, le président chinois Xi Jinping a promis que son pays essaierait d'atteindre son pic d'émissions de carbone avant 2030 et la "neutralité carbone" d'ici 2060, c'est-à-dire d'arriver à l'équilibre entre les émissions et l'absorption du carbone de l'atmosphère.

L'année suivante, il s'est engagé à mettre un terme au financement et à la construction de nouvelles centrales à charbon à l'étranger et a annoncé un plan quinquennal avec de nouveaux objectifs.

La Chine s'est ainsi engagée à réduire ses émissions rapportées à son Produit Intérieur Brut (PIB) de 65% par rapport à 2005 et à atteindre plus de 1.200 gigawatts de capacités installées pour produire de l'énergie solaire ou éolienne d'ici 2030.

En 2021, elle avait déjà atteint 1.056 GW, selon l'AIE, loin devant les Etats-Unis, sur la deuxième marche du podium avec 345 GW.

En novembre, Pékin a dévoilé un plan pour contrôler ses émissions de méthane mais sans s'y fixer d'objectifs chiffrés de réduction.

La Chine est-elle sur la bonne voie ?

De manière générale, les experts affirment que la Chine atteindra ses objectifs climatiques mais ce en partie car ces derniers ne sont pas assez ambitieux.

70% des 89 experts interrogés par le Centre for Research on Energy and Clean Air, un think tank, pensent que la Chine atteindra le pic de ses émissions avant 2030.

Le programme des Nations unies pour l'environnement a indiqué en novembre que la Chine atteindrait "probablement" ses objectifs, notant que plus de la moitié des capacités de production d'électricité provient désormais de sources non-fossiles.

Cet objectif a été atteint avant la date fixée initialement (2025) et cette part doit encore augmenter.

Mais la demande d'énergie devrait elle aussi encore augmenter et les inquiétudes concernant l'approvisionnement ont entraîné une expansion des capacités liées au charbon, selon la même source, ce qui menace les progrès du pays selon des experts.

Malgré les promesses du président chinois concernant le charbon, la Chine s'est montrée réticente à toute formule évoquant une sortie, ou même une réduction, des énergies fossiles - une question qui agite chaque round de négociations climatiques.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.