Cigarettes plus chères et bannies au parc: Un nouveau plan de lutte contre le tabagisme

Une employée d'un bureau d0e tabac vend un paquet de cigarettes, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 30 septembre 2022 (Photo, AFP).
Une employée d'un bureau d0e tabac vend un paquet de cigarettes, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 30 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Cigarettes plus chères et bannies au parc: Un nouveau plan de lutte contre le tabagisme

  • Ce nouveau programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 s’appuie principalement sur «le renforcement de la fiscalité et les interdictions entourant le tabac»
  • L'objectif est notamment de prévenir l'entrée dans le tabagisme, en particulier des plus jeunes, et de mieux aider les fumeurs à stopper

PARIS: Nouvelles hausses du prix des cigarettes ou extension des "espaces sans tabac" à la plage, au parc ou près des établissements scolaires: le gouvernement a présenté mardi un nouveau plan de lutte contre le tabagisme pour "relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032".

Ce nouveau programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 s’appuie principalement sur "le renforcement de la fiscalité et les interdictions entourant le tabac", a exposé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

L'objectif est notamment de prévenir l'entrée dans le tabagisme, en particulier des plus jeunes, et de mieux aider les fumeurs à stopper.

Parmi ses mesures-phare: rendre le paquet de cigarettes moins abordable. "La hausse des prix, c’est très efficace, cela fait l’objet d’un consensus scientifique au niveau mondial", a souligné M. Rousseau.

De nombreuses marques atteignent aujourd'hui le prix de 11 euros pour un paquet de 20 unités. Le prix plancher sera porté progressivement à 13 euros d'ici au début 2027, avec une première étape à 12 euros en 2025.

Dès janvier 2024, les prix devraient augmenter, cette fois sous l'effet de l'inflation, de 40 à 50 centimes, selon des estimations de la Confédération des buralistes communiquées lundi à l'AFP.

Les espaces sans tabac, matérialisés par des panneaux, vont être généralisés à toutes les plages, parcs publics, forêts et près de certains lieux publics, comme les établissements scolaires, a annoncé M. Rousseau, évoquant la possibilité d'"amendes".

Plages, forêts

"Les espaces sans tabac - déjà plus de 7.200 à travers plus de 73 départements - sont avant tout le résultat d'un mouvement impulsé localement par les communes. Nous fixons ce principe qui devient la règle", a-t-il expliqué.

Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer, a salué cette décision: "Il était urgent d’agir à grande échelle et de généraliser l’interdiction de fumer dans les espaces publics qui accueillent du public, et notamment aux abords des écoles et dans les parcs fréquentés par des enfants."

Pour les prix des paquets et les interdictions, des décrets sont attendus "au premier trimestre 2024" selon le gouvernement.

Par ailleurs, "comme la Première ministre (Elisabeth Borne) s'y était engagée", la vente des produits du vapotage jetables (puffs), prisés des jeunes, sera interdite, a annoncé le ministre, dénonçant une "aberration tant de santé publique qu'environnementale".

Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées, ses emballages aux couleurs vives et son prix modique, la puff existe sous une vingtaine de marques. Elle inquiète car elle constitue une porte d'entrée vers le tabagisme pour les adolescents.

L'interdiction se fera "grâce à une proposition de loi transpartisane", qui sera débattue à l'Assemblée nationale le 4 décembre. Une interdiction effective est attendue au plus tard en septembre 2024, selon l'entourage du ministre.

Sont aussi promises des mesures contre "toute pratique qui peut paraître ludique ou détournée de l’impact du tabac".

Pour rendre le tabac moins attractif, le paquet neutre, sans logo de marque, va être étendu à tous les produits du tabac et du vapotage.

Premier feu vert des députés pour interdire les cigarettes électroniques jetables

Les députés ont fait un premier pas vers l'interdiction des cigarettes électroniques jetables mardi soir, en adoptant en commission une proposition de loi transpartisane.

Porté par l'écologiste Francesca Pasquini et le macroniste Michel Lauzzana, le texte a fait l'unanimité en commission, avant son arrivée dans l'hémicycle de l'Assemblée lundi soir prochain, en première lecture. Il prendra ensuite la direction du Sénat, dans l'espoir d'acter l'interdiction des "puffs" d'ici la fin de l'été.

75000 morts

La Fédération Interprofessionnelle de la Vape (Fivape) a déploré que "le plan ne traite du vapotage que pour le présenter comme une menace", exprimant notamment "sa très vive inquiétude face à l'annonce de l’extension du paquet neutre". Le groupement "je suis vapoteur pour ne plus fumer" a également regretté que "le vapotage soit assimilé au tabac, quand celui-ci est au contraire un moyen efficace d’en sortir".

Pour accompagner les fumeurs vers l'arrêt, les traitements de substitution nicotinique pourront être prescrits par les pharmaciens. Et les acteurs du secteur, notamment les buralistes, seront accompagnés "dans une nécessaire transition pour transformer leur métier".

Après une baisse d'une ampleur inédite entre 2016 et 2019, le tabagisme s'est stabilisé en France, mais les inégalités sont fortes selon le milieu social.

La France comptait en 2021 plus de 12 millions de fumeurs quotidiens, soit 25% des 18-75 ans. Chez les jeunes, la prévalence du tabagisme quotidien a baissé significativement, passant de 25% à 16% entre 2017 et 2021.

Le tabac reste la première cause de mortalité évitable, avec 75.000 morts par an.

Ces annonces ont été saluées par la Fédération Addiction, qui appelle toutefois à des mesures plus concrètes pour les publics précaires.

Le Comité national contre le tabagisme a regretté l’absence "d’une trajectoire fiscale ambitieuse sur les produits du tabac" mais salué la généralisation des espaces sans tabac ou l’introduction du paquet neutre pour les produits du vapotage.


Rétractation de Takieddine: Carla Bruni-Sarkozy désormais entendue comme suspecte

La mannequin et chanteuse franco-italienne Carla Bruni-Sarkozy (Photo, AFP).
La mannequin et chanteuse franco-italienne Carla Bruni-Sarkozy (Photo, AFP).
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  • Parmi les mis en cause, outre M. Sarkozy et Mimi Marchand, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie
  • L'affaire dans l'affaire a explosé en novembre 2020 lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, avait opéré une spectaculaire volte-face sur BFMTV

PARIS: L'enquête sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine, qui accuse Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens, pourrait provoquer une nouvelle mise en cause emblématique, avec l'audition jeudi de Carla Bruni-Sarkozy comme suspecte.

L'épouse de l'ex-chef de l'Etat avait déjà été entendue comme témoin en juin 2023 dans cette information judiciaire.

Mais une source proche du dossier, confirmée par une source judiciaire, a indiqué à l'AFP que la chanteuse et mannequin était jeudi interrogée en audition libre de mise en cause par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre.

L'ancien chef de l'Etat, qui conteste les faits, a été mis en examen dans ce dossier début octobre, pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée.

D'après des éléments de l'enquête, Carla Bruni-Sarkozy avait d'abord été entendue comme témoin simple, notamment du fait du témoignage de la papesse des paparrazis "Mimi" Marchand (de son vrai nom Michèle Marchand), également mise en cause dans le dossier.

Cette dernière avait argué de rencontres avec son amie pour justifier de déplacements au domicile du chef de l'Etat à des moments-clés de l'opération.

Mais selon une source proche du dossier, le juge d'instruction s'est depuis interrogé sur divers éléments à charge.

Tout d'abord, une "volonté de dissimulation" de Carla Bruni qui a "effacé l'intégralité des messages qu'elle a échangés avec Mimi Marchand" le jour de la mise en examen de cette dernière, le 5 juin 2021.

Ensuite, Carla Bruni est soupçonnée d'avoir aidé Michèle Marchand et le paparazzo Sébastien Valiela à obtenir un test PCR mi-octobre 2020 leur permettant de partir au Liban faire l'interview qui donnera lieu à la rétractation de M. Takieddine.

Questionné sur ces éléments lors de sa mise en examen début octobre, Nicolas Sarkozy, avait répondu: "A ce moment-là, elle a besoin de passer un test PCR comme des millions de Français à cette époque. Ma femme aide Michèle Marchand comme elle rend service à son amie pour qu'elle parte en voyage".

"On est harcelés de demandes d'autres personnes pour les aider à faire des tests PCR. Ma femme n'y est pour rien", avait ajouté l'ex-chef de l'Etat.

Sur les messages supprimés par son épouse sur son téléphone, il avait souligné avoir lui gardé les siens, ajoutant: "Si c'était une volonté stratégique ou de dissimuler, on pourrait se demander pourquoi elle et pas moi ?"

Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans l'entourage de Carla Bruni, a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.

«Pas un centime»

Ce volet "rétractation" est incident à l'enquête principale sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, qui sera jugé début 2025.

L'affaire dans l'affaire a explosé en novembre 2020 lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, avait opéré une spectaculaire volte-face sur BFMTV et Paris Match en déclarant que l'ex-chef de l'Etat n'avait "pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle" 2007 de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.


Soixante-six migrants qui tentaient de traverser la Manche secourus

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  • Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe"
  • Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières"

RENNES: Soixante-six migrants, dont des femmes et des enfants, qui tentaient de traverser la Manche, ont été secourus mercredi par la France.

Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe". Une vedette côtière de la gendarmerie maritime a "porté secours à l’embarcation, en difficulté, dans l’après-midi".

L’équipage a récupéré "66 naufragés dont des femmes et des enfants", précise la préfecture maritime.

Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières". Il sont hébergés dans un gymnase.

"Les services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives des migrants au cas par cas... Trois personnes ont d'ores et déjà été interpellées par la police nationale et placées en garde à vue, soupçonnées d'être des passeurs", indique la préfecture dans un communiqué.

Pendant ce temps au Royaume-Uni, les premiers migrants susceptibles d'être expulsés vers le Rwanda ont été arrêtés et placés en détention, a annoncé mercredi le gouvernement britannique, le Premier ministre Rishi Sunak saluant une nouvelle étape dans le déploiement d'une mesure phare de sa politique migratoire.

Le gouvernement conservateur a promis de mettre un terme à ces traversées par des migrants clandestins. Plus de 7.500 sont arrivés depuis le début de l'année, un record historique pour les quatre premiers mois de l'année.


Macron reçoit les représentants du monde agricole pour solder la crise

Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver. (AFP).
Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver. (AFP).
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  • L'exécutif et la FNSEA ne cachent pas leur espoir de clore le chapitre de la crise agricole qui a éclaté avec un blocage d'une portion de l'autoroute A64 mi-janvier en Haute-Garonne et s'est étendue à l'ensemble du territoire
  • Les manifestations ont poussé le gouvernement à prendre plus de 60 engagements (fonds d'urgence, simplifications, "pause" dans l'élaboration du plan de réduction de l'usage des pesticides, allègement de charges sur l'emploi de travailleurs saisonniers...)

PARIS: Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants du monde agricole jeudi matin à l'Elysée pour échanger sur les "perspectives" du secteur et "acter la fin" de la crise de cet hiver.

La "réunion de travail", selon les termes de l'Elysée, doit débuter à 10H00.

Lors de l'inauguration, sous les huées, du dernier Salon de l'agriculture, le 24 février en pleine crise agricole, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux syndicats trois semaines plus tard.

L'échéance a été repoussée à plusieurs reprises, le syndicat majoritaire FNSEA s'impatientant de voir le chef de l'Etat livrer "sa vision" de l'avenir de l'agriculture.

L'exécutif et la FNSEA ne cachent pas leur espoir de clore le chapitre de la crise agricole qui a éclaté avec un blocage d'une portion de l'autoroute A64 mi-janvier en Haute-Garonne et s'est étendue à l'ensemble du territoire autour d'une multitude de doléances (normes, revenu, considération du métier...).

"On s'était engagé. Un accord a été conclu. On acte la fin", a commenté une source dans l'entourage d'Emmanuel Macron.

Les manifestations ont poussé le gouvernement à prendre plus de 60 engagements (fonds d'urgence, simplifications, "pause" dans l'élaboration du plan de réduction de l'usage des pesticides, allègement de charges sur l'emploi de travailleurs saisonniers...). Les plus récents datent de samedi, quand le Premier ministre Gabriel Attal a notamment assuré que la prise en compte des 25 meilleures années dans le calcul de la retraite des agriculteurs serait effective en 2026.

"L'ensemble du paquet" d'engagements gouvernementaux représente "entre 500 et 600 millions d'euros" pour les finances publiques, a déclaré le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau à des journalistes.

Syndicats dissonants

L'Assemblée nationale a commencé à examiner cette semaine en commission un projet de loi d'orientation agricole étoffé avec la crise. Il contient dans son article 1 l'affirmation que l'agriculture est "d'intérêt général majeur", dans l'optique notamment de faciliter la construction de réserves d'eau pour l'irrigation et de nouveaux bâtiments d'élevage hors-sol.

Ni le format du rendez-vous de jeudi, ni la liste des invités n'ont été précisés par l'Elysée.

Outre les syndicats agricoles (alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne, Modef), la Coopération agricole - qui représente les intérêts des coopératives françaises - et plusieurs interprofessions (porc, volaille, céréales, vin, fruits et légumes) ont confirmé à l'AFP avoir été conviées.

Les syndicats majoritaires FNSEA et JA, qui ont engrangé à la faveur de cette crise une moisson inédite de réponses à leurs revendications, attendent du président une prise de parole faisant écho à son discours de Rungis de 2017, qui fait figure d'épouvantail pour une grande partie du monde agricole.

Le chef de l'Etat nouvellement élu avait alors secoué les filières en prônant une production alimentaire plus qualitative, plus durable, et théoriquement plus rémunératrice pour les agriculteurs. Une stratégie percutée par l'inflation et la résistance du secteur.

"Il faut qu'il reprenne la parole pour redonner sa vision pour l'avenir du monde agricole, qu'il nous dise comment il voit la ferme France dans 10, 20, 30 ans, comment il la place dans l'agriculture européenne", a dit à l'AFP le président des JA, Arnaud Gaillot.

Le message de la FNSEA à M. Macron ? "Faites en sorte que les annonces formulées se déclinent concrètement", a lancé le président du syndicat, Arnaud Rousseau, dans un entretien au Parisien mercredi. "Et si ce n'est pas le cas pour des raisons administratives ou politiques, alors à l'hiver prochain, il y aura à nouveau des mouvements", a-t-il prévenu.

"J'espère que le président a autre chose à nous dire que 'Le gouvernement a fait tout ce qu'il pouvait pour nous'. Ce ne serait pas entendable", a déclaré à l'AFP la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h.

Deuxième syndicat représentatif, la Coordination rurale continue d'organiser des manifestations locales, avec notamment des bâchages de radars de vitesse et des slogans comme "Pas d'argent pour les agriculteurs, pas d'argent pour l'Etat".

"Ce qui s'est passé ce week-end [avec les annonces de Gabriel Attal] ou ce qui se dira jeudi ne permettra de clore cette séquence et de dire que tout est réglé pour les paysannes et paysans. On s'organisera" pour continuer la mobilisation, affirme de son côté la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola.