Décès de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur

Sur cette photo prise le 24 août 2018, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, pose à côté d'un portrait officiel du président français Emmanuel Macron, lors d'une séance photo dans son bureau au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, à Paris. Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ministre de l'Intérieur, est décédé à l'âge de 76 ans, a indiqué son entourage le 25 novembre 2023. (Photo Joel Saget AFP)
Sur cette photo prise le 24 août 2018, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, pose à côté d'un portrait officiel du président français Emmanuel Macron, lors d'une séance photo dans son bureau au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, à Paris. Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ministre de l'Intérieur, est décédé à l'âge de 76 ans, a indiqué son entourage le 25 novembre 2023. (Photo Joel Saget AFP)
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Publié le Dimanche 26 novembre 2023

Décès de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur

  • A la tête de Lyon, cet ancien professeur agrégé de lettres classiques a transformé la ville avec l'aménagement des berges du Rhône, des quais de la Saône, la construction de l'éco-quartier de La Confluence, situé au sud
  • Le baron lyonnais avait disparu de la scène politique locale depuis qu'il avait lui même annoncé son cancer de l'estomac sur son compte X (ex-Twitter) le 16 septembre 2022

LYON, France : L'ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ex-ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Macron, s'est «éteint paisiblement auprès des siens» samedi soir à l'âge de 76 ans, selon les mots de son épouse Caroline, et le décès du baron lyonnais a suscité une pluie d'hommage

Atteint d'un cancer à l'estomac, «il a souhaité, lorsqu'il est devenu évident que sa maladie ne pourrait être améliorée par un quelconque traitement anticancéreux, bénéficier d'une sédation profonde qui lui a permis de s'éteindre paisiblement auprès des siens» vers 21 heures samedi, a fait savoir Caroline Collomb dans un bref message à l'AFP.

Le président Macron et son épouse ont salué dans un communiqué «un ami cher», «un maire qui voua ses talents exceptionnels de dialogue et d'imagination pour bâtir une ville à son image», un «homme d'Etat qui incarnait l'ascension et l'autorité républicaines».

Son état de santé s'était considérablement dégradé ces derniers jours et il avait été pris en charge par le service d'oncologie de l'hôpital de Lyon Sud. Son décès est intervenu «au cours d'une courte période de coma», selon son épouse.

Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), d'un père ouvrier-métallurgiste et syndicaliste CGT et d'une mère femme de ménage, Gérard Collomb est resté une des figures politiques emblématiques de la capitale des Gaules dont il a été le maire de 2001 à 2017 puis de 2018 à 2020 après un bref passage place Beauvau.

Elu maire en 2001 avec le soutien de Raymond Barre après deux tentatives infructueuses qui l'avait laissé sur les bancs de l'opposition municipale, il avait quitté son poste pour devenir ministre de l'Intérieur et ministre d'Etat dans le gouvernement d'Édouard Philippe.

Il fut en effet un «soutien de la première heure» et un «artisan de la victoire' remportée en 2017 par Emmanuel Macron, comme l'a rappelé le chef de l'Etat dans son message samedi.

Le Sénat lui a rendu hommage samedi soir en observant un moment de recueillement.

- «Fidèle parmi les fidèles «-

Affaibli politiquement par l'affaire Benalla «difficile à vivre», selon lui, ce «fidèle parmi les fidèles» avait démissionné avec fracas en octobre 2018 pour reprendre ses fonctions à Lyon qu'il avait cédées à deux de ses lieutenants. Ces lieutenants partent en dissidence, son camp se déchire et lui-même cède à la colère - il n'a jamais supporté que l'on s'émancipe.

«Cette ville, j'ai mis vingt ans à la conquérir, vingt ans à la transformer, on ne la quitte pas comme ça», dit-il en 2020 pendant une campagne électorale marquée par son alliance avec la droite entre les deux tours.

En froid avec la Macronie dont il dénonce le «manque d'humilité», critiqué à gauche où on l'accuse de dérive droitière pour sa loi antiterroriste et son projet de loi asile/immigration, il se voit finalement repoussé sur les bancs de l'opposition municipale par les Verts qui remportent à la fois la mairie et la métropole, le véritable siège du pouvoir lyonnais.

Le baron lyonnais avait disparu de la scène politique locale depuis qu'il avait lui même annoncé son cancer de l'estomac sur son compte X (ex-Twitter) le 16 septembre 2022, suscitant soutien et encouragements de la sphère politique lyonnaise.

A la tête de Lyon, cet ancien professeur agrégé de lettres classiques a transformé la ville avec l'aménagement des berges du Rhône, des quais de la Saône, la construction de l'éco-quartier de La Confluence, situé au sud de la ville. Les Lyonnais lui doivent également le Musée des Confluences et la «Skyline» de la ville avec les tours Incity et Oxygène. Mais aussi Les Nuits sonores, festival musical incontournable de la scène électronique ainsi que les illuminations de la traditionnelle Fête des Lumières.

Il fut élu député du Rhône (1981-88) au moment de la vague rose portée par François Mitterrand. Il fut aussi maire du 9e arrondissement lyonnais (1995-2001), conseiller régional (1992-1999), sénateur (1999-2017, un mois en 2018) et premier président de la Métropole lyonnaise (2015-2017).

Marié depuis 2001 à son épouse Caroline, il laisse cinq enfants dont trois de deux précédentes unions.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".